À tous les fatigués et déprimés par l'hiver, sachez que votre cas n'est pas désespéré. Il y a une lueur d'espoir : la luminothérapie. "Cette technique est extrêmement efficace contre la dépression saisonnière, presque autant que les antidépresseurs, avec moins d'effets secondaires", souligne auprès de metronews Ouria Dkhissi-Benyahya, secrétaire de la Société francophone de chronobiologie (SFC) et chercheuse à l'Inserm.

La façon dont la lumière joue sur la genèse de la dépression n'est pas encore décryptée par les chercheurs. Mais la luminothérapie reste le traitement le plus utilisé contre la dépression saisonnière en raison de son efficacité. Ce traitement médical est également prescrit pour régler les troubles du sommeil. Là, le mécanisme à l'œuvre est mieux connu.

Horloge biologique

Il existe dans le cerveau une structure du nom de noyau suprachiasmatique. Celui-ci est responsable du contrôle du rythme circadien, c'est-à-dire de votre horloge biologique. Et celle-ci est remise à l'heure par le biais de la réception lumineuse que subit votre rétine. On trouve en effet dans l'œil des photorécepteurs (cellules sensibles à la lumière) appelées cellules ganglionnaires à mélanopsine qui sont en contact nerveux direct avec l'horloge biologique.

Avec la luminothérapie, il s'agit de remettre l'individu en phase avec son environnement. Plus précisément, de "régler les avances de phase, quand on a tendance à se coucher tôt et donc à se réveiller très tôt, et les retards de phase, quand on ne parvient pas à se coucher avant 2 heures du matin, ce qui rend le réveil très difficile". Une stimulation lumineuse, vers 18 heures, retardera donc l'horloge biologique. En cas de retard de phase, celle-ci aura lieu le matin, pour maintenir l'individu éveillé et vigilant.

Ne pas fixer la lampe

Mais "il ne suffit pas de se dire qu'on se place devant une lampe" pour être guéri, ajoute Ouria Dkhissi-Benyahya. En outre, ce traitement médical doit être adapté à chaque personne, en tenant compte, évidemment, du trouble à traiter mais aussi des éventuels problèmes oculaires. Attention à ne pas faire n'importe quoi : "La lumière doit être considérée comme un médicament."

La prescription fait ainsi varier la luminosité entre 2500 et 10.000 lux, "sachant que l'éclairement d'un bureau varie entre 500 et 700 lux", ou encore la distance entre la lampe et le patient et la durée du traitement. Ce qui est constant, "c'est qu'il ne faut pas fixer la lampe : on continue d'avoir une activité à côté, cela suffit pour que la lumière atteigne la rétine". N'hésitez donc pas à en parler à votre médecin.