Madrid en état d'alerte après un premier cas d'Ebola

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Des statistiques indiquaient qu'il y avait 75% de chance que la France soit concernée dans les 20 jours...

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L'hôpital Carlos III, à Madrid, où a été contaminée l'aide soignante au virus Ebola. (Photo Gérard Julien. AFP)

La contamination d'une aide-soignante par un religieux atteint du virus déclenche une vive polémique sur les mesures de sécurité prises pour éviter la contagion.

Branle-bas de combat sanitaire dans la capitale espagnole qui connaît le premier cas d’Ebola en Europe. Les autorités ont mis en place un dispositif de «contention» après l’annonce de la contamination d’une aide-soignante madrilène par un patient à l’hôpital Carlos III. Manuel Garcia Viejo, un religieux âgé de 69 ans, avait été rapatrié le 22 septembre de Sierra Leone, avant de mourir trois jours après à l’hôpital.

Un premier religieux contaminé avait été rapatrié en août, avant de mourir à l'hôpital à Madrid, sans qu'il n'y ait de contagion à déplorer. A l'arrivée du deuxième cas, il semblerait qu'aucune mesure de sécurité supplémentaire n'ait été prise (en dehors du port de bottes, de gants, de blouses...), et notamment pas d'évacuation d'une partie de l'hôpital comme certains le préconisaient. La grande question est de savoir comment l’aide-soignante a pu être infectée par le virus, celui-ci n’étant pas transmissible par l’air. En tout et pour tout, l’infirmière ne serait entrée en contact qu’à deux reprises avec Viejo, une première fois pour un «examen», l’autre fois peu après sa mort, le 25 septembre. Pour le virologue Luis Enjuanes, «il est possible qu’elle ait touché de la matière organique du malade, ses selles ou son urine».

Le personnel sanitaire, réfuté par la direction de l’hôpital, assure que le matériel utilisé pour soigner les deux religieux a été jeté via un ascenseur de service utilisé par des dizaines de personnes tous les jours. De même, les blouses utilisées dans ce centre hospitalier ne seraient pas totalement imperméables. La qualité du matériel utilisé serait de «niveau 2», alors que dans ce cas le niveau 4 aurait dû s'imposer. «D’une manière générale, a souligné un membre du personnel, cet hôpital n’a pas les caractéristiques requises pour traiter des cas d’un virus nouveau, complexe et puissant. Nous payons cher cette erreur.»

L'aide-soignante, dont l’identité n’a pas été révélée, est mariée et âgée de 44 ans. Elle a été d'abord prise en charge dans l'hôpital d'Alcorcon, près de chez elle. Tôt dans la matinée de mardi, elle a été transférée jusqu’à celui de Carlos III, sous une impressionnante escorte de la police nationale et de la garde civile. «Toutes les mesures nécessaires d’attention médicale ont été prises pour s’occuper de la personne infectée et de toutes les personnes qui ont été à son contact», a tenté de rassurer la ministre de la Santé Ana Mato. Le mari a été placé en situation d'«isolement complet». Idem en ce qui concerne un médecin et deux membres du personnel sanitaire. L’aide-soignante présentait des symptômes depuis le 30 septembre – on sait qu’avec ce virus, la contagion ne peut se produire qu’en cas de symptômes.

D’après d’autres sources sanitaires de l’hôpital Carlos III, pas moins d’une trentaine de personnes ont été placées en quasi-quarantaine; leur température serait prise deux à trois fois par jour, puisque la fièvre est le premier symptôme. «Un cordon sanitaire a été tracé, a souligné Yolanda Fuentes, la vice-présidente de l’hôpital. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir.» Mardi matin, de nombreux experts espagnols n’étaient pas de cet avis, estimant que le protocole ayant été mal suivi jusqu’à présent, d’autres cas de contagion sont à envisager.

 

François MUSSEAU (à Madrid)

Source : Liberation.fr

 
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