Malaise à la prison...

Alors que nous avions connu, enfin, quelques « chaleurs estivales », si c'est supportable pour nous (car nous avons des moyens de contournement). Loin des yeux... Loin du cœur... C'est bien connu... Ce n'est, hélas, pas si évident pour tous et toutes... Ce n'est pas parce que l'on a fauté que l'on doit être traité comme un excrément. Cela peut nous arriver à tous et toutes, et notre belle patrie des droits de l'homme n'a jamais brillé par ses geôles. Hélas, je pense que c'est voulu. A contrario je ne pense pas que cela soit à notre honneur. En 2011 : il y a 2500 places pour 4000 détenus en France, c'est quand même un bon score de surpopulation ! Après 4 ans de règne de l'élite sarkozienne : Que fait Martin Bouygues ? Car c'est dans de telles conditions que l'on conditionne de vrais sauvages, formés pendant des années à l'école de survie d'un véritable microcosme du crime, et qui, faute de pouvoir s'évader mentalement, en voudront à leur sortie à la terre entière pour leurs conditions de détentions durant des années. Dans ces conditions faut-il s'étonner de la constante évolution des chiffres de la criminalité de proximité et des violences à la personne (+ 29 % de 2002 à 2009) ?

Je pense que tout ce temps devrait servir à soigner et à éduquer, et non pas continuellement à abaisser et juste contenir ces gens comme du bétail. La violence engendre la violence, surtout si elle est physique et mentale. Qui plus est, nombre de ces détenus sont en plus des cas psychiatriques qui n'ont pas été détectés ou des gens qui le deviennent de par leurs conditions de réclusion.

Et si l'Islam est omniprésent en prison (et y trouve une oreille attentive), je pense que TOUTES les religions devraient y être équitablement représentées, afin d'offrir aux détenus une chance d'évolution. Car dans de telles conditions d'emprisonnement, si la retraite est forcée, autant quelle soit mise à profit à la réflexion et à la remise en question, plutôt qu'au dispersement.

N.B. de Chalouette : Pour avoir participé à des visites en cellules, je confirme que celles-ci sont exposées au froid lorsque les vitrages sont cassés pendant les périodes de canicule (en plus les sanitaires sont dedans, sans isolement digne, et je comprends l'étouffement en été en vase clos, et à plusieurs).

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Fleury-mérogis. Deux détenus morts, trois surveillants agressés et deux tentatives d’évasion déjouées, La plus grande prison d’Europe connaît un été particulièrement violent. ) | ( lp/j.h. et h.D.O.

«Ce qu’un établissement classique connaît en dix ans, nous l’avons vécu en un mois. » Gérald Ferjul, secrétaire du syndicat Union fédérale autonome pénitentiaire (Ufap) à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, attend septembre avec impatience. En moins de trois semaines, le bilan au sein de la plus grande prison d’Europe est lourd : deux détenus morts (dont un il y a deux jours, voir encadré), trois surveillants violemment agressés et deux tentatives d’évasion déjouées.

« L’été, les difficultés sont accrues », reconnaît François Bès, de l’Observatoire international des prisons (OIP). Contactée, la direction de la maison d’arrêt n’a pas souhaité réagir.

Tout commence le 7 août avec le suicide par pendaison d’un détenu. Le lendemain, un prisonnier escalade la grille, passe les barbelés et se retrouve dans le chemin de ronde, à chercher une issue. Pris au piège, il se laisse appréhender. Le 9 août, dans la matinée, un surveillant se retrouve avec des doigts fracturés après une bagarre. Dans la soirée, un de ses collègues est étranglé. Le 11 août, un autre surveillant est entraîné de force dans une cellule, tabassé et mordu. Le 17 août, à la maison d’arrêt des femmes, une détenue escalade la grille de promenade. Elle n’ira pas plus loin. Et vendredi dernier, un détenu met le feu à son matelas. Il meurt dans la nuit de dimanche à lundi.

Les raisons de cet enchaînement sont multiples. Les syndicats s’alarment toujours et encore du manque d’effectifs et de moyens mis à leur disposition.

« Il faut recruter du monde face à la surpopulation carcérale (NDLR : actuellement 4000 détenus pour 2500 places) », clame Christophe Marques, secrétaire général FO-Pénitentiaire. L’été, la chaleur augmente et les parloirs diminuent (voir ci-dessous). Dans les anciens bâtiments, les détenus suffoquent. « Pour résister, ils cassent leur fenêtre, inondent leur cellule et mouillent leurs draps », raconte François Bès. « Le ramadan, combiné à la canicule, ajoute de la tension », ajoute-t-on à l’Ufap. L’OIP cible également la disparition des projets d’insertion et des structures d’accueil pour les aménagements de peine, surtout les plus courtes. « En clair, il manque des moyens », résume François Bès.

Quelques tentatives de répression ont été mises en place. Cet été, deux fouilles importantes ont été organisées. Dans presque chaque cellule visitée, un téléphone portable a été retrouvé. « Il est vraisemblable qu’il y en ait des centaines au total », s’alarme un surveillant. Du cannabis en grande quantité et des armes blanches ont également été confisqués.

De leur côté, les agresseurs du surveillant le 11 août ont été condamnés à six mois de prison et 500 € d’amende chacun. « Ce n’est pas assez dissuasif », juge Gérald Ferjul qui avoue : « Notre quotidien, c’est l’urgence. » Et l’été, c’est l’angoisse.

Source : Le Parisien.fr

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