Marseille : Six à dix mois de prison requis pour l'interpellation musclée d'une personne autiste

Conclusion, les policiers ont le droit de TUER des citoyens, au pire ils prendront 10 mois avec sursis... (donc bracelet électronique).

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20minutes.fr/20minutes.fr - Illustration police nationale., Vincent Wartner/20 Minutes

JUSTICE - Trois policiers étaient jugés mardi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour l'interpellation musclée d'une personne autiste. Elle est morte à l'hôpital le lendemain...

Six à dix mois de prison avec sursis ont été requis mardi devant le tribunal correctionnel de Marseille contre trois policiers poursuivis à la suite d'une interpellation musclée.

La décision a été mise en délibéré au 4 novembre.

Evoquant «des peines d'avertissement», le procureur Benoît Vandermaesen a réclamé dix mois d'emprisonnement avec sursis contre un policier de 38 ans, auteur d'une clé au cou sur la victime et six mois avec sursis à l'encontre de deux femmes, l'une âgée de 33 ans chef de bord de l'équipage de police-secours le jour des faits, et l'autre âgée de 26 ans, simple adjoint de sécurité à cette époque.

« Compression thoracique »

Le représentant du ministère public a longuement énuméré «les dysfonctionnements du service» qui limitent, selon lui, la responsabilité des fonctionnaires. Benoît Vandermaessen a notamment mis en exergue la défaillance du centre de commandement qui a omis d'informer l'équipage dépêché sur place que l'homme qui nécessitait leur intervention était autiste.

Le 7 septembre 2011, les trois policiers avaient été envoyés dans un quartier du 10e arrondissement après le signalement d'un homme «menaçant». Lorsqu'ils arrivent sur les lieux et lancent le mot «police», l'homme de 1m90 pour 118kg se rue sur eux puis projette la chef de bord contre un mur.

Les policiers ont raconté à la barre la difficulté avec laquelle ils l'avaient maîtrisé. Maintenu au sol pendant une dizaine de minutes, l'homme avait perdu connaissance. Ranimé par les secours, il était mort le lendemain à l'hôpital.

Selon le rapport médico-légal, son décès est dû à «une compression thoracique excessive, longue de dix minutes, une période beaucoup trop longue (...) et à un étranglement (...), un geste technique de policier, qui a conduit à l'asphyxie», a affirmé le procureur.

« Un enfant dans un corps d'adulte »

La «clé de cou» pratiquée par le policier «n'est pas interdite par la loi, elle est même préconisée», a de son côté objecté Béatrice Manoukian, un des avocats de la défense. «C'est le seul homme, c'est lui qui va faire cette clé», a-t-elle poursuivi, désignant le seul homme de l'équipage, et soulignant le fait que la plus jeune de ses collègues, qui était alors dans la police depuis «10 jours», mesurait à peine 1m60.

«Les autistes ont peur qu'on les touche, même moi je pouvais pas le toucher», a déclaré de son côté Simah Partouche, le père de la victime, ajoutant que dans le quartier où il vivait, une seule voisine détestait son fils, connu de tous.

Après avoir déjà porté plainte contre lui trois fois, c'est elle qui avait de nouveau alerté la police le jour de son décès.

«C'était un enfant dans un corps d'adulte», a encore témoigné le vieil homme.

 

Source(s) : 20minutes.fr avec Afp

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