
PARIS (Reuters) - Edwy Plenel, le fondateur de Mediapart, dénonce une "attaque illégitime et discriminatoire" de l'Etat après un avis de contrôle fiscal dans lequel il voit une possible vengeance de l'administration fiscale à la suite de l'affaire Cahuzac.
Dans une tribune publiée sur le site d'informations, Edwy Plenel précise que ce contrôle porte explicitement sur la TVA appliquée depuis 2011 aux abonnements des lecteurs, la recette unique de Mediapart qui refuse la publicité.
"La haute administration du ministère des finances a décidé d'appliquer à la presse en ligne un taux de TVA de 19,6%, alors que la presse imprimée bénéficie d'un taux de 2,1%", qui constitue une aide indirecte à la presse, écrit-il.
Pour le journaliste, cette mesure "décidée en urgence sur ordre de la hiérarchie" viole le principe d'égalité et de neutralité des supports affirmé par les pouvoirs publics.
"Un an après le déclenchement de l'affaire Cahuzac, qui a conduit à la démission d'un ministre du budget fraudeur que soutenait sa haute administration, Bercy voudrait-il se venger à froid d'une presse trop indépendante ? ", demande-t-il.
Soulignant que deux autres entreprises du même type - dites "pure players" - font l'objet de contrôles, Edwy Plenel dénonce une attaque contre la nouvelle presse indépendante en ligne, dont le statut fut pourtant affirmé, selon lui, en 2009.
Le fondateur de Mediapart cite une déclaration de l'ancien président Nicolas Sarkozy : "Le statut d'éditeur de presse en ligne ouvrira droit au régime fiscal des entreprises de presse".
Les pure players, comme Mediapart, Slate.fr ou Arrêt sur images, sont réunis en un Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (SPIIL), qui défend l'application d'un taux de TVA réduit.
Gérard Bon, édité par Yves Clarisse
Source : Fr.reuters.com
Informations complémentaires :