Mediator : deux nouvelles mises en examen dans le cadre de l'enquête pour trafic d'influence

Quand je vous disais qu’il était intolérable que Servier soit encore en liberté, c’est comme pour le P-DG de PIP. Ces gens ont manqué à leur devoir et doivent être retirés de la société pour ne plus lui nuire, 

Ne manquez pas la réaction du Dr Irène Franchon qui a débusqué ce scandale. Encore une fois elle est bien placé pour tirer un constat, et croyez-moi en raison de ce que l'on a vu récemment, j'ai bien peur que ce ne soit que le sommet de l'iceberg…

Bien à vous,

F.

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Le rapport sénatorial "La réforme du système du médicament, enfin !" est-il à charge contre l'Agence du
médicament ? © Maxppp

Une ex-sénatrice UMP et le numéro deux de Servier sont soupçonnés d'avoir modifié un rapport sénatorial pour minimiser la responsabilité du groupe pharmaceutique dans l'affaire du Médiator. Marie-Thérèse Hermange et Jean-Philippe Seta sont mis en examen dans l'enquête pour trafic d'influence, ouverte fin 2011 et visant le laboratoire Servier.

La liste des mises en examen dans l'enquête visant le laboratoire Servier s'allonge. Et pour la première fois, la politique entre dans l'affaire : l'ex-sénatrice UMP Marie-Thérèse Hermange et le n° 2 de Servier, Jean-Philippe Seta, sont soupçonnés d'être intervenu dans la rédaction d'un rapport sénatorial sur le Médiator.

Leurs mises en examen interviennent dans le cadre du volet des poursuites pour trafic d'influence, ouvert fin 2011 et visant les laboratoires Servier, soupçonnés d'être intervenus pour qu'un rapport sénatorial minimise leur responsabilité dans l'affaire du Mediator et insiste sur celle de l'Agence du médicament.

L'information judiciaire pour trafic d'influence est conduite à Paris en parallèle avec plusieurs autres enquêtes : l'une pour tromperie et escroquerie dans laquelle le patron des Laboratoires Servier et six sociétés du groupe ont été mis en examen, l'autre pour "homicides et blessures involontaires" dans laquelle Jacques Servier, a été mis en examenUn premier procès doit s'ouvrir sur le volet tromperie le mois prochain à Nanterre.

Minimiser la responsabilité du laboratoire au profit de celle de l'ANSM ?

En effet le 19 mars l'Agence du médicament elle même, ancienne Afssaps, est mise en examen pour homicides et blessures involontaires. Les juges se demandent si l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) n'aurait pas négligé la dangerosité du Mediator entre 1995 et 2009.

Or ce rapport sénatorial de Marie-Thérèse Hermange, publié en juin 2011, épingle justement l'Afssaps de l'époque, soulignant qu'elle semblait "avoir redécouvert tardivement des travaux publiés pourtant dès les années 1970" sur le Mediator.

"L'infiltration tentaculaire des laboratoires Servier au sein de notre République est intolérable" (Dr Irène Frachon)

Pour le docteur Irène Frachon, la pneumologue dont les travaux ont révélé la dangerosité du Mediator, ces nouvelles mises en examens vont dans le bon sens. Et le médecin n'est pas étonné des liens entre le laboratoire Servier et le monde politique : "Il y a eu une complaisance à l'égard des laboratoires Servier qui m'a scotchée quand j'ai lu le rapport sénatorial", se souvient-elle.

Le médicament aurait causé 220 à 300 décès à court terme, 1300 à 1800 à long terme selon un autre rapport des experts missionnés par les juges chargés de l'instruction de l'affaire. Ce même rapport dénonce par ailleurs la stratégie de dissimulation de Servier et estime que la commercialisation du médicament aurait dû être suspendue entre 1998 et 2003 au vu des premiers signalements de maladies.

 

Source : Franceinfo.fr via Chalouette

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