Merkel refuse à Hollande toute « réorientation de l'UE »

Et déjà dans les médias, certains sentent cette odeur caractéristique du sang...

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La chancelière Angela Merkel. Crédits photo : FRANCOIS LENOIR/REUTERS

La capacité du gouvernement Hollande à redresser la situation économique en France suscite toujours autant d'inquiétude outre-Rhin

C'est une question à laquelle Angela Merkel a déjà répondu. Pour la chancelière, il n'y a pas de raison de changer d'avis. Pourtant, dans son allocution lundi soir, François Hollande a une nouvelle fois plaidé pour une «réorientation de l'Europe». Il l'avait déjà promis durant sa campagne présidentielle, sans parvenir, une fois élu, à modifier en profondeur le cours des politiques de l'Union européenne. Angela Merkel n'avait, elle, consenti qu'à colorer son discours en y ajoutant des références à la croissance et à l'emploi. Mais il n'était pas question pour elle de changer de point de vue sur les instruments pour y parvenir: assainissement des comptes publics et réformes structurelles. Mardi soir à Bruxelles, pour la rencontre informelle des chefs d'État et de gouvernement de l'UE, elle ne devait pas atténuer ses positions.

La mise en garde de Berlin

À Berlin, on a établi un constat simple: dans une situation économiquement plus difficile, le gouvernement italien s'est adjugé une victoire spectaculaire aux européennes, contrairement à François Hollande. Donc Angela Merkel n'entend pas laisser le président français faire porter à l'Europe la responsabilité de son échec. «Il essaie de transformer sa faiblesse en force», regrette-t-on. C'est une mise en garde. Après l'éclaircie de Stralsund, lorsque François Hollande et Angela Merkel avaient profité d'une visite du chef de l'État en Allemagne pour afficher une bonne entente, la relation franco-allemande pourrait à nouveau se tendre. «On va peut-être revenir à une logique de confrontation, analyse Claire Demesmay, spécialiste du sujet à l'institut DGAP. L'Allemagne insistera sur l'orthodoxie budgétaire et les réformes de structure et la France sur la croissance.» Lundi, la chancelière a d'ailleurs rappelé que pour elle, la meilleure réponse à la montée des populismes en Europe est la poursuite des réformes pour améliorer la compétitivité.

La capacité du gouvernement français à redresser la situation économique du pays suscite toujours autant d'inquiétude outre-Rhin. L'Allemagne considère avoir déjà accepté beaucoup de concessions et attend des résultats. Berlin a ainsi refusé d'appuyer la réflexion de la France sur le rythme de réduction du déficit, et a clairement repoussé tout débat sur le niveau de l'euro. Mardi, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble l'a redit: «Nous devons continuer nos efforts, nous devons nous assurer que nous ne nous cachons pas derrière la politique monétaire.»

Dans les cercles du pouvoir, certains considèrent déjà que François Hollande a perdu la présidentielle de 2017 et qu'il faut préparer l'avenir. Pour autant, il n'est pas question de geler toute initiative. «Ici, on a l'impression que les deux premières années du quinquennat ont été plus ou moins perdues, poursuit Claire Demesmay. Or le gouvernement allemand a aussi le sentiment que la situation est désormais urgente et qu'il n'est pas possible d'attendre trois ans.» Berlin ne veut pas se passer de Paris aussi longtemps. Au sein du gouvernement, on sait aussi qu'il faut relativiser les résultats des élections européennes, qui ne sont pas transposables sur une élection nationale.

 

Source : Lefigaro.fr

Information complémentaire :

Crashdebug.fr : L'Europe, la mise en place d'une dictature (F. Asselineau)

 


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