Moment détente (?) : « Cofidis : le retour scandaleux de l’usure… »

La semaine dernière, comme beaucoup de Français sans doute, j’ai reçu un courrier de Cofidis avec toutes les astuces traditionnelles publicitaires, me proposant une « solution crédit renouvelable qui s’adapte à mon budget », au taux d’intérêt annuel de près de 30%, assurance comprise !

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L’usure déguisée
 
La brochure est assez habilement conçue, pour noyer le poisson du coût effarant du crédit. D’abord, il faut bien noter qu’il existe trois vitesses de remboursement, Confort, avec taux d’intérêt hors assurance à 20,2%, Rapide, à 17,9% et Express, à 12,9%. Quand on rentre dans le détail, on constate qu’il existe une assurance facultative, au taux tout aussi extravagant de 8,95% annuel. Pour 1000 euros empruntés, le montant total dû et remboursé au bout de 2 ans et demi atteint la coquette somme de 1256,81 euros, auquel il faut ajouter la somme de 120,20 euros d’assurance facultative, soit un total de 1370,01 euros. Le montant à rembourser mensuellement est de 42 euros, ou 46 euros avec assurance.
 
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Naturellement, Cofidis demande aux malheureux candidats au crédit renouvelable une foule d’informations, et propose également d’adjoindre un co-emprunteur. Dans ce magma, on se rend à peine compte que le taux d’emprunt global dépasse 29%, assurance facultative comprise, pour l’option Confort, qui permet un remboursement en deux ans et demi. Et si les pauvres victimes qui souscrivent à cet emprunt ont du mal à le rembourser, on imagine bien que Cofidis se fera un plaisir de proposer un nouvel emprunt dispendieux pour la victime et extrêmement profitable pour eux. Même avec un peu de casse, avec des taux d’intérêt pour se financer proches de 0, la marge promet d’être juteuse.
 
Des pratiques à interdire
 
Tellement juteuse qu’elle permet de payer ces campagnes de communication, dans les médias ou par des courriers personnalisés. Quand on connaît le rôle joué par les crédits accordés n’importe comment (dont certains portaient le nom de NINJANo Income No Job or Asset) pendant la crise des subprimes, il est proprement effarant qu’il soit possible de faire de la publicité pour des crédits à la consommation. En effet, toute l’histoire économique montre les dangers créés par l’endettement excessif. Et plus globalement, étant donné les mécanismes du crédit, on peut se demander pourquoi toute publicité pour le crédit ne devrait pas être interdite, dans les médias ou ailleurs.
 
Mais plus généralement encore, est-il simplement acceptable que des entreprises puissent prêter à des taux d’intérêt de près de 30% alors que les taux d’intérêt sont à moins de 1% à long terme, et même 0% pour les prêts à court terme. La marge réalisée n’est-elle pas totalement indécente, d’autant plus quand on sait que les institutions financières créent largement l’argent qu’elles prêtent. Il est effarant qu’il soit possible de prêter à un tel taux alors que les taux d’intérêt sont aussi bas. Le taux caractérisant l’usure devrait être largement baissé et il faudrait aussi davantage encadrer la facturation d’assurance à des prix totalement indécents, même si une part couvre le non remboursement.
 
Encore une fois, dans la jungle économique qu’ont édifiée nos gouvernants depuis trois décennies, on laisse faire des pratiques de crédit qui, même si elles sont habillées d’un blabla pseudo-responsable, ne sont en réalité que la version moderne de l’usure. Pire, on laisse même en faire la publicité.


L'Argent Dette de Paul Grignon (FR intégral) par bankster2008

 

Source(s) : Gaullistelibre.com via Maître Confucius

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