Moment détente (?) : Des espions de la DGSE identifiés à cause de l'appli sportive Strava…

Bon, il y a des militaires américains qui se sont fait avoir aussi, mais franchement, il faut pas être très malin quand même, ce qui peut être gênant pour des ... Espions ...

Pied Nickele DGSE 23 02 2018
Un officier de sécurité au QG de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), à Paris le 4 juin 2015
afp.com/MARTIN BUREAU

L'application, qui géolocalise les parcours des courses de ses utilisateurs, a permis d'identifier des espions français, leur lieu de travail et leurs planques en opération.

L'état-major français des armées avait déjà pris le "problème Strava" au sérieux, mais il n'avait peut-être pas mesuré l'étendue des dégâts. En janvier dernier, les cartes issues des données de l'application de course à pied ou vélo, Strava, qui permet notamment de géolocaliser les courses des joggeurs, ont été mises en ligne. Depuis, ces données ont révélé que des soldats américains en zone de conflit, mais aussi des soldats français, faisaient leurs footings autour de leurs bases, parfois secrètes, révélant ainsi leur position.  

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L'armée française, si elle s'était montrée rassurante en affirmant "qu'aucune installation secrète n'a été révélée", avait tout de même rappelé à ses soldats imprudents que la "désactivation des fonctions de géolocalisation et de GPS" était une règle de sécurité élémentaire. Mais selon le Canard enchaîné, dans son édition du 21 février, l'état-major n'a apparemment pas été assez clair

La course du pied nickelé

Certains militaires auraient choisi d'ignorer ces avertissements. Parmi eux, certains agents de la très secrète Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), qui ont pu être identifiés et suivis à la trace, rapporte l'hebdomadaire satirique. "Certains espions sont benoîtement restés branchés" après les avertissements du ministère de la Défense, et "vu les tracés cartographiques ultra-précis de l'application, il était alors facile de repérer les joggeurs qui, le midi, quittaient et regagnaient en petites foulées des sites appartenant à la DGSE", écrit le Canard.

Et si ces espions ont cru qu'utiliser un pseudo sur Strava protégerait, ils ont fait preuve d'une naïveté incompréhensible de la part d'agents dont la paranoïa est normalement un art. Comme l'explique l'hebdomadaire, certains enregistraient tous leurs footings, même ceux accomplis lors de compétitions officielles, comme le marathon de Paris, auxquelles ils s'inscrivaient sous... Leur vrai nom

La planque irakienne (et secrète) de l'espion joggeur

Et comme les résultats de ces épreuves sont disponibles sur Internet, il suffisait de les comparer avec les données publiques de Strava pour découvrir qui se cache derrière quel pseudo. "Ce n'est pas Le bureau des légendes, mais OSS 117", se moque Le Canard Enchaîné, qui a pu identifier "un agent qui a pris comme couverture le nom d'un personnage de dessin animé".  

Grâce à l'exploitation des informations laissées en ligne - notamment sur Facebook - sous son vrai nom et ses informations géolocalisées laissées en ligne par Strava, les journalistes du Canard ont pu reconstituer "l'environnement familial et professionnel" de cet espion imprudent. L'identité de sa femme, très loquace sur Facebook, a été trouvée, le footing autour du domicile de sa mère a permis d'identifier son adresse, comme ceux effectués le week-end à laisser deviner son domicile en Île-de-France.  

Pire encore, l'agent en question, visiblement avide de suivre ses performances sportives en toutes circonstances, s'est servi de son application Strava alors qu'il était en mission en Irak. "Un mois durant, sa planque dans un bâtiment en Irak était aisément géo-localisable", alerte l'hebdomadaire. Heureusement pour lui, les terroristes de Daech n'ont apparemment pas été aussi assidus que le Canard

 

Source : Lexpansion.lexpress.fr

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