Mouammar Kadhafi résiste à la pression de la rue et de l'Onu

Comme d'habitude, on sort le périscope et on regarde ce qui se passe autour de la France, alors... Par cette belle journée ensoleillée ; ) que nous racontent les médias... La démocratie semble continuer de s'installer en Tunisie, ainsi qu'à Kinshasa et à Abidjan, où cela n’est pas vraiment la même mélodie. Pendant que le président yéménite lui menace la rue, au Moyen Orient c'est le sultanat d'Oman qui inaugure mortellement le Bal avec des soulèvements pour l'instant symboliques, accompagné du Bahreïn où le mouvement local lui est lui toujours constant, nouveau front des intellectuels d’Arabie saoudite qui commencent à rejoindre le mouvement. L'Irak ne faiblit pas et fait entendre sa voix, la Corée du Sud chatouille le Nord. Comme je vous le disais l'embryon de révolte est toujours d'actualité ce matin en ce qui concerne les USA et le Wisconsin, et semble contaminer d'autres états. Mais on en oublierait presque la Libye ? Alors justement, maintenant que nous avons 'ouvert des pistes', réfléchissez bien à cette révolution si ‘spontanée’. Je vous laisse découvrir la situation délicate sur place où les vieux démons ont la vie dure, avec cet article du Point.

ZAOUIYAH, Libye (Reuters) - Les forces de Mouammar Kadhafi semblaient avoir encore perdu du terrain dimanche en Libye mais le dirigeant libyen, au pouvoir depuis 1969, a une nouvelle fois exclu de se retirer.

Mouammar Kadhafi a assuré que la Libye était calme et que seuls quelques groupes de rebelles tentaient de semer le désordre.

Dans une interview à une chaîne de télévision serbe, il a en outre jugé nulles les sanctions prises à son encontre la nuit précédente par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Des opposants ont annoncé la création à Benghazi, capitale de la Cyrénaïque et grande ville de l'est du pays, d'un Conseil national libyen qui, ont-ils souligné, n'est pas un gouvernement provisoire mais constitue la face politique du mouvement révolutionnaire.

Des hommes armés opposés à Kadhafi contrôlaient dimanche Zaouiyah, à une cinquantaine de km à l'ouest de Tripoli, tandis que, selon des habitants, les forces pro-Kadhafi ont disparu de certains quartiers de la capitale.

Un groupe de journalistes étrangers avait été conduit dimanche par les autorités libyennes à Zaouiyah, apparemment pour montrer que les forces fidèles à Kadhafi contrôlaient toujours la ville. Mais une fois sur place, il est apparu que la ville était aux mains des insurgés.

D'après ces derniers, environ 2.000 partisans de Kadhafi ont encerclé la ville et s'apprêteraient à lancer une offensive.

"Si nous nous battons pour la liberté, nous sommes prêts à mourir pour elle", a dit un ancien commandant de police ayant rallié la rébellion, qui a éclaté mi-février dans l'est du pays avant de se propager.

BARRICADES À TRIPOLI

S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, il a souligné que 2.000 policiers avaient fait défection et se tenaient prêts à défendre la ville aux côtés des insurgés. Des militaires ont aussi changé de camp, a-t-il ajouté.

Les insurgés disposent de plusieurs chars et de batteries anti-aériennes.

Les murs noircis par les flammes portaient les traces de nombreux impacts de balles tandis que des carcasses de véhicules incendiés étaient abandonnées dans les rues. Au-delà du dernier barrage tenu par les rebelles, les forces fidèles à Kadhafi étaient déployées en nombre, elles aussi avec des chars et des armes anti-aériennes montées sur des pick-ups.

Ce face-à-face se déroulait à une cinquantaine de kilomètres seulement de Tripoli.

Dans la capitale même, des habitants ont érigé des barricades de pierres et de palmiers en proclamant ouvertement leur hostilité à Mouammar Kadhafi, dont les forces de sécurité ont disparu des rues de certains quartiers.

Dans l'est du pays, passé totalement aux mains de la rébellion, un général a déclaré à Reuters que ses hommes se tenaient prêts à venir en aide aux rebelles de l'Ouest.

"LE PEUPLE ME SOUTIENT", DIT KADHAFI

"Nos frères à Tripoli disent: 'Nous allons bien pour le moment, nous n'avons pas besoin d'aide.' S'ils réclament de l'aide, nous sommes prêts à intervenir", a dit le général Ahmed el Gatrani, l'un des plus hauts gradés des mutins de Benghazi.

Dans cette ville, un Conseil national libyen a été formé, même si sa composition et son mode de fonctionnement ne sont pas encore définitivement arrêtés.

Un porte-parole de ce Conseil a déclaré qu'aucun contact n'avait été établi avec des gouvernements étrangers et que ces derniers ne devaient pas intervenir.

Il a en outre exclu toute négociation avec le régime du colonel Kadhafi.

Ce dernier a vigoureusement démenti les informations transmises par de nombreux habitants et les constatations sur place par des journalistes étrangers.

"Le peuple de Libye me soutient, de petits groupes de rebelles sont encerclés et seront vaincus", a affirmé Mouammar Kadhafi, assurant: "Je suis là, je ne pars pas."

Il a démenti que des combats se poursuivent: "Actuellement, il n'y a pas d'incidents. La Libye est absolument calme."

Dans la nuit de samedi à dimanche, le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté à l'unanimité une résolution imposant un embargo sur les livraisons d'armes, une interdiction de voyager et un gel des avoirs de Kadhafi et de ses proches. La résolution prévoit aussi la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour la répression sanglante des manifestations.

"L'Onu n'est pas habilitée à s'ingérer dans les affaires intérieures des pays, sauf si un pays en attaque un autre", a réagi Mouammar Kadhafi, selon la chaîne de télévision serbe Pink.

Avec Yvonne Bel et Chris Helgren à Tripoli, Marie-Louise Gumuchian et Souhaïl Karam à Rabat, Dina Zayed et Caroline Drees au Caire, Tom Pfeiffer, Alexander Dziadosz et Mohammed Abbas à Benghazi, Arshad Mohammed à Washington et Louis Charbonneau aux Nations unies; Nicole Dupont et Bertrand Boucey pour le service français

par Maria Golovnina

Source : Le Point.fr

France Info : Libye : à Benghazi, l’enfer pour les travailleurs africains
L'Express.fr : Manifestation à Beyrouth contre le système politique
La-Croix.com : Un parfum de jasmin jusqu’à Pyongyang

 


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