Même si son vote est « extrême », c'est un vote utile... Car elle dit des choses intéressantes, visant à remettre l’humain au centre des préoccupations et non pas la finance. À une semaine des présidentielles, j’en profite pour vous passez ce petit billet sur Nicolas Dupont-Aignan, que m’a envoyé un de nos fidèles lecteurs, Adrien, qui corrobore les doutes que nous avions sur le personnage. Pour ce qui est de Jean-Luc Mélenchon (informations complémentaires) ou François Hollande, on vous a déjà prévenu... Décidément le choix pour ces élections sera cornélien…
La candidate de Lutte ouvrière veut interdire les licenciements et envoyer les patrons qui enfreignent la loi en prison !
Pour Nathalie Arthaud, candidate LO à la présidentielle, les électeurs de gauche qui rejettent « l’illusion Hollande » ne doivent pas tomber dans « l’illusion Mélenchon ».
La campagne officielle est désormais lancée ; qu’est-ce que cela change pour vous ?
NATHALIE ARTHAUD. Par la force des choses, je suis plus invitée ! Les gens me reconnaissent dans la rue, c’est nouveau.
Beaucoup ont compris que j’assure la continuité avec Arlette Laguiller et que nous n’avons pas changé d’idées. Nous sommes toujours dans le camp des travailleurs.
Qu’ont-ils retenu de votre programme ?
L’interdiction des licenciements, l’expropriation et la prison pour les patrons ! Lorsque ces derniers enfreignent les lois ou piétinent les droits des travailleurs, la moindre des choses, c’est qu’ils soient sanctionnés avec le même degré de coercition dont on peut faire preuve quand il s’agit de petits délinquants.
Comment peut-on interdire les licenciements ?
Par une loi. Mais il faudra d’abord une lutte pour l’imposer, un mouvement social puissant, comme lorsqu’en juin 1936 les patrons ont accepté les congés payés. Il faudra un rapport de force de ce type pour que les patrons admettent de garantir emplois et salaires, y compris quand les commandes baissent. Il faut utiliser le cash qu’ils ont accumulé comme variable d’ajustement.
Mais de nombreuses PME n’ont pas ce « cash »…
L’économie française est d’abord faite de 200 entreprises qui emploient un tiers des salariés. C’est la loi de la jungle, les gros mangent les petits. Si les entreprises ne sont pas capables de verser un salaire minimum de 1700 € par mois, alors c’est que le système ne marche pas.
Mélenchon, lui aussi, propose le smic à 1700 €, brut en début de mandat, net à la fin…
Pourquoi attendre la fin du mandat ? Jean-Luc Mélenchon est un illusionniste. Ceux qui se tournent vers lui rejettent l’illusion Hollande, mais ils tombent dans l’illusion Mélenchon. Ce n’est pas un révolutionnaire, même s’il a de belles envolées sur la révolution citoyenne, sur la prise de la Bastille. Il pense qu’en repartageant les richesses, elle peut tourner rond, cette économie capitaliste. Au fond, il défend la même idée que François Hollande : les travailleurs doivent s’en remettre à un bon gouvernement de gauche.
Hollande, Sarkozy, pour vous, c’est la même chose ?
Non. Dès que Nicolas Sarkozy parle des chômeurs, il est toujours question d’assistés, de gens qui ne veulent pas se former ou accepter les emplois qu’on leur propose. Sa façon de parler des travailleurs immigrés est insupportable. On ne retrouve pas ce mépris et ce cynisme du côté de François Hollande. Je fais la différence. Mais je sais qu’au pouvoir Hollande n’empêchera pas le chômage de monter, ne fera rien contre les fermetures d’entreprises ni pour les petites retraites.
Donnerez-vous une consigne de vote entre les deux tours ?
Le soir du premier tour, je dirai ce qu’à Lutte ouvrière nous ferons. Mais les travailleurs qui pensent que l’essentiel serait de se débarrasser de Sarkozy ne sont pas au bout de leur peine. Même sans lui, on sera confrontés à la crise, à la dette et au patronat rapace.
Qu’avez-vous découvert dans cette campagne ?
J’ai pu mesurer que la colère et la rage s’accumulent. Tôt ou tard, elles finiront par exploser. Mais l’issue de cette élection risque d’avoir peu de place dans les futurs livres d’histoire. Car celle qu’on nous apprend à l’école ne s’est jamais déroulée dans les urnes, mais dans les luttes.
Pourquoi vous présentez-vous à cette élection, alors ?
Car nous n’avons aucune raison de nous taire ! La tradition des communistes révolutionnaires a toujours été de s’exprimer à tous les scrutins. Nous ne voulons pas nous intégrer dans le système politique de la bourgeoisie. On est candidat pour faire la révolution.
Vous y avez pris goût ?
J’ai toujours défendu mes idées.Et il est très enthousiasmant de s’adresser à des millions de travailleurs. Après, je vais retourner au boulot, je continuerai de militer. Je serai candidate aux législatives et il y aura bien des combats à mener.
Source : leparisien.fr
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