Nos conseils pour bien déconnecter et récupérer durant le week-end

Quelques conseils précieux dans cette société sur-connecté, perso moi j'oblige mes gamins à être déconnecté au moins 7h par jour (contrôl parental dans le routeur), et comme vous pouvez le constater il m'arrive de fuir le blog, ne serait que pour prendre 1h à contempler un aquarium et entretenir des relations avec des... poissons... ; ))))

On verras pour l'Italie demain, en attendant bon week-end !

f.

Pour vraiment profiter de son week-end, il est essentiel d'apprendre à s'ennuyer. - Crédits photo : Pinel

PSYCHOLOGIE - Alors que nous avons de plus en plus de mal à décrocher du travail et des corvées ménagères durant le week-end, des expertes confient leurs astuces pour parvenir à s'accorder de vraies pauses, afin de mieux repartir le lundi matin.INTERVIEW-Le Dr Dominique Servant, psychiatre, est spécialiste du stress et de l'anxiété au CHU de Lille, et auteur de Plus serein, le stress et l'équilibre intérieur, un abécédaire (éd. Odile Jacob).

Voilà une recherche des plus étonnantes: «Qu'avons-nous fait de nos week-ends?» interroge la journaliste canadienne Katrina Onstad dans un livre manifeste qui vient d'être traduit en France (Week-end paresseux, week-end heureux , Éditions First). Une préoccupation étonnante, pour notre cher Hexagone notamment, car ici le week-end est acquis, et l'éventualité du travail le dimanche suscite encore des levées de boucliers. Il semble donc évident à tout un chacun que nous respectons le caractère sacré de nos fins de semaine. Et pourtant…

En y regardant de plus près, la journaliste relève chez de nombreux témoins, et à travers quelques études, une contamination de ce temps de loisir par le travail ou/et les activités domestiques: réponses aux e-mails négligés dans la semaine le samedi matin, courses au supermarché le samedi après-midi, bouclage le dimanche soir de dossiers à remettre le lendemain… Peu à peu, quand la maison elle-même devient un lieu laborieux, et que la distraction consiste à seulement consommer, le sacro-saint week-end se délite pour ressembler à n'importe quel jour de la semaine. «Même quand on aime son travail, à quoi bon, se demande la journaliste. Que représente une semaine trop remplie pour nous interdire 48 heures de régénération? Qu'est-ce qu'une vie sans répit?» On argumentera que nous avons tant de jours fériés, tant de congés payés et même une pause obligatoire de 20 minutes après six heures de travail chaque jour (article L 3121-33 du Code du travail), alors de quoi se plaindre?

«Retrait intérieur»

En réalité, ce n'est pas tant le temps de pause qui vient à manquer que sa qualité régénérante. D'ailleurs Katrina Onstad attribue le «blues du dimanche soir» aux sentiments d'incomplétude et de frustration générés par ces fins de semaine trop remplies. Anne Ducrocq, écrivain et éditrice, le démontre aussi dans un essai ressourçant: Faire des pauses pour se (re)trouver (Éditions Leduc.s). Elle lance un appel au «retrait intérieur», celui qui permet de se reposer vraiment et même de se transformer. À l'âge de 20 ans, un drame amène Anne Ducrocq à partir se réfugier une semaine dans un monastère. De ce temps d'ennui, de surprise, d'inconnu, elle dit qu'il reste «inoubliable et a décidé de tant de choses». «J'ai regagné la ville et mon ego, ma bibliothèque, mes amis, et ma vie est repartie, écrit-elle. Mais ce n'était plus tout à fait la même chose. J'avais compris que le retrait, le cri “pause” au milieu de l'agitation et des soucis du monde, pourrait désormais me sauver de tout.»

Depuis, elle a écrit des guides sur les lieux de silence ou des ouvrages sur la vie intérieure, et partage sa vie entre Paris, une petite maison dans les montagnes en Savoie et, depuis bientôt dix ans, elle fait retraite une semaine par mois dans un centre spirituel orthodoxe de l'est de la France. Pour cette chercheuse d'un temps «habité», qu'il s'agisse de cinq minutes, une journée ou un mois, l'important est de faire de véritables «breaks», de casser la routine. «Penser simplement à se reposer ou à se distraire pendant les vacances, cela détend en surface et ne s'inscrit pas dans la durée, observe-t-elle. La parenthèse qui régénère, c'est quand nous prenons le temps d'entendre et de déployer nos trois dimensions: physique, psychique et spirituelle.» Dans son ouvrage, les programmes de pauses plus ou moins longues qu'elle conçoit sont composés d'exercices de respiration, de propositions de lectures, de films ou de documentaires, de méditations, de moments créatifs, de correspondances, de marche méditative ou encore de journal spirituel. Autant de propositions… que l'on peut bien sûr pratiquer chez soi!

Pour Anne Ducrocq, l'essentiel est d'être abstinent quelques heures ou plus de relations, d'actions, de consommation. Contempler les feuilles des arbres dans le vent, et leur vert, et leur forme ; sourire avec les yeux ; caresser son chat «en conscience» ; sous la douche, ressentir vraiment l'eau qui coule sur notre peau ; accueillir l'ennui. «Nous ne savons plus nous ennuyer, regrette-t-elle. Pourtant, dans ce temps qui épaissit tant l'atmosphère et ressemble à un mur à percer - rappelez-vous vos sensations d'enfance quand il n'y avait “rien à faire” -, vous avez une occasion rare de pouvoir, sans rien prévoir, observer vos pensées et sentir poindre des envies inconnues jusque-là.» C'est alors bien plus que du repos que peuvent apporter ces temps de retrait… Osons le mot: une libération.

L'art de la pause: «L'important est de changer d'activité mentale»

LE FIGARO. - Votre «abécédaire» présente différentes manières de faire une pause. Est-ce donc si difficile?

Dominique SERVANT. - Oui, car des mécanismes psychologiques de défense y font obstacle. Ceux-ci nous poussent de manière permanente vers l'activisme et la distraction. Comme l'a dit le philosophe Pascal, «tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre». Cette tendance à ne jamais s'arrêter est probablement le signe de notre lutte contre l'angoisse de la solitude et de la mort. À ces mécanismes internes s'ajoutent les contraintes imposées par la société moderne: nos rythmes se sont accélérés et ne laissent aucune place à l'arrêt, ni même à la lenteur. Nous sommes donc la plupart du temps dans un hyper-éveil de notre organisme. Notre système nerveux autonome, qui régule automatiquement nos grandes fonctions comme le cœur ou la respiration, est sans cesse préparé à l'action, ce qui est addictif. Notre système d'alerte s'emballe et s'auto-entretient par ses réactions permanentes. Résultat: une accoutumance à l'effet de stress, particulièrement chez les personnes anxieuses. Et certains vont adopter ce «style physiologique» en menant plusieurs choses à la fois par exemple. Ils auront d'autant plus de mal à respecter des temps de pause.

Mais ce sont aussi des pensées qui nous empêchent de nous arrêter?

Oui, l'hyperactivité mentale rend difficile de rester dans le «ici et maintenant» ou de se livrer à des tâches concrètes. Les «ruminations» nous embarquent dans des programmations du type: «ce qu'il y a à faire», des exigences permanentes, des comparaisons décourageantes, des objectifs inaccessibles… Autant d'obstacles à la tranquillité intérieure qui, elle, nous incite à lever le pied.

Pourtant, nous disposons de tout un panel de «pauses» à adopter. À chacun de trouver sa manière?

Oui, car certaines personnes ne parviennent pas à se relaxer ou à se livrer à des activités psychocorporelles (étirements, exercices de respiration…) qui ne leur sont pas naturelles et qu'on entend pourtant évoquées partout. «Détendez-vous» ou «méditez» n'est pas facile à mettre en place pour les stressés anxieux notamment. En consultation, nous réfléchissons aux moyens adéquats pour apaiser leurs ruminations mentales: se changer les idées? Avoir des activités avec ses amis? Trouver du plaisir dans la nature ou un musée? L'important, c'est d'arrêter l'activité dans laquelle on est embarqué, ou de changer d'activité, car cela générera une activité mentale «autre», un changement de paradigme. Si certaines pauses sont plutôt dommageables, comme la «pause cigarette» ou celle du «petit verre», il existe heureusement d'autres façons de s'offrir une parenthèse: activité physique, distraction, relations… Et surtout, tandis que notre vie moderne nous contraint au concret, juste ne rien faire, ou jouer, des pauses qui stimulent en nous l'irrationnel et la créativité.

Quels sont les signes qui devraient nous inciter à faire une pause?

Un manque de goût dans tout ce que nous entreprenons, un certain émoussement des sens. Surtout, un sentiment d'impuissance, l'impression qu'il y a quelque chose de vain dans ce que nous faisons et qui semble nous entraîner sans motivation. D'ailleurs, le stress vient souvent d'un décalage entre nos attentes et le retour que nous avons de nos actions… Alors peu à peu, certains signes s'installent: fatigue, mauvaise qualité de sommeil, tensions…

Les outils technologiques ne servent-ils pas alorsà «s'évader»?

L'hyperconnexion, si elle est utile pour s'informer, peut devenir addictive et paradoxalement nous empêcher de passer à autre chose. Quand surfer sur la Toile devient une pause en soi, cela pose problème car nous utilisons alors le même canal que pour travailler, communiquer, etc. Je pense qu'une vraie pause, pour être bénéfique, doit désormais nous extraire de l'aliénation moderne. Ainsi, se déconnecter de temps en temps, éteindre son portable quelques heures, cela devient une manière efficace de se déstresser.

 

Source : Le Figaro.fr

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