S'il devait y avoir un conflit, avec les nouveaux missiles hypersoniques russes, ce n'est pas gagné pour Washington...

Les Etats-Unis imités par la Russie ont décidé de sortir du traité sur les forces nucléaires intermédiaires signé il y a trente ans pour mettre un terme à la crise des « euromissiles ».
Œil pour œil. Dent pour dent. Après Donald Trump, Vladimir Poutine a annoncé, samedi à Moscou, sa décision de se retirer du traité de démantèlement des missiles nucléaires de portée intermédiaire. La Russie et les Etats-Unis s'accusent respectivement de ne plus respecter ce traité dit INF (intermediate-range nuclear) qui en éliminant totalement les missiles à courte et moyenne portées (de 500 à 5500 km) lancés depuis le sol, avait été au centre de l'architecture de sécurité en Europe et qui mettait un terme à ce qui fut la crise des « euromissiles » entre les Etats-Unis et la défunte Union soviétique.
Pour justifier vendredi la décision de Washington de se retirer de cet accord conclu par les présidents Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev en 1987 deux ans avant la chute du mur de Berlin, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo avait accusé la Russie d'avoir violé le traité avec le déploiement de missiles 9M729. Ce que les Russes démentent en affirmant que la portée de ce type de missiles, des sortes d'« Iskanders » améliorés, ne dépassait pas les 500 kilomètres (480 km selon le ministère russe de la Défense).
Inquiétude pour le traité de limitation des armes stratégiques
La réponse ne s'est en tout cas pas fait attendre. « Nos partenaires américains ont annoncé qu'ils suspendaient leur participation à l'accord et nous la suspendons à notre tour », a dit samedi le président Poutine. Début décembre, Washington avait donné à Moscou soixante jours jusqu'au 2 février pour démanteler ses nouveaux missiles. « Une dernière chance », selon de hauts responsables américains, qui n'a pas été du goût des Russes. Mais tout en annonçant leur décision de « suspension », les deux puissances n'ont pas totalement fermé la porte à de futures discussions sans que ni Donald Trump ni Vladimir Poutine ne révèlent leurs intentions sur ce qui doit succéder au traité INF ni sur leur volonté de renégocier le traité New-Start, cette fois-ci qui limite les armes stratégiques, qui arrive à échéance en 2021.
D'après le « New York Times », les Etats-Unis chercheraient en fait à parvenir à la conclusion d'un nouveau traité sur les armes nucléaires en l'élargissant, au-delà de la Russie à d'autres puissances nucléaires : l'Iran et la Chine et trois pays en dehors du TNP (traité de non-prolifération nucléaire), Corée du Nord, Pakistan et Inde. Ce qui est une gageure dépassant largement la difficulté d'un traité bilatéral.
La montée en puissance de la Chine
Depuis Barack Obama et « son » « pivot » vers l'Asie (bascule), les Etats-Unis sont inquiets de la montée en puissance des forces nucléaires chinoises qui compteraient, selon les Américains, déjà 30 missiles balistiques de portée intermédiaire. La semaine dernière les services de renseignement américains ont d'ailleurs mis en garde contre les menaces que ferait peser une alliance russo-chinoise. Dans l'immédiat, comme pour la Russie, la suspension de l'INF permet aux Etats-Unis de poursuivre le développement de nouveaux engins notamment une arme nucléaire de faible puissance et un missile de croisière de longue portée, une première depuis 1991 pour les Etats-Unis. En tout cas, le monde s'est rapproché d'une nouvelle course aux armements, comme du temps de la guerre froide.
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