Bizarre ces décisions de racheter des médias en perte.
Soit il revendra son empire soit il sera faillite.
Donc cherche-t-il en réalité à constuire un empire à média pour le revendre à Murdoch, ou autre américain, dans la perspective d'un contrôle total des médias US+Européen ?
Cet objectif s'inscrirait dans le prolongement du TAFTA, la prochaine fusion USA+UE quand la planète sera en banqueroute
Contributeur Anonyme
Après le rachat des opérateurs du câble américain Suddenlik et Cablevision en 2015 (respectivement pour 9,1 et 17,7 milliards de dollars), Patrick Drahi voudrait donc désormais s'attaquer à Charter Communications, le deuxième câblo-opérateur américain. C'est en tout cas ce que croient savoir le média financier américain CNBC et l'agence Reuters. Du côté de CNBC, on estime même « probable » la formulation d'une offre de rachat de Charter par Altice USA, la filiale américaine du groupe de Patrick Drahi. Si cette acquisition permettrait à Altice USA de renforcer sa position et d'intégrer le top 3 des câblo-opérateurs américains, la question du financement d'une opération d'une telle ampleur se pose.
En effet, cette fois, la cible est énorme. La capitalisation boursière de Charter s'élève actuellement à 120 milliards de dollars, auxquels il faut ajouter la dette nette de l'entreprise, de l'ordre de 60 milliards de dollars. De plus, les principaux actionnaires du câblo-opérateur américain ne semblent pas si désireux de céder leur participation, ce qui implique nécessairement d'offrir une jolie prime pour les convaincre. La valeur totale de l'entreprise serait donc de l'ordre de 200 milliards de dollars (environ 170 milliards d'euros). Celle d'Altice est, elle, estimée à 90 milliards d'euros. Quant à Altice USA, elle ne pèse « que » 23 milliards de dollars en capitalisation boursière. Mais ce n'est pas la première fois que le groupe de Patrick Drahi tente d'acquérir un câblo-opérateur plus gros que lui. En 2014, il était parvenu à racheter SFR via Numericable, dont le chiffre d'affaires était plus de dix fois moindre.
Patrick Drahi a construit son empire en deux temps. Au début des années 2000, il a patiemment racheté des réseaux câblés jusqu'à devenir le numéro un en France avec Numericable. Puis, entre 2014 et 2015, tout s'est accéléré. Coup sur coup, il a racheté SFR, Virgin Mobile, L'Express, Libération et le groupe BFM TV-RMC. Ensuite, il a acquis Portugal Telecom, et donc les réseaux câblés américains Suddenlink et Cablevision. L'ardoise a rapidement grimpé puisqu'en deux ans il a déboursé pas moins de 65 milliards de dollars. Sa dette est ainsi passée de 2,3 milliards d'euros en 2013 à près de 50 milliards d'euros deux ans plus tard.
Une dette abyssale qui ne le tourmente guère puisqu'il expliquait devant une commission sénatoriale le 8 juin 2016 qu'il dormait plus facilement avec ses 50 milliards de dettes qu'avec les 50.000 francs qu'il avait empruntés à ses débuts, en 1991. Et pour cause, les banques continuent à le financer volontiers, elles lui proposent même de s'endetter encore plus qu'il ne le fait. Pour SFR, il aurait pu lever 100 milliards d'euros auprès des banques s'il l'avait souhaité. Idem pour Portugal Telecom, pour lequel les banques lui proposaient d'emprunter 60 milliards d'euros quand lui ne comptait en lever que 6…
« Ça ne veut rien dire, 50 milliards de dettes. Il faut regarder ce qu'il y a en face : des actifs de grande qualité qui génèrent du cash flow, de la rentabilité », expliquait, en 2016 sur France Inter, Bernard Mourad, son ancien banquier qui a quitté Altice Media Group pour rejoindre l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron. Générer du cash flow (ou « flux de trésorerie » en français), c'est le mantra de Patrick Drahi. Et la garantie qu'il offre aux banques. Dans chaque entreprise qu'il rachète, il s'engage à réduire les frais de fonctionnement, à supprimer des postes et à mettre la pression aux fournisseurs pour dégager des marges qui lui permettront ensuite de rembourser les intérêts. La stratégie d'Altice a toujours été la même : s'endetter auprès d'investisseurs en quête de placements avec de hauts rendements pour financer son développement. Et profiter des taux d'intérêt actuellement très bas pour multiplier les opérations de refinancement et allonger la maturité moyenne de sa dette. Grâce à ces montages financiers, Altice ne sera confronté à de grosses échéances qu'à compter de 2022.
Les yeux plus gros que le ventre ?
Outre le montant colossal qu'il va falloir lever pour acquérir Charter, le groupe du milliardaire français va également devoir composer avec une concurrence féroce sur ce dossier. Charter a déjà rejeté l'idée d'une fusion avec l'opérateur de téléphonie mobile américain Sprint, mais SoftBank, sa maison mère japonaise, étudierait une offre publique d'achat (OPA), selon la presse américaine. Verizon, le premier opérateur mobile américain, garderait lui aussi un œil sur Charter. Mais Patrick Drahi dispose tout de même dans ce dossier d'un avantage non négligeable par rapport à ses concurrents : son amitié avec John Malone, premier actionnaire de Charter via son groupe Liberty Media, « roi » du câble américain que Patrick Drahi a toujours considéré comme son mentor. Lui qualifie le patron d'Altice de « génie » dans sa manière de bâtir son groupe à grands coups d'acquisitions tout en tirant avantage des faibles taux d'intérêt.
Attention, malgré tout, à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre. Certains observateurs commencent en effet à faire des rapprochements entre Patrick Drahi et Jean-Marie Messier, l'ancien patron tout-puissant de Vivendi, qui, plombé par une dette colossale, a vu son conglomérat de télécoms et médias s'effondrer à l'orée des années 2000. Gageons que cette comparaison n'empêchera pas Patrick Drahi de dormir.
Source(s) : Le Point.fr via Contributeur anonyme
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