« Pécresse veut nous enfumer ! »

Dans ces temps si médiatiques, croyez-vous qu'un agréable faciès suffise à faire oublier la noirceur d'une âme ? Durant leur passage sur terre, ils peuvent tous vendre la leur au diktat du capital pour amasser des biens matériels, même s'ils arrivent à distraire et tromper suffisamment le peuple, au final ils n'échapperont pas au jugement du Père...

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Vives réactions de notre blogueuse associée Lait d'Beu après les déclarations de Valérie Pécresse sur le financement par l'Etat des prestations sociales.

Elle revient sur les contradictions de celle qu'elle surnomme « la donneuse de leçons » et explique que les dépenses reviennent surtout aux collectivités, aux organismes non étatiques, aux entreprises et aux salariés.

Merci à Emmanuel Levy de nous livrer sur Marianne2 (5 avril 2012) ce pur morceau d’anthologie de bêtise crasse et de mensonge. Valérie Pécresse cherche à nous enfumer mais ne sait sans doute pas – on écrirait un livre avec ce qu’elle ignore ! – que ses arguments sont tellement foireux qu’ils ne résistent guère longtemps à l’analyse de ceux qui connaissent un tant soit peu les dispositions légales et réglementaires régissant les prestations sociales, et surtout les organismes (non étatiques) qui les servent aux bénéficiaires :

Caisses d’allocations familiales (CAF), Unedic, organismes de sécurité sociale lato sensu – maladie et vieillesse – relayés également par les conseils généraux (Maisons du handicap, par exemple) voire les conseils régionaux puisque l’Etat s’est défaussé sur eux d’une grande part de ses prérogatives sans lui apporter, la plupart du temps, les compensations promises.
 
Dire que ce sont ces collectivités locales que Sarkozy et consorts voudraient soumettre au même funeste régime de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) – notamment le non-remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux – alors même que nous savons que ce sont les derniers remparts contre l’extrême misère des plus faibles.
 
Si effectivement les budgets des organismes sociaux (maladie, vieillesse, famille), de même qu’à ma connaissance celui de l’Unedic, sont votés par le Parlement en même temps que la loi de finances, l’Etat ne contribue en rien à leur financement qui est à la charge des employeurs – totalement en ce qui concerne les allocations familiales – et des salariés, via les cotisations.
 
Pire : l’Etat, qui devrait compenser le manque à gagner des exonérations de charges sociales, a été rappelé à l’ordre en 2007 par la Cour des comptes (alors présidée par Philippe Seguin). L’Etat devait alors 5 milliards d’euros à la Sécurité sociale. Une somme qu’Eric Woerth s’était engagé à rembourser avant octobre, selon un article du Monde paru le 24 juillet 2007 qui n’est apparemment plus disponible, mais dont je fis état sur mon blog : La dernière maladie à la mode de l’UM/Posture : le syndrome du « plumé à sec ».
 
En suivant le fil des autres lois de finances des années ultérieures, y compris 2011, je n’ai pas l’impression qu’elle eût été comblée, pas plus que celles des années suivantes… Alors, madame la donneuse de leçons : camembert !
 
L’allocation adulte handicapé (AAH) ? Les caisses d’allocations familiales ? Le Fonds national d'invalidité ? Les caisses de régimes sociaux – Sécu ou chômage – dont ils dépendent. Plus perverse : la garantie de rémunération du travail des handicapés (GRTH), théoriquement à la charge de l’Etat, mais dont la moitié est à la charge de l’entreprise, voire du CAT (travail en milieu protégé) qui les emploie, et l’autre incombant le plus souvent à l’Association chargée de gérer le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (AGEFIPH), dont les ressources proviennent quasi uniquement de la cotisation des entreprises.
 
Les dépenses du Fonds de solidarité ? En baisse de 18 % ! La prime de Noël ? Versée soit par la CAF, soit par les régimes sociaux comme Pôle emploi pour les chômeurs. L’APL et autres prestations pour le logement social ? Versées par les CAF. Idem le RSA – véritable usine à gaz – qui a remplacé le RMI honni par Sarkozy et une bonne partie de la droite. De même que l’allocation petite enfance (Paje) dépendant des CAF et encore réduite par Sarkozy...
 
Quand l’on sait, de surcroît, que les bourses allouées aux étudiants invalides furent précisément réduites ou supprimées par Valérie Pécresse quand elle fut une calamiteuse ministre de l’Enseignement supérieur – dont le grand œuvre, à savoir la réforme de l’enseignement supérieur, fut taclé par la Cour des comptes – une seule réponse s’impose et tant pis pour la vulgarité qui m’est parfois reprochée : ta gueule !

 

Source : marianne2.fr

954616-1127918.jpgRetrouvez Lait D'beu sur son blog.

 

 

 

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