Police de la pensée : A-t-on encore le droit de dire quelque chose ?

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MACRON : ... dénonce la dictature du régime Maduro mais pas un mot sur le décret du 3 août 2017

http://www.europe1.fr/politique/venezuela-le-president-macron-qualifie-de-dictature-le-regime-de-nicolas-maduro-3422000

https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/8/3/JUSD1714912D/jo

http://leparticulier.lefigaro.fr/jcms/p1_1696618/renforcement-des-amendes-prevues-en-cas-de-diffamation-ou-d-injure-a-caractere-raciste-ou-discriminatoire

Le gouvernement élargit profondément la notion de racisme/sexisme/homophobie/discrimination pour toute provocation/diffamation/injure dans des lieux non publics comme dans l'entreprise ou à l'école et alourdit les peines. La "race" devient "prétendue race", "l'orientation sexuelle" devient "identité de genre", etc. sans définition précise. Même le think tank IREF s'indigne de cette police de la pensée. https://fr.irefeurope.org/Police-de-la-pensee,a4572

L'élargissement de la notion va ouvrir de nouveaux contentieux judiciaires, des simples mots, blagues ou dérapages seront désormais passibles d'une infraction pénale. On voit tout de suite les abus potentiels :

- l'employeur de mauvaise foi qui veut licencier sans frais, accuse un employé d'avoir dit « sale... » à un autre collègue, deux faux témoignages et quelques fautes professionnelles bidons aideront le dossier, et hop, licenciement pour faute lourde + infraction pénale + infraction à l'éthique de l'entreprise, le tout sans indemnité

- à l'école, les enfants/adolescents qui s'insultent seront-ils poursuivis à la cours de récré et exclus ?

- si l'infraction est désormais aussi applicable dans votre jardin ou une fête entre amis, gare aux soirées arrosées, une personne enregistre vos propos, et hop plainte pénale.

Le gouvernement entre en guerre contre son peuple et crée des tensions et conflits supplémentaires entre citoyens.

Finie la paix sociale, bonjour la censure pour tous et la délation gratuite, la dictature de la pensée est un pas de plus vers la dictature tout court dont l'objectif est la révolution et la guerre civile, comme prophétisé.

Contributeur anonyme

Droit Homme 31 08 2017

Un Décret passé en douce début août instaure une nouvelle forme de censure verbale au nom de la lutte contre l’homophobie et le racisme. Jusqu’où va aller la police de la pensée ?

La police de la pensée et la censure peuvent s’exercer de deux façons.

Dans un État totalitaire, c’est très simple. La fonction de censeur existe officiellement et un département spécial ou ministère lui est uniquement consacré. Les employés lisent et regardent tout ce qui vient de la société civile et coupent, taillent, gomment, corrigent ou remplacent tout ce qui ne convient pas au pouvoir et au discours officiel. C’est ce qui se passe encore en Chine, à Cuba ou en Corée du Nord.

Dans un pays démocratique, la censure est exercée de manière plus subtile. C’est une forme de surveillance permanente de la conformité qui se croit honnête et sincère car elle découle de bons sentiments. Comme la censure idéologique décrite par Jean-François Revel dans l’essai « La nouvelle censure », elle fait croire à l’incriminé qu’il est dans le péché et qu’il faut l’en détourner. C’est à coup sûr l’objectif du décret du 3 août 2017, passé donc en pleines vacances, quand peu de monde prête attention aux décisions gouvernementales.

Que dit le décret ? Il « améliore » la répression des manifestations de racisme, de sexisme et d’homophobie pouvant se produire dans des lieux non-publics comme au sein des entreprises ou des établissements scolaires, en « élargissant ces infractions aux cas où elles sont commises en raison de l’identité du genre (sic) de la victime, afin de mieux lutter contre la transphobie ». Il substitue aussi à la notion de race, celle de « prétendue race ». Les punitions sont aussi « améliorées » en devenant de cinquième classe (amende de 1500 à 3000 euros).

Il est tout à fait normal de combattre le racisme (sous toutes ses formes), l’antisémitisme ou l’homophobie. Mais de là à interdire toute parole, même dans le cadre privé, au risque de se voir traîné en justice, mis au pilori ou même condamné, il y a un gouffre qui vient d’être franchi. Il existe aussi une liberté de parole ou d’expression ainsi que d’humour (voir les prises de positions à ce sujet de la part des comiques tels Rowan Atkinson ou John Cleese) qu’on ne devrait pas interdire dans un monde démocratique. Il faut bien sûr savoir ne pas aller trop loin mais ce n’est pas au gouvernement d’en décider.

On ne convainc pas les autres de leurs erreurs par la contrainte, et notamment la censure, mais par la discussion et un travail de conviction. De plus, cette forme de censure est pleine d’ambiguïté. Qu’est-ce que la « transphobie » ou la « prétendue race » ? Cela veut-t-il dire qu’il n’y a plus de différences entre les sexes ou entre les peuples ? A la police de la pensée s’ajoute celle du langage. Ce décret nous oblige à réfléchir plusieurs fois avant d’énoncer des phrases banales comme « Tu es très en beauté aujourd’hui ! » Ne s’agit-il pas là de sexisme ? Le gouvernement dicte notre pensée et notre langage.

Un grand comique est mort il y a quelques jours. Parmi les rôles célèbres que Jerry Lewis a interprétés, figurent un travesti et un attardé mental. Pourrait-il encore jouer ces rôles aujourd’hui ? Le décret du gouvernement français le condamnerait à coup sûr. Sincèrement, M. Macron, ne faudrait-il pas mieux réformer la France plutôt qu’instaurer plus de censure verbale ?

 

Source(s) : Irefeurope.org via Contributeur anonyme

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