Pour l'ex-patron des RG, à la DCRI, « on fait des écoutes » comme on « mange des croissants »

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Yves Bertrand

L'ancien – et controversé – patron des renseignements généraux (RG) Yves Bertrand affirme, vendredi 20 janvier, dans un entretien à Mediapart, que Bernard Squarcini est "devenu l'homme du président" Sarkozy, son "espion" à la tête de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur).

Yves Bertrand a été directeur des RG de 1992 à 2004, où il a notamment eu M. Squarcini comme adjoint. Ce dernier "s'est entiché de M. Sarkozy comme n'importe quel fonctionnaire l'aurait fait dans un système autoritaire", dit-il, l'accusant d'avoir "fait des coups tordus chaque fois qu'il y avait à le faire", sans les citer et sans preuve toutefois. "Il n'a pas su dire non à Sarkozy. Il a tout fait. Il n'y a pas que les fadettes."

>> Lire le portrait "Yves Bertrand, le voyeur de la République"

UN SYSTÈME D'"ÉCOUTES SAUVAGES"

"Les écoutes, la DCRI en a fait comme vous pouvez manger des croissants", assure M. Bertrand, qui dénonce par ailleurs l'existence d'un système d'"écoutes sauvages, à la discrétion de Matignon et de l'Elysée", lorsque Alain Juppé était premier ministre de Jacques Chirac, en 1995.

Pour M. Bertrand, Squarcini "ne connaît pas bien le terrorisme islamiste" et "n'a pas de faits d'armes particuliers". "L'arrestation d'Yvan Colonna [condamné à la réclusion à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac], qu'on lui attribue souvent, est due en réalité à un ancien agent [des RG], François Casanova, qui travaillait beaucoup dans les prisons."

RUMEURS

Un livre, L'Espion du président (Editions Robert Laffont) publié jeudi, est consacré au patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, accusé d'avoir "dévoyé" ce service. Celui-ci a immédiatement promis des poursuites en diffamation contre ses auteurs tandis que tous les syndicats de police, la DCRI et le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, l'ont défendu avec vigueur.

Yves Bertrand, qui a fait un pas en direction de Marine Le Pen en 2011, est une figure de la "chiraquie". Il était très en froid avec Nicolas Sarkozy, qui l'a soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'affaire Clearstream. Cet ancien haut fonctionnaire controversé a fait sensation en 2008 en publiant ses "carnets secrets", des rumeurs sur le monde politique ou médiatique.

 

Source : Le Monde


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