Pour Thomas Piketty, la suppression de l'ISF « est une lourde faute historique… »

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En ce qui me concerne (comme beaucoup de Français(es) je suppose), je suis choqué par cette mesure (et celles qui l'accompagnent). Mais au moins, comme cela, on voit ici confirmé pour qui roule E. Macron...

Piketty ISF 08 10 2017
Thomas Piketty, lors d'une conférence en janvier 2015. L'économiste dénonce la fin de l'impôt de solidarité
sur la fortune comme "une lourde faute morale, économique et historique". AFP PHOTO/ERIC PIERMONT

"Il existe d'autres priorités que de faire des cadeaux à ceux qui se portent le mieux", dénonce l'économiste dans une tribune du Monde.

"La suppression de l'impôt sur la fortune (ISF) constitue une lourde faute morale, économique et historique", prévient l'économiste Thomas Piketty, dans une tribune au Monde publiée ce samedi. Le cofondateur de l'École d'économie de Paris dénonce ainsi le remplacement de l'ISF par l'IFO, l'Impôt sur la fortune immobilière, souhaité par Emmanuel Macron

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"Cette décision montre une profonde incompréhension des défis inégalitaires posés par la mondialisation", développe Thomas Piketty. "Cela n'a aucun sens de faire des cadeaux fiscaux aux groupes âgés et fortunés qui ont déjà beaucoup prospéré ces dernières décennies." Leur fortune, a "progressé encore plus vite que les actifs immobiliers, alors que le contraire aurait dû se produire si l'hypothèse de fuite fiscale était vérifiée", estime-t-il.  

Les riches vont bien, merci

L'auteur du Capital au XXIe siècle est tout à sa cause selon laquelle le partage des richesses est en panne dans les sociétés modernes, et dénonce une mesure qui ne fera que le fragiliser encore plus. Selon lui, il n'y a pas de raison pour s'inquiéter pour le sort des plus riches : ceux-ci s'éloignent toujours plus de la médiane nationale et voient la croissance de leur fortune proportionnellement toujours plus forte, plaide-t-il. 

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Les 1% les plus fortunés ont en effet vu leur capital multiplié par trois en 36 ans, et les 0,1% les plus riches... par cinq, argumente-t-il, pointant vers le site de World Wealth & Income Database, le réseau de chercheurs dont il est membre, pour les analyses chiffrées.  

"Tout sauf symbolique"

"On devrait pouvoir se mettre en accord sur le fait qu'un impôt sur la fortune [...] ne menace pas sérieusement une base fiscale qui progresse à un tel rythme, et qu'il existe d'autres priorités que de faire des cadeaux à ceux qui se portent le mieux", fustige Piketty, qui "reste sans voix" sur la création de l'IFI pour éviter d'afficher une suppression sèche de l'ISF. 

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L'économiste de dénoncer l'idée selon laquelle les revenus issus de l'ISF seraient négligeables. "5 milliards d'euros" par an, c'est "tout sauf symbolique", c'est "l'équivalent de 40% du budget total accordé aux universités et à l'enseignement supérieur", rappelle-t-il, avant d'espérer que la loi soit retoquée par une Assemblée nationale pourtant acquise à la cause du président. 

 

Source : L'Express.fr

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