Quand les finances publiques se redressent : De Gaulle, Barre, Juppé, Jospin

Ça c'est une bonne initiative, bravo à notre cawa du matin et à Frédéric Lefebvre-Naré sur  http://www.data-publica.com

La question de la bonne gestion des comptes publics est un débat récurrent, surtout en période électorale. Les chiffres, bien interprétés peuvent nous aider à y voir un peu plus clair sur les bons et moins bons gestionnaires. Une analyse signée Frédéric Lefebvre-Naré.

Certains gouvernements, certains partis se distinguent-ils par une gestion calamiteuse, ou vertueuse, des finances publiques… ou l’addiction au déficit et à la dette est-elle également partagée par tous ?

Les déficits actuels s’expliquent-ils essentiellement par la charge de la dette accumulée auparavant… ou les comptes sont-ils déjà dans le rouge avant que nous devions payer le premier euro d’intérêts ?

Les comptes de la Nation, calculés par l’INSEE, et disponibles ici sur Data Publica, donnent de solides éléments de réponse :

Le Produit Intérieur Brut et ses composantes en volume de 1949 à 2010

Comptes des administrations publiques de 1949 à 2010 en milliards d’euro

Nous reconstituons le solde primaire à partir de la « capacité d’autofinancement des administrations publiques », dont nous déduisons le solde « dépenses moins recettes de la propriété », qui correspond approximativement au coût de la dette dans l’année. Pour pouvoir comparer les différentes années, nous prenons comme unité de compte le « point de PIB », qui correspond à 1 % de la valeur produite en France dans l’année.

En regard de ce solde primaire, nous faisons figurer le taux de croissance annuel du PIB : en effet, il est plus facile d’équilibrer les comptes quand la croissance est là ; au contraire, la récession se traduit par moins d’impôt, par plus de dépenses sociales, et parfois, par de coûteux « plans de relance ».

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L’allure générale des courbes est parlante.

La croissance, forte au début des années 60, hoquète depuis le premier choc pétrolier.

Les comptes publics fluctuent moins brusquement, mais la tendance d’ensemble est à la dégradation – 9 années excédentaires de 1958 à 1966, 9 années déficitaires de 2002 à 2010 !

Alors, peut-on mettre tout le monde dans le même sac ?

En y regardant de plus près, certains gouvernements se distinguent.

Un élargissement brutal des courbes traduit une dégradation accélérée des comptes publics, comme sous les gouvernements Bérégovoy, Balladur ou Fillon.

Un resserrement soudain des deux courbes démontre un redressement des finances publiques, malgré une situation économique difficile : c’est le cas des gouvernements Barre et Juppé, et surtout du gouvernement d’union nationale autour de De Gaulle en 1958, champion toutes catégories : les comptes publics s’étaient redressés de 2,5 points de PIB en un an (équivalant à 50 milliards d’aujourd’hui !), alors même que la croissance était réduite d’autant. Le gouvernement Jospin, qui a certes bénéficié du « boom » de la nouvelle économie, a également amélioré les comptes, assurant au service public français les trois dernières années d’excédent primaire qu’il ait connus.

Mais la réussite n’est pas toujours récompensée : seul le premier des quatre, De Gaulle, a gagné les élections suivantes !

Frédéric Lefebvre-Naré

Source : data-publica.com

Informations complémentaires :

 

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