Quand votre santé passe par le rire

Malgré le tragi-comique de la situation actuelle, il faut savoir se préserver des moments  « à part », et si possible en bonne compagnie...

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« Il faut rire avant que d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri » disait La Bruyère. C’est que le rire est bien plus qu’un simple élargissement de l’ouverture de la bouche accompagné d’expirations plus ou moins bruyantes comme l’explique le dictionnaire. Action positive, moyen de défense immunitaire, véritable jogging cérébral, il est un besoin inscrit en nous. Il participe à notre développement et procure une nette amélioration de notre santé.

Rire et médecine :

Montrer que le rire a sa place dans une démarche médicale ne date pas d’aujourd’hui. C’est la Bible qui en parle en premier : «  Un cœur joyeux guérit comme une médecine mais un esprit chagrin dessèche les os ». On retrouve aussi dans l’Antiquité de grands médecins, comme Hippocrate et Galien, qui  conseillaient à leurs patients d’accompagner les traitements de « séances de rire ». Plus étonnant, au XIIIe siècle un chirurgien français, Henri de Mondeville, proposait le rire comme une aide au rétablissement des opérés. Il avait noté que les émotions négatives pouvaient interférer sur la guérison d’où ce rappel aux patients que le corps se fortifie par la joie et s’appauvrit par la tristesse.

Plus récemment le neurologue français Henri Rubinstein a travaillé pendant plusieurs années sur l’intégration du rire à des fins thérapeutiques. Pour lui, le rire intervient dans l’équilibre biologique qui conditionne la santé et la maladie. Il considère le rire comme un des antistress de premier ordre car il agit en épuisant les tensions internes.

Quand on rit, « ça fait du bien », « c’est bon pour la santé », etc. Mais par quel mécanisme le rire nous rend-il plus heureux, plus détendu, plus apte à « voir la vie en rose » ?

Il faut savoir que sur le physique le fait de rire va mettre en jeu un certain nombre de muscles, des plus petits muscles du visage aux larynx, muscles abdominaux, etc. On pense que trois minutes de rire équivaudrait à quinze minutes d’exercice physique intense, que vingt secondes de rire prolongeraient les pulsations cardiaques de trois à cinq minutes et une minute de fou rire auraient les mêmes bienfaits que dix minutes de relaxation totale.

Le rire est devenu à la mode dans les congrès de cardiologie où il fait l’unanimité des médecins. Le rire lutte contre les maladies cardiovasculaires (les râleurs et les pince-sans-rires auraient trois fois plus de risque d’infarctus que les autres). Une bonne partie de rigolade permet au système cardiovasculaire de se dilater et aux poumons de subir un vrai nettoyage.

Lorsque nous rions, nous effectuons des échanges respiratoires qui vont apporter à notre organisme l’oxygène de l’air, expulser les toxines, chasser la fatigue et nous permettre de récupérer plus facilement. Autres bénéficiaires : les insomniaques, qui ont constaté qu’ils avaient passé une bonne nuit de sommeil après avoir passé la soirée à se divertir et à rire. L’explication est simple : le rire agit en épuisant les tensions internes et provoque détente et relaxation. Pour ceux qui ont des problèmes de digestion, le rire ici va agir comme un véritable brassage des organes digestifs.

Selon une étude japonaise, le fait de rire pendant les repas diminuerait le taux de sucre dans le sang. L’auteur de cette étude affirme que la contraction des muscles abdominaux provoquée par le rire augmente la dépense énergétique de l’organisme. En riant, nous mettons en action le foie qui secrète plus de bile, ce qui a pour effet de baisser le taux de cholestérol et de lipides dans le sang. Sur le plan psychique le rire intervient au niveau de la chimie du cerveau, il secrète une hormone voisine de la morphine, l’endorphine, qui nous procure une sensation de bien-être et a pour effet de calmer nos douleurs tant physiques que psychiques. Cette substance protéique, secrétée par l’hypophyse et formée d’un bon nombre restreint d’acides aminés, agit comme euphorisant.

Enfin, en riant nous construisons en nous et autour de nous une véritable barrière d’optimisme, une véritable désintoxication morale.

 

Source : Carevox.fr