Bonjour ! Hier (comme d'habitude) je n’ai pas pu finir la mise à jour par manque de temps. Je vais donc continuer (dans la mesure du possible) ce matin, et essayer même de vous faire un page actu France, mais avant j’ai « Aérobic » en couple pour nettoyer la maison.
Pour le reste, on avait déjà vu tout ça dans le Documentaire : « Quand l'Europe sauve ses Banques, qui paye ? » (je vous l’ai remis en vidéo en informations complémentaires).
Mais ici, « Agoravox » a fait un super boulot pour remettre les choses en graphique, aussi j’ai pensé qu’une version « texte » serait la bienvenue pour archivage,
Après tout ce sont nos impôts, ça mérite au moins ça pour la postérité ; )))
Bon dimanche,
Amicalement,
F.
"Les gros poissons de Wall Street (NDA : Ainsi que ceux d'Europe !) n'acceptent pas de prendre leurs pertes, ce sont des capitalistes pleurnichards. Ils veulent le capitalisme pour tout le monde sauf pour eux même."
Gerard Celente - Analyste financier Trend Research Institute [1]
De tous temps, les mécanismes à l’œuvre dans le monde de la finance ont fait l'objet d'une grande opacité vis à vis du public.
Après la crise ayant débuté en 2007, de colossales sommes d'argent ont été injectées par les États pour venir en aide à un secteur financier en déliquescence.
Dans la zone Euro, tous les États étant surendettés [2], l'argent des sauvetages fut obtenu à travers de nouveaux emprunts effectués sur les marchés financiers au nom des contribuables.
Pour justifier ces nouvelles dettes, on nous a affirmé qu'il n'y avait pas d'autres choix car si on laissait les banques systémiques faire faillite, tout le système financier s'écroulerait entraînant l'économie dans sa chute.
Un journaliste allemand Harald Schumann a mené l'enquête [3] jusqu'au bout pour voir ce qu'il en était en réalité à travers les cas irlandais et espagnol. Ce qui en ressort montre, comme on s'en doute, que la version des dirigeants politiques, de la commission européenne et des médias était légèrement biaisée.
LA CHUTE DE L'IRLANDE
Phase 1 : la période d'euphorie
Entre 1997 et 2007, l'Irlande a connu une dizaine d'années de forte croissance due principalement à trois facteurs :
1. Un taux d'imposition des société de 12.5%.
Ce taux est le plus faible de tous les pays de la zone Euro situé en moyenne à 30% environ. Cette fiscalité a évidemment attiré un grand nombre d'entreprises qui ont installé leur siège en Irlande.
2. Un système de crédits hypothécaires pour l'accès à la propriété individuelle bâtit sur le modèle américain type "subprime". Pour rappel, ce dernier est construit sur l'octroi de prêts bancaires basés sur la valeur du bien et non sur la capacité de remboursement de l’emprunteur [4].
Le postulat de base de ce système repose sur le fait que la valeur d'un bien immobilier ne peut que monter et donc qu'un défaut de l'emprunteur est impossible. En effet dans le cas d'une cessation de paiement des traites de ce dernier, il suffit au prêteur de revendre le bien pour récupérer le montant du prêt.
3. Des taux d'intérêts réels pratiquement négatifs [5].
Sur la période 1999-2007, les taux directeurs de la BCE pour la zone Euro étaient de 3% pour une inflation de 3,5% en Irlande. Ce différentiel induisait concrètement un coût de l'argent négatif incitant fortement les acteurs irlandais à s'endetter massivement sur les marchés de l'Eurozone.
Phase 2 : la bulle immobilière
La croissance effrénée de l'Irlande fut donc construite sur une double bulle immobilière [6] :
- des investissements commerciaux (bureaux, hôtels, etc.)
- des investissements domestiques (logements individuels)
Les montants atteints par ces investissements furent tels qu'en 2007, 15% environ de la population active travaillait dans le secteur du bâtiment qui représentait alors 16,5% du PIB [4].
L'Irlande connut alors une période de quasi plein emploi associée à de confortables rentrées fiscales permettant à l'État d'avoir un budget pratiquement équilibré.
Ces bulles ont ainsi servi de support à une croissance très forte du PIB de l'Irlande avec des taux voisins de 5 % au début des années 2000 alors que ceux des autres pays d'Europe stagnaient entre 1 et 3%.
L'Irlande fut d'ailleurs baptisée le "Tigre celtique" à la suite de ces performances spectaculaires.
Les besoins en financement étaient donc en correspondance avec un système bancaire surdimensionné, le bilan global des 5 principales banques s'est élevé en pointe à 11 fois le PIB du pays [4] !
Phase 3 : l'éclatement de la bulle immobilière
En 2007, l'Irlande est frappée de plein fouet par la crise économique mondiale qui met un coup d'arrêt brutal à la hausse de l'immobilier.
En un an, le prix des logements chute de 17% [4], et le chômage explose littéralement en passant du presque plein emploi à un taux de chômeurs de 15% environ induisant la cessation de paiement de nombreux emprunteurs.
Ce mouvement se propagea bien entendu immédiatement aux banques. Elles ne purent combler le défaut des emprunteurs défaillants par la revente de leurs biens, car leur valeur était descendue en dessous du prix d'achat.
Les 2 conséquences immédiates de l'éclatement de cette bulle furent les suivantes :
Phase 4 : la chute de l'Irlande
En 2008 et 2009, la situation se dégrade rapidement et devant la faillite très proche des banques irlandaises, le gouvernement décide [4] de nationaliser la plus importante d'entres elles l'Anglo Irish Bank puis de prendre des participations dans les 4 suivantes.
Des mesures drastiques mais conventionnelles se sont alors empilées rapidement, l'État irlandais a tout tenté pour ramener la célèbre confiance des marchés afin d'éviter la faillite de l'économie [4].
Les milliards injectés par l'État se révélèrent cependant insuffisants, les banques irlandaises n'arrivant plus à se refinancer auprès des autres banques, très méfiantes [7], durent faire appel à la BCE en tant que prêteur de dernier ressort.
En 2010, avec un PIB de seulement 2% de celui de la zone Euro, l'Irlande à elle seule a reçu 24% [4] du montant total des prêts accordés par la BCE. Cet écart illustre parfaitement l'ampleur du problème posé à ce pays.
Cependant, fait moins connu, la BCE a exigé que l'État irlandais se porte garant des prêts effectués aux banques (en particulier à l'Anglo Irish Bank) et ce dernier - pris a la gorge - a fait l'erreur d'accepter [3].
Fin 2010, la situation de l'Irlande était la suivante :
- un taux de chômage très élevé (15% de la population active)
- un déficit public pharaonique proche de 34% du PIB
- des perspectives désastreuses sur les années à venir avec une entrée du pays en dépression
Cette situation catastrophique provoqua comme on pouvait s'y attendre une envolée des taux d'intérêts consentis par les marchés à l'Irlande. Ces taux d'environs 9% [7] sont à comparer à ceux de l'Allemagne voisins de 2,7%, pays qui reste le moins mauvais élève en terme de santé financière.
L'Irlande fut bien entendu incapable de se refinancer sur le marché à de telles conditions pour couvrir son déficit. Elle dut donc faire appel à l'Union Européenne pour la mise en place d'un plan de sauvetage.
LE PLAN DE SAUVETAGE DE LA TROÏKA
Pour rappel, la Troïka est constituée des organismes suivants :
- Union Européenne (UE)
- Banque Centrale Européenne (BCE)
- Fond Monétaire International (FMI)
Objectifs du plan de sauvetage
L'objectif du plan de sauvetage de l'Irlande était double :
1. Recapitaliser les banques (au nom de l'État irlandais) pour éponger les pertes présentes et prévisibles sur les années à venir.
2. Couvrir le déficit courant de l'État en partie induit par ces recapitalisations, ainsi que le déficit prévisible jusqu'au retour de la sacro-sainte croissance à échéance de quelques années.
Un plan de 85 Milliards soumis à certaines conditions
Le plan fut constitué par des prêts issus du FESF, MES et du FMI [8]. Le montant total de ces prêts était de 85 Milliards d'Euros [7], soit 55% du PIB du pays.
Bien entendu, l'octroi de ces prêts fut conditionné à un plan drastique de réduction des dépenses de 20 Milliards d'Euros sur 7 ans, soit 20% du PIB. Cette mesure a eu pour conséquence de faire chuter le pouvoir d'achat des Irlandais de 25% en 5 ans [5].
De plus, l'Irlande a largement participé à ce plan en piochant dans les réserves de son fond de pension pour les retraites à hauteur de 17 Milliards [7].
Les taux d'intérêts voisins de 6% proposés dans ce plan étaient inférieurs d'environ 3% aux taux proposés par le marché à l'Irlande.
Un économiste du FMI a cru bon de déclarer "c'est un bon deal" ! [7]
Le véritable fonctionnement de l'Europe
On a vu que l'un des objectifs du plan était de recapitaliser les banques irlandaises qui étaient quasi nationalisées. D'autre part, lorsque la BCE a effectué des avances de trésoreries à ces dernières, elle a imposé à l'état irlandais de se porter garant.
Sur les 85 Milliards du plan de sauvetage, 30 Milliards furent ainsi réservés pour couvrir les pertes de la seule Anglo Irish Bank.
Dans le cadre de ce plan, la BCE demande donc à l'état irlandais de lui rembourser cette somme, cela signifie en clair rembourser les créanciers des banques qui ne sont autres que les investisseurs ayant pris en principe leurs risques au départ.
Le gouvernement irlandais a bien compris la manœuvre et s'est "fait prier" pour accepter ce plan.
De quel droit la BCE peut elle exiger une telle opération ? Et qui sont les donneurs d'ordre de la BCE ?
C'est donc sur un tel exemple que l'on observe le véritable mode de fonctionnement de l'Europe.
LA BCE A T'ELLE OUTREPASSE LES LIMITES DE SON MANDAT ?
Pour obliger l'Irlande à accepter son plan de sauvetage, la Troïka a utilisé son bras armé : la BCE.
L'Union Européenne, c'est à dire les élus du peuple et la BCE dont la politique est très influencée par l'Allemagne sont donc les responsables de ces procédures qui ne profitent qu'aux investisseurs.
Interview Stephen Donnelly (SD) -> Député Irlandais non inscrit [3]
- vous avez écrit que l'Irlande a été tenue sous la menace d'un revolver de payer les créanciers. Qui tenait le revolver ?
(SD) - c'est la BCE qui tenait le revolver, elle a dit "ou vous payez les porteurs de titres ou nous cessons notre programme de financement d'urgence, ce qui entrainera d'abord l'effondrement de votre système bancaire puis celui de votre économie entière. Pour moi c'est la diplomatie de la canonnière".
- ou simplement du chantage
(SD) - c'est une menace très grave de la part d'une banque centrale, elle oblige une nation à renoncer à sa souveraineté juste pour renflouer je ne sais quels investisseurs.
La BCE agit illégalement.
interview Brian Hayes : ministre adjoint des finances Irlandais [3]
- Bien entendu, c'est une décision qui a été imposée au peuple irlandais, la BCE a décrété qu'il fallait rembourser les créanciers de premier rang...
La version officielle pour justifier les plans de sauvetage
En substance, les médias nous ont expliqué que ce plan avait été mis en œuvre dans le cadre de la solidarité européenne, et que les autres pays d'Europe avaient sauvé l'Irlande.
Il n'y avait pas d'autres alternatives car si on laissait tomber les banques Irlandaises, tout le système financier risquait de s'écrouler par effet domino. Dans ce scénario catastrophe, les économies allaient s'effondrer également puisque la finance sert à irriguer ces dernières.
C'est le fameux syndrome TINA : "There is no alternative".
On commence à entrevoir la question fondamentale jusqu'à présent soigneusement éludée : a qui profite le crime ?
Mais d'abord, commençons par déterminer qui paie pour tous ces milliards injectés dans le système.
QUI PAIE POUR LE SAUVETAGE DES BANQUES ET DES ETATS ?
Il n'échappe à personne que tous ces milliards injectés pour combler les pertes ne sont que des prêts en cascade, ces derniers sont tous effectués au nom des peuples Européens.
Ce sont bien les peuples et eux seuls qui paieront l'addition
Dans notre exemple, le dernier emprunteur est bien entendu la population Irlandaise qui va supporter 100% de ce fardeau financier si tant est que les remboursements soient bien effectués jusqu'au bout.
En cas de défaut partiel ou total de l'Irlande, alors ce seront ceux qui ont prêté à l'Irlande qui paieront, c'est à dire les peuples Allemands, Français, etc...
Venons en maintenant à cette question jamais évoquée par les médias et encore moins par les décideurs politiques Européens :
Qui sont au final les véritables bénéficiaires des sommes extravagantes engagées pour couvrir les pertes des banques ?
C'est ici que se situe l'excellent travail du journaliste Allemand Harald Schumann (HS) qui apporte un début de réponse à cette question [3].
Dans son enquête, il évoque les cas de l'Irlande et de l'Espagne. L'Espagne a également vécu une crise de l'immobilier dont l'origine et les effets sont très proches de celle de l'Irlande.
QUI SONT LES VERITABLES BENEFICIAIRES DES PLANS DE SAUVETAGE ?
Cette question semble, comme on va le voir, totalement taboue car parmi ceux qui connaissent la réponse, personne ne veut la fournir.
Soit on se retranche derrière le secret commercial, soit on tente de manipuler celui qui la pose en supposant qu'il connaisse mal le sujet.
Voyons d'abord ce que disent les responsables politiques au pouvoir...
Interview Wolfgang Schäuble (WS), ministre des finances (Allemagne) [3]
(HS)- Pourquoi ne publie-t-on pas la liste des créanciers afin de mener un débat éclairé ?
- (WS) Les irlandais ont opté pour une politique de faible imposition et de contrôles restreints [...] quand le système bancaire d'un état s'effondre, soit l'état est insolvable soit il doit sauver tant bien que mal ses banques [...] l'Irlande est responsable de ses problèmes, ce n'est pas le Luxembourg ni la France ou l'Allemagne mais l'Irlande et elle en a profité un certain temps...
Le ministre des finances de Mme Merkel considère que la responsabilité des pertes financières incombe à ceux qui sont en première ligne.
Il "oublie" de prendre en compte le fait qu'à l'origine, les fonds furent prêtés par des investisseurs qui sont censés gérer leurs risques.
Interview Luis De Guindos LDG), ministre de l'économie (Espagne)
(LDG) - Le bénéficiaire c'est l'économie !
(HS) - Non, les bénéficiaires sont les créanciers ayant fait de mauvais placements ! [...] Qui détient la dette des banques dont je prends en charge les risques ?
(LDG) - Disons que ce n'est pas une information essentielle !
(HS) - Les contribuables ont le droit de savoir !
(LDG) - Nous, nous le savons !
Donc les élus qui sont censés nous représenter connaissent parfaitement l'identité des créanciers. Ils refusent cependant de la divulguer.
Pour quelle raison ?
Allons poser la question à la BCE...
Interview Jorg Asmussen, membre du directoire de la BCE [3]
- Ok pour plus de transparence, mais l'autorité de contrôle de l'état n'a aucun moyen de rendre le système transparent car cela tombe sous le coup du secret industriel ou commercial. Et vous avez raison de penser que lorsqu'on reçoit de l'aide de l'état, il faut que cela change.
La BCE n'est pas contrariante, mais on apprend au passage que la question est couverte par le secret industriel ou commercial, elle n'a donc pas le droit de donner la réponse.
La finance avance cachée !
Et enfin, que disent les banquiers ?
Interview des responsables de Bankia (Espagne) [3]
La banque Espagnole Bankia est un établissement dans une situation très similaire à l'Irlandaise Anglo Irish Bank. En effet, elle a subit de plein fouet la crise immobilière espagnole et l'état lui a déjà injecté 25 à 30 Milliards pour la renflouer.
Harald Schumann avait pris des rendez vous très longtemps à l'avance avec des responsables de Bankia. Lorsqu'il se rendit à ces rendez vous, ces derniers furent systématiquement annulés au dernier moment ! [3]
Les banques refusent donc de rencontrer la presse, c'est l'Omerta totale...
Un seul banquier a parlé (un peu), il s'agit de l'ex président d'une banque espagnole.
interview Juan Rodriguez, ex président de la banque Espagnole "Caja Granada" [3]
- En tant que président de la Caja Granada, je me suis rendu en Allemagne en 2001-2002 pour trouver des financements, les banques allemandes roulaient sur l'or et elles prêtaient de l'argent sans trop demander à quoi il allait servir !
On avance !
On apprend que des banquiers allemands ont prêté de l'argent pour des projets immobiliers, sans trop regarder le niveau de risque associé.
Donc l'argent vient au départ d'investisseurs clients de banques européennes, ces derniers ont placé leurs avoirs dans l'immobilier espagnol (et irlandais).
Des indices très significatifs à la BRI [3]
La consultation des données de la BRI (Banque des Règlements Internationaux) permet d'obtenir d'autres indices sur la destination des fonds.
En automne 2010, on constate que les banques Irlandaises devaient encore 28 Milliards aux banques allemandes.
Mais qui sont ces créanciers ?
Et qui peut fournir cette information ?
Des personnes à l'intérieur des banques connaissent bien entendu ces informations, mais elles n'ont pas le droit de les divulguer. Cependant, certaines d'entres elles, indignées par ce qu'elles savent, prennent le risque de parler sous couvert d'anonymat.
Quelque part dans les banques, des informateurs ont parlé
Harald Schumann a contacté Paul Staines, un bloggeur qui officie sous le pseudonyme de Guido Fawkes, son blog ici [9].
Ce dernier a collecté une bonne partie des informations que l'on cherche à travers des informateurs anonymes.
Interview Paul Staines (PS), blogueur sous le pseudo "Guido Fawkes"
- vous avez publié la liste des créanciers de l'Anglo Irish Bank
(PS) - je crois que c'est un délit de détenir et divulguer cette liste, mais je peux en appeler à l'intérêt général.
J'ai vu que la majorité des obligations Irlandaises étaient détenues par des banques Allemandes, Françaises et Britanniques.
Il y avait à la fois des investisseurs avertis et ce que l'on appelle de l'argent stupide, c.a.d. de petits investisseurs.
En Irlande la colère monte, on se demande pourquoi on renfloue des courtiers rémunérés pour leurs risques, alors que cela nous oblige à fermer des hôpitaux.
L'état Irlandais est souverain, il pourrait dire où va l'argent et aurait du le faire...
Les véritables bénéficiaires sont....
Dans la liste de 80 adresses envoyée à Paul Staines, environ 50 d'entres elles sont situées Allemagne et en France.
Quelques noms trouvés sur cette liste :
- Deutsche Bank
- BNP Paribas
- Société Générale
- La Banque Postale
- Allianz
- Rothschild
Les fonds investis au départ proviennent d'investisseurs qui sont bien entendu des personnes physiques.
Il s'agit de gens fortunés d'Europe qui veulent placer leurs avoirs, de spéculateurs, mais également de petits épargnants à qui leur banquier a vendu des produits de type fonds de placements "sans risques".
L'argent n'a fait en réalité qu'un aller-retour.
Par exemple, la partie empruntée par l'état Français pour prêter aux irlandais, est revenue en France à travers les banques pour renflouer les banques françaises et leurs investisseurs.
Et après nos banques osent nous dire qu'elles n'ont pas eu besoin des plans de soutien pour sortir de(s) la crise(s) !
Dans ce processus, les banques et sociétés de placements ne sont que des intermédiaires qui prennent leur commission au passage. Ces dernières servent également à couvrir le risque.
La liste des banques chez qui tous ces investisseurs possèdent des comptes n'est pas divulguée officiellement sous couvert de secret commercial, donc l'identité des investisseurs est encore plus secrète !
Mais les responsables politiques les connaissent.
Une autre question fondamentale est la suivante : a t'on fait une simulation pour déterminer ce qui se passerait si tout ou partie de ces investisseurs prenaient leurs pertes ?
Interview Wolfgang Schäuble (WS), ministre des finances (Allemagne) [3]
- Si la banque A n'est plus solvable, on se demande alors si la banque B l'est encore car elle détient peut être des actifs dans la banque A. L'une contamine l'autre, c'est pourquoi il faut empêcher que la chute d'un établissement entraine celui du secteur entier.
Le discours est toujours le même, on reste dans le qualitatif.
Aucune véritable simulation n'a été effectuée et on joue sur la peur de la catastrophe.
Il existe peut être une raison inavouable à tout cela...
Le "mouvement M15" des indignés espagnols dans l'esprit du "Indignez vous" de Stephane Hessel organise des rassemblements de protestation de très grande ampleur en Espagne.
Interview de Juan MORENO (JM) avocat du mouvement Espagnol M15
- Bankia a créé une culture d'entreprise pour masquer à la direction générale ce qui n'allait pas dans les filiales. Nous disons que l'autorité de contrôle a collaboré !
Ils sont tous en tort, les responsables de Bankia et les contrôleurs publics.
Si on les avait laissé faire faillite, tout le monde aurait su que les politiques avaient fait de l'argent.
Une grosse partie de ce qui ne peut être remboursé est allé aux partis politiques, aux municipalités, aux communautés autonomes du sud, aux entreprises de mèche avec le gouvernement.
Ces révélations auraient signé l'arrêt de mort de la classe politique.
SYNTHESE
L'exemple des sauvetages des banques irlandaises et espagnoles illustre parfaitement le fonctionnement des institutions européennes que sont l'UE et la BCE.
Le principe directeur est simple : "privatisation des gains, socialisation des pertes".
Au départ des promoteurs irlandais et espagnols ont décidé d'investir lourdement dans l'immobilier en profitant des avantages financiers de la zone Euro.
Pour financer ces travaux, les banques espagnoles et irlandaises sont allées chercher des capitaux à l'étranger (Allemagne, France, etc).
Sous l'appât du gain, des investisseurs ont donc prêté massivement à ce secteur.
Sans prévenir, la bulle de l'immobilier a éclaté et la valeur des biens correspondants s'est écroulée.
A ce stade, ce sont les investisseurs qui auraient du assumer leurs pertes, ou à minima une partie d'entres elles.
Cela ne s'est cependant pas passé comme cela. Les gros investisseurs sont les mêmes qui arrosent les partis politiques et leurs membres pour financer les couteuses campagnes électorales.
Lorsque ces derniers ont réussit à obtenir le pouvoir, ils rendent tout naturellement service à leurs bienfaiteurs en faisant éponger leurs pertes par les citoyens.
Le fait que les hommes politiques au pouvoir ont été élus pour représenter et défendre les intérêts de leurs électeurs est donc bien un concept purement de façade.
L'exemple précis de ces bulles immobilières montre bien que le système est basé sur un vaste conflit d'intérêt.
Ce dernier est basé sur la généralisation de relations incestueuses entre l'oligarchie financière de l'ombre et les partis politiques au pouvoir dans toute l'Europe.
Liens
[1] Overdose, la prochaine crise financière (Reportage ici)
[2] La dette de l'état dans tous ses états (sur ce site)
[3] Documentaire "Quand L'Europe Sauve ses Banques qui paye ?" Lien ici
(Emission Arte, enquête du journaliste Harrald Schumann)
[4] Banques irlandaises : retour sur le mirage celte [Version pdf] (P. Sabuco - Economiste BNP Paribas)
[5] Où la ballade irlandaise nous mène-t-elle ? (Alternatives Economiques)
[6] L’Irlande et le modèle de la crise de l’Eurozone (Economie & Société)
[7] Irlande : un plan de sauvetage pour contrer la défiance des marchés (Le Monde.fr)
[8] Comment fonctionnera le plan de sauvetage Irlandais ? (Le Figaro.fr)
[9] Le blog de Paul Staines - Guido Fawkes
[10] "Indignez-vous !" Stéphane Hessel
Source(s) : Agoravox.fr via Actuwiki.fr qui la relayé de Aux Armes Citoyens !
Information complémentaire :
Crashdebug.fr : Documentaire : « Quand l'Europe sauve ses Banques, qui paye ? »
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