Rapport de l’Igas : Olivier Véran et l’Etat macronien encore au pilori pour leur gestion du Covid (bvoltaire.fr)

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C’est une révélation du Parisien, bravo à la consœur Séverine Cazes qui a réussi à mettre la main sur un épais rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) : 205 pages, toutes tamponnées du mot « confidentiel ». Commandé fin juin 2020 par lui-même, alors ministre de la Santé, ce document qualifié de « retour d’expérience du pilotage de la réponse à l’épidémie de  » a été remis au gouvernement en novembre 2020. Et maintenu au frais, loin de la presse. Le talent de communication d’ a calé…

Pour l’écrire, quatre inspecteurs de l’Igas ont mené des entretiens avec 375 responsables dans les ministères, les agences régionales de santé (ARS), les hôpitaux, ils ont confessé des préfets, des élus, etc. Résultat, un mitraillage en règle qui aurait d’ailleurs été versé au dossier de la Cour de justice de la République (CJR). La CJR se penche en effet sur la responsabilité du gouvernement dans la gestion d’une épidémie qui a fait 160.000 victimes. Elle interroge la pénurie de masques, le retard dans l’activation du centre de crise interministériel, le maintien des élections municipales de mars 2020. Et nos quatre inspecteurs ne font pas de cadeau de Noël ni au ministre Véran, ni à l’équipe gouvernementale, ni à l’administration française. Interrogé à l'issue du Conseil des ministres ce mercredi 4 janvier, explique qu'à son arrivée au poste de ministre de la Santé, il a dû « faire face à une organisation qui n’était pas suffisamment préparée » pour affronter cette « crise sanitaire sans précédent ». Le problème, c'est que l'Igas ne pointe pas la situation à l'arrivée du ministre mais sa gestion tout au long de la crise.

Tandis que le gouvernement serrait la vis aux quidams et collait des contraventions dans la rue à qui avait oublié son laisser-passer, ça dérapait pas mal, donc, en haut lieu.

Reproches de l’Igas : un centre de coordination, le Corruss (Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales), sous-dimensionné. Un Directeur général de la santé (DGS), chargé de coordonner les réponses à la crise, noyé sous une triple responsabilité stratégique, scientifique et opérationnelle. Une cellule interministérielle de crise activée trop tard. Une incapacité du ministère à « s’organiser de manière structurée et durable » avec plus de 25 organigrammes successifs en trois mois. Manque de compétences, désorganisation au sein de Santé Publique France, bataille entre cet organisme et la Cellule logistique interministérielle, difficultés dans les échanges d’information sur les besoins de l’hôpital pendant que les soignants manquaient de tout, recommandations contradictoires et un léger raté : les 611.000 résidents des maisons de retraite ont été… oubliés au début de la crise, explique l’Igas. N’en jetez plus !

Ce rapport secret confirme ou complète, en plus brutal, les rapports déjà publiés sur la crise par le Sénat, l’Assemblée, la Cour des comptes... Bien sûr, la critique est aisée et l’art de gouverner en période de pandémie n’a rien de facile.

Mais ce rapport tout ce qu’il y a d'officiel met en lumière une caractéristique rémanente du pouvoir macronien qu’on ne retrouve pas chez nos voisins : cette tendance à l’autoritarisme, aux vérités assénées de haut sans la moindre place au doute par une équipe gouvernementale de technos méprisants et brutaux, à une dureté sans précédent, une police de la parole déviante appliquée sans faiblesse. Cette attitude prend un relief particulier quand on découvre que les mêmes donneurs de leçons défaillaient au même moment à grande échelle.

Car il faut ajouter à l’énumération de ces ratés le coûteux recours de l’Etat aux amis de McKinsey qui se seront engraissés comme jamais sur la bête. Ceci, alors que l’Etat français est déjà un des plus coûteux du monde développé et que le nombre de nos fonctionnaires bat des records. Il faut se souvenir du mépris avec lequel et ses affidés traitèrent les autres candidats, Marine Le Pen et Eric Zemmour en tête, durant les deux dernières campagnes présidentielles. Le pouvoir n’a rien fait, mais alors rien, pour susciter la mansuétude lorsque la mer se retire et laisse apparaître, toutes nues, la prétention, l’insuffisance et l’erreur.

 

Source : Bvoltaire.fr

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