Rennes : Des chercheurs démontrent que le glyphosate affecte le cerveau et le comportement des rats (20 Minutes)

On est donc tous impactés, puisque nous avons a priori tous du glyphosate (et plein d'autres produits chimiques), dans le sang, les urines et les cheveux, etc.

Aussi, comme cela impacte la flore intestinale, je vous rappelle utilement un documentaire incontournable à ce sujet : Découverte scientifique : « Le ventre, notre deuxième cerveau », fantastiques révélations et inquiétantes dérives...

Amitiés,

L'Amourfou

Le professeur Thierry Charlier a piloté l'étude sur le glyphosate effectuée par six chercheurs de l'Irset de Rennes. — M. Pavard / 20 Minutes. Herbicide le plus utilisé dans le monde, présent dans près de 750 pesticides, le glyphosate est aujourd’hui au cœur de multiples polémiques, accusé notamment d’être cancérogène. Mais si les études – aux conclusions souvent contradictoires – sur les liens entre cette molécule et l’apparition du cancer se multiplient, celles évaluant ses effets sur le comportement et le cerveau étaient jusqu’alors plutôt rares.

C’est donc à ce sujet que se sont attaqués les chercheurs de l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset), dépendant de l’Université Rennes 1. L’étude a été menée sur 21 rats femelles, pendant la gestation puis l’allaitement. « A priori, s’il y a des effets sur le rat, il devrait y en avoir sur l’humain », précise Thierry Charlier, professeur à l’Université Rennes 1 et membre de l’Irset, qui a supervisé l’étude.

Conséquences sur le comportement maternel

Les rattes ont été divisées en trois groupes et ont toutes reçu quotidiennement, durant une trentaine de jours, une gaufrette vanillée contenant soit du glyphosate, soit du Roundup (glyphosate mélangé à d’autres molécules chimiques), soit de l’eau.

La dose administrée était de 5 mg/kilos et par jour, « supérieure à celle que l’on trouve dans l’environnement » mais « dix fois inférieure à la dose théoriquement sans effet néfaste observé », souligne le chercheur. Premier point évalué : le comportement maternel. « On a observé chez les individus traités par le Roundup une augmentation du léchage des jeunes, un comportement indispensable à leur développement », constate Thierry Charlier.

Les chercheurs ont ensuite analysé les régions du cerveau associées au comportement maternel, à savoir l’hippocampe (lié à la mémoire) et le cortex pré-frontal (aspect décisionnel). Conclusion : pour les rattes ayant ingéré du glyphosate seul ou du Roundup, cela va « changer la façon dont les neurones communiquent entre eux », explique le professeur. Dès lors, celui-ci s’interroge : « S’il y a des effets sur le cerveau, c’est peut-être car le glyphosate modifie le microbiote intestinal. »

La modification du microbiote intestinal peut être liée à certaines pathologies

Le glyphosate agit en effet sur les bactéries, dont est rempli le microbiote intestinal, plus connu sous le nom de flore intestinale. Les chercheurs de l’Irset ont ainsi, avec la collaboration de l’Institut Micalis de Jouy-en-Josas (Yvelines), « récupéré les crottes des mères et quantifié toutes les bactéries ».

Là aussi, ils ont découvert que le Roundup et à un degré moindre le glyphosate pur avaient « un effet sur certaines populations de bactéries », relate Thierry Charlier. Et pour lui, cela « pose question ». « Certaines pathologies, comme le diabète, Alzheimer ou la dépression, sont liées à une modification de microbiote intestinal », rappelle-t-il.

L’exposition au glyphosate a donc des effets indéniables mais avec cette étude, « difficile de dire si ceux-ci sont toxiques ou même bénéfiques », estime le Pr Charlier. Sans prendre position, le chercheur lance toutefois un message : « L’effet de toutes les molécules contenues dans les pesticides n’est pas anodin, on doit les étudier. »

 

Source : 20 Minutes.fr

 

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