Rigueur et premiers couacs pour le gouvernement « Ayrault II »

Tant pis pour la Guyanne c'est Shell qui doit se frotter les mains... Et pour l'augmentation du Smic... Je vous laisse la surprise...

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PARIS (Reuters) - Bien qu'absente de l'ordre du jour officiel, la rigueur était pourtant l'invitée d'honneur du premier conseil des ministres du deuxième gouvernement de Jean-Marc Ayrault, dont les membres ont dû minimiser vendredi les premiers "couacs" au sein de l'équipe.

L'urgence pour le gouvernement français est de trouver environ 10 milliards d'euros en 2012 pour compenser le manque de recettes fiscales plombées par une croissance atone et qui ne lui laisse guère de marges de manoeuvre.

La porte-parole du gouvernement a dénoncé "un contexte de délabrement des comptes publics" mais a rappelé que François Hollande restait déterminé à mettre en oeuvre rapidement des réformes structurelles.

"C'est au début d'un quinquennat que se décide le succès d'un quinquennat", a dit le président à ses ministres, selon les propos rapportés par Najat Vallaud-Belkacem.

Le tour de vis fiscal envisagé devrait prendre corps d'ici les premiers jours de juillet avec la présentation de l'audit des comptes publics, la déclaration de politique générale du Premier ministre, puis le collectif budgétaire 2012.

La semaine a été marquée par une polémique sur l'ampleur de la réduction du nombre de fonctionnaires prévue par le gouvernement, un dossier explosif pour les syndicats.

Même s'il laissé entendre qu'il pourrait revoir à la baisse son objectif de 0,5% de croissance pour 2012, le gouvernement ne cesse de marteler que les objectifs de déficit budgétaire de 4,5% du PIB en 2012 puis de 3% en 2013 seraient tenus.

Autre sujet de tension lié à la conjoncture morose, le "coup de pouce" au salaire minimum attendu mardi s'est lui aussi imposé comme un dossier sous haute tension.

Cette décision importante en termes d'impact sur les ménages pourrait constituer la première déception majeure pour l'électorat socialiste en cas de trop grande frilosité.

L'équipe de Jean-Marc Ayrault a démenti vendredi avoir déjà pris sa décision après un article du journal Les Echos annonçant une augmentation effective limitée à 0,6%.

S'appuyant sur les chiffres donnés par Les Echos, le Parti communiste a estimé que le "coup de pouce" promis se transformait en "dérisoire pichenette" et le syndicat CFTC a estimé la hausse insuffisante.

PREMIERS COUACS

Le transfert, jeudi, de Nicole Bricq de l'Ecologie au Commerce extérieur a été à l'origine d'un des premiers "couacs" du remaniement, ce changement de portefeuille étant interprété comme un désaveu de sa gestion du dossier des forages en Guyane.

Les défenseurs de l'environnement dénoncent le revirement du gouvernement, qui a déclaré que les forages pétroliers reprendraient, et le soupçonnent d'avoir pour cette raison évincé Nicole Bricq, qui avait annoncé leur suspension.

Jean-Vincent Placé, chef de file d'Europe Ecologie-Les Verts au Sénat, s'est dit "surpris" vendredi du changement de portefeuille de Nicole Bricq et a indiqué qu'il constituait le "premier bémol" du gouvernement.

Najat Vallaud-Belkacem a essayé de minimiser la polémique.

"Dans le contexte qui est celui de la France d'aujourd'hui, je ne crois pas que le Commerce extérieur constitue un enjeu moins important que l'Ecologie", a-t-elle fait valoir.

Le remaniement a aussi été révélateur d'autres tensions au sein du gouvernement.

Nicole Bricq a en effet laissé son portefeuille de l'Ecologie à Delphine Batho, dont les relations avec son ancienne ministre de tutelle Christiane Taubira, étaient notoirement tendues, selon des sources gouvernementales.

Le gouvernement a, là aussi, voulu éteindre la polémique.

"Il ne s'est strictement rien passé avec madame Batho", a démenti Christiane Taubira au micro de BFM TV.

Les premiers pas du gouvernement "Ayrault II" se sont déroulés sur fond de grandes tensions européennes.

François Hollande a gagné Rome après le conseil des ministres pour tenter de dégager avec Italie, l'Allemagne et l'Espagne les contours d'un paquet de mesures susceptible de mettre un terme à la crise de la zone euro.

Objectif: déminer le Conseil européen des 28 et 29 juin, jugé une fois de plus "décisif" face aux nouveaux risques de tourmente financière dans une zone en panne de croissance et sous surveillance de ses partenaires non-européens du G20.

Par Julien Ponthus

Edité par Yves Clarisse

 

Source : Reuters


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