Roms : Sarkozy et Barroso auraient eu un "échange très violent"

Ce qu'il faut dans la vie c'est être constant, c'est important déjà...,

1412183_3_8d64_le-president-de-la-commission-europeenne-jose.jpg
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et Nicolas Sarkozy posent pour une photo de famille lors du
sommet des chefs d'Etat européens à Bruxelles, le 16 septembre.

L'ambiance promettait d'être électrique lors du sommet européen à Bruxelles, jeudi 16 septembre, après la polémique qui a opposé ces derniers jours le gouvernement français à l'exécutif européen sur la question des Roms. Mardi, la commissaire à la justice, Viviane Reding, avait déclaré : "Je pensais que l'Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la seconde guerre mondiale".

Et la passe d'armes attendue a semble-t-il bien eu lieu. Selon le premier ministre bulgare, Boyko Borissov, il y a eu un "échange très violent" entre Nicolas Sarkozy et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Nicolas Sarkozy a démenti des "éclats de voix", mais plusieurs délégations ont confirmé l'existence de l'altercation.

Le premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a parlé d'un échange "mâle et viril". "Les éclats de voix étaient si forts qu'on entendait tout à l'autre bout du couloir", rapporte un diplomate européen. Plus diplomatique, Mme Merkel a parlé d'une "discussion franche". "Le déjeuner s'est bien passé, pour ce qui est de la qualité des plats", a-t-elle ajouté.

Lors d'une session de travail avant le déjeuner, le chef de l'Etat français aurait pris la parole devant tous les dirigeants et M. Barroso pour lancer : "La Commission a blessé la France", en comparant les renvois de Roms roumains et bulgares aux déportations de la seconde guerre mondiale. Face à cette attaque contre Bruxelles, "José Manuel Barroso a rappelé, et vigoureusement défendu l'institution et le rôle de la Commission", selon une source diplomatique.

"SI QUELQU'UN A GARDÉ SON CALME..."

Interrogé sur cette dispute lors d'une conférence de presse, Nicolas Sarkozy a reconnu que la question avait "fait l'objet d'une discussion au déjeuner", mais il affirme que "la totalité des chefs d'Etat et de gouvernement ont été choqués par les propos" de Viviane Reding. "Il n'y a pas eu d'éclats de voix […] mais j'ai dit franchement ce que la France pensait. Je suis le chef de l'Etat français, je ne peux pas laisser insulter mon pays", a-t-il ajouté.

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Selon le chef de l'Etat, José Manuel Barroso "s'est totalement désolidarisé de la violence des propos assimilant la France à ce qui a été mis en œuvre durant la seconde guerre mondiale". "S'il y a bien quelqu'un qui a gardé son calme et s'est abstenu de commentaires excessifs, c'est bien moi", a-t-il lancé. Quelques minutes plus tard, le président de la Commission européenne a relativisé son soutien en rappelant qu'il jugeait "inacceptables" les discriminations contre les minorités ethniques.

SARKOZY DÉMENTI PAR BERLIN

Seule l'Italie et la République tchèque ont jusqu'ici affiché publiquement leur soutien inconditionnel à la politique française à l'égard des Roms. Selon Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel a peu goûté les déclarations de Mme Reding et a apporté son soutien à la France. "Mme Merkel m'a indiqué sa volonté de procéder dans les prochaines semaines à l'évacuation de camps", a-t-il ajouté. Seul problème : la chancelière allemande n'aurait pas parlé de camps de Roms en Allemagne avec Nicolas Sarkozy, "ni lors du Conseil européen, ni lors d'entretiens en marge", a déclaré son porte-parole.

1412185_3_bb8f_nicolas-sarkozy-discute-avec-le-president.jpg
AP/Yves Logghe
Nicolas Sarkozy discute avec le président roumain Traian Basescu à Bruxelles.

Le président s'est aussi prévalu du soutien de Jean-Claude Juncker, qui n'avait pu cacher son irritation face à Nicolas Sarkozy en échangeant avec lui une poignée de main plutôt glaciale. La veille, le chef de l'Etat français avait conseillé à Mme Reding, qui est luxembourgeoise, d'accueillir des Roms dans son pays. Mais là encore, le soutien dont se prévaut le président paraît tout relatif : quelques minutes après le point presse de Nicolas Sarkozy, M. Juncker a déclaré que les attaques de Sarkozy contre le Luxembourg n'étaient "pas convenables".

Source : LeMonde.fr

Informations complémentaires :

Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s