J'ai entendu Elisabeth Borne à FranceInfo ce matin, ils ne veulent rien lâcher, rien n'est négociable. Ils parient sur l'essouflement des citoyens et du mouvement. Ce qui, in fine, pourrait se retourner contre le gouvernement, croisons les doigts et tenons bon.

La dernière réunion de négociation avec la ministre des Transports a été qualifiée de «mascarade» par les syndicats. Deux nouvelles journées de mobilisation sont prévues ce week-end. Elles pourraient à nouveau être très suivies.
Plus de six heures de discussions pour rien. C'est le constat amer fait par les syndicats de la SNCF hier soir après une nouvelle réunion sur la réforme ferroviaire dans les bureaux de la ministre des Transports, Élisabeth Borne. La table ronde, qui devait notamment porter sur la dette de la SNCF, a été «pénible et inutile», selon Laurent Brun, de la CGT Cheminots. «Nous sommes fondés à dire que cette réunion a été une véritable mascarade dans laquelle la ministre s'est contentée de critiquer ou de faire des remarques sur les propositions des organisations syndicales, sans apporter elle-même de propositions et de contenu. Nous sommes donc extrêmement déçus de cette réunion et extrêmement mécontents que les revendications des cheminots n'aient pas été entendues», a-t-il fait savoir.
La colère de la CGT était largement partagée par les autres syndicats à la sortie de la réunion. «Le gouvernement refuse de repartir à zéro», a constaté Eric Santinelli, de Sud Rail. «Le gouvernement, l'État, avancent à marche forcée pour essayer de nous asphyxier», a renchéri Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa Ferroviaire. Les syndicats sont particulièrement déçus de n'avoir obtenu aucunes avancées concrètes sur l'avenir des 50 milliards d'euros de dette de la SNCF. «Le gouvernement ne fait aucune annonce, aucune proposition», a dénoncé la CGT. Hier, le Premier ministre Édouard Philippe avait déjà prévenu que l'État «prendrait ses responsabilités» mais seulement si l'entreprise publique «transforme son mode de fonctionnement pour être plus efficace». Parmi les autres sujets abordés, comme l'ouverture à la concurrence ou les conditions du transfert des personnels, «aucune avancée de la part du gouvernement donc on est bien loin des négociations qui sont annoncées», a déploré François Grasa, de Force ouvrière.
« Il va falloir renforcer, amplifier, durcir la grève »
SUD Rail
Une nouvelle table ronde entre les syndicats et la ministre des Transports est prévue ce vendredi après-midi. Elle portera sur «la modernisation sociale et la contractualisation dans le secteur ferroviaire». Mais les syndicats n'y croient plus. «Aujourd'hui, il n'y a plus de débats avec les organisations syndicales, le gouvernement renvoie au débat avec les parlementaires», a constaté Eric Santinelli, de Sud Rail. Les principales dispositions de la réforme ont en effet commencé à être adoptées en commission à l'Assemblée nationale. Le projet de loi sera ensuite débattu en séance publique lundi avant un vote solennel en première lecture le 17 avril.
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Face à ce constat d'échec, «la grève se poursuit», explique la CGT. Elle devrait même «s'amplifier», prévient Force ouvrière. Pour SUD Rail, «il va falloir renforcer, amplifier, durcir» la grève pour «faire plier» le gouvernement et «arriver au bout des revendications». L'Unsa Ferroviaire appelle également les cheminots et usagers à «se mobiliser si on veut faire plier le gouvernement qui aujourd'hui n'a pas de grain à moudre et n'a pas l'intention de changer sa feuille de route». «Nous sommes partis sur un conflit qui risque de durer si le gouvernement ne revoit pas sa méthode», explique Didier Aubert de la CFDT. Après deux jours de grève en début de semaine, les cheminots devraient donc être nombreux à cesser le travail samedi à 20 heures jusqu'à mardi à 7h55.
Selon un sondage Odoxa réalisée avec Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro, 57% des Français jugent que ce mouvement de grève n'est «pas justifié». Jeudi, pour la première fois depuis le début du conflit, le président Emmanuel Macron s'est exprimé publiquement sur le sujet. Évoquant des «protestations qui sont totalement légitimes et supposent un travail d'explication continu de la part du gouvernement», il a estimé que les mouvements sociaux «ne doivent pas empêcher le gouvernement de gouverner».
Source : Le Figaro.fr
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