Sous la menace, Londres commence à faire le ménage dans ses paradis fiscaux

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Documentaire : City de Londres, la finance en... par MinuitMoinsUne

Certains territoires sous souveraineté britannique s’engagent à plus de transparence, mais pas les îles Vierges. Une cinquantaine d’Etats réunis jeudi à Londres renforcent leur coopération pour lutter contre l’argent sale.

Lorsque David Cameron a décidé l'an dernier d'organiser un sommet anti-corruption à Londres, il ne s'attendait sans doute pas à ce que le Royaume-Uni soit au centre de l'attention. Mais les révélations des « Panama Papers " sont passés par là, soulignant le poids prépondérant des paradis fiscaux sous souveraineté britannique dans le blanchiment de l'argent douteux. Plus de la moitié des 214.000 entreprises représentées par le cabinet panaméen Mossack Fonseca sont domiciliées dans les îles Vierges britanniques. David Cameron lui-même a été éclaboussé dans le scandale, les « Panama Papers " révélant qu'il avait détenu une participation dans le fonds offshore de son père domicilié aux Bahamas.

Un registre des « véritables propriétaires " immobiliers au Royaume-Uni

Les territoires d'outre-mer et dépendances de la Couronne étaient donc sur le grill lors de la conférence de Londres jeudi, forçant le Premier ministre à avancer. David Cameron a d'abord annoncé la mise en place d'un registre des « véritables propriétaires » des biens immobiliers au Royaume-Uni. Les autorités fiscales sauront bientôt qui se cache derrière les sociétés offshore qui possèdent 100.000 logements outre-Manche, dont 44.000 à Londres, pour une valeur de plus de 120 milliards de livres. La France a annoncé une mesure similaire. Le ministre des Finances Michel Sapin a précisé à Londres qu'elle concernerait non seulement les trusts, mais aussi les sociétés. Et le registre français sera public. « La France reprend sa place sur le podium de la transparence », s'est félicitée Friedericke Röder, de l'ONG ONE, estimant que le Royaume-Uni et l'Allemagne devraient suivre cet « exemple ".

Quarante pays s'engagent

Quarante pays, dont la France mais pas les Etats-Unis, soit 11 de plus qu'aujourd'hui, s'engagent par ailleurs à échanger leurs informations sur les bénéficiaires effectifs des sociétés-écran. Plusieurs territoires sous souveraineté britannique figurent parmi eux : l'île de Man, Jersey, Gibraltar, Monserrat, Anguilla, les Bermudes et les îles Caïman. Mais pas les îles Vierges, qui n'étaient d'ailleurs pas représentées au sommet. « Le Royaume-Uni n'est pas parvenu à obtenir que ses propres territoires d'outre-mer s'engagent sur les standards de transparence défendus par le Premier ministre ", a déploré José Ugaz, président de Transparency International.

Une autre ONG, Global Witness, souligne que David Cameron « a les moyens » d'imposer ces mesures sur les territoires en question. Michel Sapin a demandé lui aussi au Premier ministre britannique d'aller « jusqu'au bout de cette démarche », en tenant compte non seulement des sociétés mais aussi des trusts qui peuvent « faire écran » dans les montages financiers complexes qui sont mis en place pour dissimuler l'argent sale. Londres « avance » sur la question et des « progrès considérables " ont été enregistrés, a rétorqué Philip Barton, le haut fonctionnaire britannique qui dirigeait le sommet.

Le Nigeria et l'Afghanistan étaient présents

Une cinquantaine de pays étaient représentés à Londres, dont certains, comme le Nigeria et l'Afghanistan, font des efforts applaudis par la communauté internationale pour lutter contre la corruption. Christine Lagarde, directrice générale du FMI, était également présente, de même que de nombreuses ONG. Le sommet s'est aussi soldé par la mise en place d'un Centre international de coordination de la lutte contre la corruption. Un forum se réunira régulièrement pour tenter de récupérer les actifs volés. Le premier, qui se tiendra l'an prochain aux Etats-Unis, se focalisera sur les actifs nigérians, ukrainiens, sri-lankais et tunisiens.

 

Source : Les Echos.fr

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