Début avril, l’université Stanford a annoncé avoir mis au point une batterie révolutionnaire. Conçue à partir d'aluminium, elle serait à la fois moins chère et plus durable que le lithium. Et même flexible !

Des modes de recharge plus rapides et plus performants sont à l'étude, notamment à partir d'aluminium. En plus d'être disponible en grande quantité sur terre (le troisième élément le plus largement répandu, après l'oxygène et le silicium), ce métal offre une capacité de charge élevée et est recyclable.
"Depuis des décennies, des chercheurs essayaient sans succès de développer une batterie aluminium-ion viable sur le plan commercial", explique le chimiste Hongjie Die, dans un article publié par l'université de Stanford. Mais tous ces scientifiques faisaient face au même problème : la cathode, l'un des composants essentiels d'une batterie, se désagrégeait durant la charge.
Découverte accidentelle
Les chercheurs assurent que leur prototype peut se charger en une minute et est capable de subir 7 500 cycles de charge, là où une batterie au lithium n’en supporte que 1 000. Cette nouvelle batterie serait également plus sûre, selon le professeur. Contrairement à son équivalent lithium, "elle ne s'enflamme pas, même si vous la percez." Un risque désormais pris très au sérieux par les compagnies aériennes, après plusieurs départs de feu dans des Boeing 787.
Enfin, la technologie mise au point à Stanford permettrait de fabriquer des batteries souples. Une caractéristique que les fabricants de téléphones espèrent voir arriver depuis des années afin de commercialiser des appareils flexibles.
Des performances qui n'impressionnent pas Elon Musk, le PDG de Tesla Motors, qui sait de quoi il parle : l'homme a récemment construit une méga-usine de batteries lithium aux Etats-Unis. Dans un tweet, l'homme d'affaires soulève les zones d'ombres qui continuent à planer au-dessus de cette nouvelle batterie.
En effet, ce prototype ne fournit qu'une tension de 2 volts, ce qui est inférieur aux 3,6 volts d’une batterie conventionnelle. Elle promet aussi d'être plus encombrante, du fait d'une moindre "densité énergétique" de l'aluminium par rapport au lithium. Une donnée qui pourrait compromettre son utilisation dans des voitures électriques.
Mais l’équipe de Stanford reste optimiste, espérant "améliorer le matériau de la cathode" et ainsi "augmenter le voltage et la densité énergétique". "À part ça, assure le professeur Die, notre batterie a tout ce dont vous pourriez rêver.'"
Et si sa miniaturisation était impossible, la technologie pourrait être utilisée au-delà de la téléphonie, par exemple pour stocker des énergies renouvelables de façon économique.
Jean-Jacques Valette
Journaliste à We Demain
Source : Wedemain.fr
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