Taxe d'habitation : en 2018, pas de suppression mais 30 % de réduction

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Je savais bien que c'était impossible, merci à notre Contributeur anonyme.

La suppression de la taxe d'habitation est une mesure qui cible très clairement les classes moyennes.
Photo Augusto Da Silva

La suppression de la taxe d'habitation pour 80 % des Français a été confirmée par Edouard Philippe dans une interview accordée à Jean-Jacques Bourdin le 24 août sur RMC/BFM TV. Son application sera progressive et la première réduction, attendue en 2018, sera de 30 %.

Quoi de neuf côté immobilier pour la première rentrée du gouvernement Philippe ? Le Premier ministre, qui s'est exprimé ce matin sur RMC/BFM TV, est revenu sur les principales mesures économiques que l'exécutif compte engager à l'automne... dont la très populaire suppression de la taxe d'habitation pour 80 % des foyers. 

La promesse de campagne a un peu tangué contre vents et marées de contraintes budgétaires mais elle devrait tenir bon. La suppression de la taxe d'habitation était annoncée dans le programme d'En Marche pour 2019, mais son application a rapidement été envisagée en une réduction progressive sur trois ans, entre l'année prochaine et 2020.  

Après un micro-rétropédalage en juillet, où Edouard Philippe avait reporté sa mise en place "d'ici la fin du quinquennat", le gouvernement avait vite rectifié le tir en confirmant de nouveau une application sur trois ans. Invité de "Bourdin Direct" le 24 août sur RMC/BFM TV, le Premier ministre a confirmé cet agenda fiscal, avec une petite confusion toutefois (la reprise est difficile pour tout le monde) : "Nous avons prévu une mesure qui va nous permettre de baisser le produit, le versement de la taxe d'habitation, à hauteur de 3 milliards" dès 2018, a-t-il annoncé avant d'ajouter que "30% des Français" bénéficieraient de cette mesure l'an prochain.  

Or les 30 % concernaient le montant de la réduction, et non le nombre de foyers fiscaux concernés. Les propos ont ainsi été corrigés dans la foulée de l'interview par Matignon qui a indiqué à l'AFP que ces 3 milliards correspondaient à une baisse de 30 % de la taxe d'habitation pour 17 millions de foyers. 

Une mesure chère

Le coût total de la mesure - 10 milliards d'euros de recettes en moins pour les collectivités dont l'Etat assure qu'il sera compensé à "l'euro près" - inquiète tout autant les communes sur la réalité de cette compensation que les associations de propriétaires, craignant un effet vase communicant du côté de la taxe foncière.  

Les annonces estivales de l'exécutif n'ont pas vraiment de quoi les rassurer : un projet de révision des valeurs locatives devrait peser sur les impôts locaux des uns, l'annulation de 300 millions d'euros de crédits pour 2017 et la baisse des contrats aidés représentent de sévères coupes budgétaires pour les autres. 

La réforme est hors de prix mais les bénéfices de LA mesure populaire du gouvernement En Marche, qui tranche caricaturalement avec celle de la baisse des APL, seront tangibles pour le porte-monnaie de millions de contribuables français.  

La cible des classes moyennes

Selon une note de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) publiée fin juin, qui a évalué les conséquences de la mesure sur un échantillon représentatif de près de 50.000 ménages, l'exonération de la taxe d'habitation pour 80 % d'entre eux conduirait à réduire significativement son poids dans leur revenu, passant d'1,4% du revenu disponible brut actuellement à 0,7 % en 2020. 

Le gain moyen serait de 325 euros par an et par ménage acquittant aujourd'hui la taxe d'habitation. Mais la réduction d'impôt sera très variable d'un foyer à l'autre, le système d'abattement et d'exonération étant fortement dégressif avec le revenu.  

La réforme proposée cible très clairement les classes moyennes, relève l'OFCE. Les ménages ayant un niveau de vie entre les 4e et 8e déciles* devraient bénéficier d'un gain moyen compris entre 410 et 520 euros par an et par ménage. Les gains varieront aussi en fonction des territoires, mais l'impact sera positif dans tous les départements, indique l'organisme de recherche économique.  

*dont les revenus disponibles sont situés entre 16.490 et 26.700 euros pour une personne seule ou 42.670 et 66.530 euros pour un couple avec deux enfants. 

 

Source : Votreargent.lexpress.fr

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