Épisode 6/6 final de ce Thriller d’anticipation ambitieux au format 6 x 52 minutes, la série française Trepalium tisse des destins romanesques dans un monde futuriste où 80 % de sans-emploi font face à 20% d’actifs.
Dans ce monde, deux espaces sont séparés par un Mur d’enceinte imprenable. D’un côté la Zone, de l’autre la Ville. Cédant à une menace terroriste, le gouvernement impose aux salariés d’employer un quota d’« Emplois Solidaires » triés sur le volet. La famille de Ruben Garcia (Pierre Deladonchamps), un ingénieur en pleine ascension, est contrainte d’embaucher la Zonarde Izia (Léonie Simaga), qui rêve d’offrir un nouveau destin à son jeune fils Noah (Némo Schiffman)…
Une série réalisée par Vincent Lannoo.
Auteurs : Antarès Bassis, Thomas Cailley, Sophie Hiet, Sébastien Mounier.
Avec Léonie Simaga, Pierre Deladonchamps, Charles Berling, Aurélien Recoing, Ronit Elkabetz, Lubna Azabal, Oliviver Rabourdin.
Vincent Lannoo, réalisateur :
"Trepalium est une fable dystopique, le contraire d’une utopie. Elle ne propose pas un monde idéal, mais un monde qui serait allé vers ses pires défauts : l’ultralibéralisme poussé à l’extrême, dans un univers cloisonné.
Pour moi, cela s’est associé de manière naturelle à un imaginaire qui tournait autour de la régression. L’esthétique rétro-futuriste de la série fait écho à cette régression : les décors, les costumes, les accessoires, les vieilles voitures. On a regardé comment certains architectes du passé, des années 30 aux années 80, comme Le Corbusier, Oscar Niemeyer ou Ricardo Bofill, avaient imaginé l’avenir. Je me suis rendu compte que le présent était assez éloigné des fantasmes de futur que je pouvais avoir quand j’étais enfant : finalement, pas de voitures volantes, pas de copains robots, seule la crise qui s’est installée pour rester…
Le vrai changement c’est la présence, l’omniprésence des écrans. Je tiens aussi à évoquer le Mur, aussi important sur le plan conceptuel que narratif et symbolique. Trepalium parle de ségrégation. L’Histoire nous a malheureusement donné plusieurs exemples de ce type de murs."
Parler du travail à travers le genre de l’anticipation : c’est de ce désir
qu’est née l’idée de Trepalium, il y a plus de dix ans, en prenant la
forme d’un moyen métrage. Puis le temps a passé, les crises économiques
se sont multipliées, le chômage a augmenté et l’histoire ne
nous a pas quittés, jusqu’à cette merveilleuse opportunité : en faire
une série d’anticipation sociale, parler du monde d’aujourd’hui par
le biais d’un univers futuriste et décalé.
Parler du travail, c’est avant tout parler d’humanité. L’emploi définit
notre valeur sociale, voire une part de notre identité. En être privé, c’est
perdre sa place dans la société et, bien trop souvent, l’estime de soi.
De plus en plus, avoir un emploi, c’est aussi craindre de le perdre, vivre
dans l’incertitude et l’angoisse.
Qu’ils soient Actifs ou « Zonards », les personnages que nous avons
imaginés survivent comme ils le peuvent, flirtant avec les compromis
comme avec leur statut social, tour à tour frustrés, irresponsables,
désespérés ou même tortionnaires. En les plaçant dans des situations
extrêmes, nous voulions voir comment ils réagiraient et se révéleraient,
car l’humanité n’est pas toujours là où on l’attend.
Au fil du récit, Izia, Ruben, Noah, Maël, Lisbeth, Jeff et les autres se
confrontent, s’opposent et s’unissent. Leurs trajectoires intimes, que
nous avons voulu romanesques, jouant des codes du genre, dessinent
l’histoire d’une société qui tente désespérément de le rester, posant
des questions de solidarité et de cohésion.
Si le contexte est sombre, nos personnages cheminent vers la lumière,
en réapprenant à aimer, à faire confiance. Du chaos nous voulions, avant
toute chose, faire naître l’espoir.
Antarès Bassis et Sophie Hiet, créateurs de la série.
Pitch : Leblogtvnews.com
Source(s) : Arte.tv via Contributeur anonyme
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