Trichet approuve le droit de regard budgétaire de l'UE

Et voilà le revers de la médaille, accrochez-vous ça va tanguer...

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Jean-Claude Trichet

PARIS/BERLIN (Reuters) - Renforcer la surveillance des politiques budgétaires de la zone euro est indispensable et les propositions de la Commission européenne allant dans ce sens sont "décisives", estime mercredi le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet.

L'exécutif européen doit entériner ce mercredi une proposition qui lui permettrait d'examiner les projets de budget des pays de l'Union avant leur adoption par les parlements nationaux plutôt qu'après comme c'est le cas actuellement.

La crise grecque a mis au jour les faiblesses des mécanismes supposés garantir que les gouvernements européens respectent bien les règles budgétaires établies par l'UE.

A l'heure actuelle, les ministres des Finances de l'Eurogroupe se contentent de présenter les grandes lignes de leurs budgets avant leur adoption par leurs parlements ?

La proposition de supervision de la Commission doit être par le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn.

A ses yeux, il s'agit d'une contrepartie nécessaire au plan de stabilisation financière mis en place par les Vingt-Sept dimanche pour éviter la contagion de la crise de la dette.

Dans le quotidien allemand Die Welt, il précise que ce mécanisme de supervision budgétaire pourrait être mis en place dès le début 2011.

"Les propositions qui sont faites en ce moment, qui vont être étudiées par la Commission, (sont) d'une importance décisive", a jugé Jean-Claude Trichet sur Europe 1.

"Nous avons besoin de renforcer la surveillance des politiques menées par les uns et les autres sur le plan budgétaire", a-t-il souligné. "Sur le plan des coûts en général et des réformes structurelles, c'est capital", a insisté le président de la BCE.

"INCONTOURNABLE" SELON LELLOUCHE

Le gouvernement français n'est pas opposé a priori à ce droit de regard, qui fait débat dans plusieurs autres pays.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde "n'est pas totalement opposée" à ce mécanisme, a déclaré le rapporteur de la commission des Finances du Sénat, Philippe Marini.

"Mieux vaut prévenir que guérir", a-t-il expliqué sur Radio Classique tout en faisant entendre ses réticences personnelles.

"Faut-il pour prévenir être forcé de le faire à leur façon par les bureaucrates? Je crois que ce pays comme les autres devrait être suffisamment lucide pour faire ses propres choix, ses propres arbitrages sans y être forcé par des gens venus d'ailleurs et qui peuvent exprimer d'autres intérêts que les nôtres", a-t-il estimé.

Pour le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, Pierre Lellouche, la supervision budgétaire de la Commission est "incontournable". Cela va "entraîner un vrai débat (et) pas seulement en France", reconnaît-il dans Le Parisien.

"La contrepartie (du plan européen) c'est que la discipline de chacun devient le problème de tous: on aura le droit de surveiller les comptes de l'autre", explique-t-il.

"Jusqu'à présent, les parlements se bornaient à respecter ou pas la règle des 3% de déficit. Quand on dépassait, on recevait une protestation de la Commission. On ira cette fois bien au-delà mais c'est une contrepartie incontournable de la garantie mutuelle que s'apportent désormais les Etats qui partagent l'euro", ajoute Pierre Lellouche.

Dans Die Welt, Olli Rehn explique que cette initiative permettrait à la Commission et au Parlement européen d'"identifier les problèmes économiques pour l'Union Européenne et la zone euro" en amont.

Il plaide pour que l'Eurogroupe soit informé en amont également afin de "jouer un rôle décisif dans le nouveau système de coordination élargie".



Informations complémentaires :



Le Monde.fr : Pour Jean-Claude Trichet, il est capital de "renforcer la surveillance des politiques budgétaires"
Marianne2.fr : Trichet, Noyer, la BCE squatte nos antennes
Europe1.fr : Trichet, "confiant dans l’avenir de l’euro"
 

 

 



David Stamp, Catherine Monin, Clément Guillou et Laure Bretton, édité par Yves Clarisse


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