La frankenscience a encore de beaux jours devant elle...
Début 2013, Slate vous a parlé de l’Internet des rats. Des chercheurs en neurosciences avaient alors réussi à brancher entre eux les cerveaux de deux rats qui se trouvaient à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. Le premier était aux Etats-Unis, en Caroline du Nord, le second au Brésil.
En juillet, les neurosciences passaient un nouveau cap ; un professeur de Harvard réalisait une interface de cerveau à cerveau entre un être humain et un rat. Avec ses pensées, l’humain pouvait faire bouger la queue du rat.
Le 12 août, ce sont deux cerveaux humains qui ont été connectés entre eux : c'est selon l'Université de Washington une première mondiale. Rajesh Rao, informaticien et professeur à l’Université de Washington, a utilisé ses pensées pour contrôler les actions d’Andrea Stucco, assistant de recherche au département de psychologie de la même université.
Dans l’expérience, explique le site Po Sci, l’humain «contrôleur» dispose d’une sorte de bonnet qui lit l’activité électrique de son cerveau, tandis que le « receveur » porte un dispositif magnétique sur la tête qui peut stimuler l’activité cérébrale (technique de la stimulation magnétique transcranienne ou TMS), positionnée sur le cortex moteur, la région du cerveau qui contrôle les mouvements du corps.
Précisons que la technique d'enregistrement de l'activité, l'électro-encephalographie, comme la TMS utilisée pour la stimulation sont toutes deux non-invasives (elles fonctionnent sans qu'il soit besoin d'ouvrir le crâne pour y implanter des électrodes).
Sur un petit jeu vidéo qu’il observe au moment de l’expérience, le contrôleur pense à utiliser sa main pour tirer un boulet de canon sur un bateau pirate. Le « receveur » a lui aussi une main sur une touche, qu’il presse seulement s’il est stimulé par le signal. Il ne voit pas le jeu : quand le contrôleur pense à passer à l’action, le receveur appuie sur la touche involontairement, comme s’il s’agissait d’un tic nerveux… Voici la vidéo.
«La prochaine étape, a déclaré Rao à l'issue de l'expérience, c'est d'avoir une conversation plus équitable directement entre deux cerveaux.»
Comme le rappelle Pop Sci, on ne peut pour le moment interpréter que des signaux cérébraux très simples, et l’expérience s’est déroulée dans des conditions idéales et avec un équipement spécialisé : on est donc encore très loin de la télépathie ou du mélange de cerveaux… Quant à contrôler le corps de quelqu’un contre son gré, n’y pensez même pas, explique le chercheur Rajesh Rao.
Source : Slate.fr
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