Un pathogène humain affecte les coraux des Caraïbes...

Après la Bretagne, ses algues vertes et ses nitrates, bienheureux le matin dans vos WC accueillants, pensiez-vous en vous soulageant que cela pouvait avoir un impact jusque sur les coraux des Caraïbes... ? Décidément notre belle planète est un vase clos qui nous sert de vaisseau spatial, tant que les gens ne l'auront pas compris on risque de gros soucis... Sachez aussi, que sous leurs côtés impassibles, que les coraux ne sont pas que simples ornements, ce sont de vrais animaux à part entière. Du reste, quand vous en « adoptez » chèrement un, chez un revendeur, vous devez remplir un « cites » ou une déclaration pour indiquer que vous en prenez livraison. Après à vous le challenge de le maintenir en vie dans de bonnes conditions... Mais quand vous y arrivez... Quel bonheur ! ; )))) Bientôt il ne restera des coraux en bonne santé que dans les bacs des aquariophiles...

Le corail corne d’élan des Caraïbes est infecté par une bactérie humaine confirme une étude. C’est le premier cas de transmission d’un germe humain à des invertébrés.

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Un corail corne d'élan. Nick Hobgood

Depuis les années 80, une maladie, baptisée variole blanche, affecte le principal corail des Caraïbes, le corail à corne d’élan (Acropora palmata). De précédentes études datant de 2002 ont prouvé que cette maladie est causée par une bactérie, Serratia marscencens, connue pour peupler l’intestin des humains et d’autres animaux. Dans certains cas, patients affaiblis ou immunodéprimés, elle peut causer des infections nosocomiales pulmonaires, urinaires ou cutanées.

Afin de déterminer la source de de cette bactérie, une équipe du Rollins College en Floride et de l'Université de Georgie a recueilli et analysé différentes souches de Serratia marscencens issues de déjection humaines et de plusieurs autres animaux, tels que des mouettes ou des cerfs. Les analyses génétiques ont montré que seule la souche provenant d'eaux usées humaines correspondait à celle trouvée dans les coraux malades.

Des analyses complémentaires réalisées en laboratoire ont confirmé que seule cette souche était pathogène pour le corail. « La souche humaine a causé la maladie en cinq jours chez le corail corne d’élan après inoculation. Nous avons donc maintenant la preuve définitive que les humains sont la source de l'agent pathogène qui cause cette maladie dévastatrice pour les coraux», a déclaré Kathryn P. Sutherland, biologiste au Rollins College.

Cette étude, publiée dans la revue PLoS one, met pour la première fois en évidence la transmission d’une maladie humaine à un invertébré marin. La contamination se produit par le rejet d’eaux domestiques provenant des stations d’épuration ou des nombreux bateaux qui naviguent dans ces eaux.

J.I.

Source : Sciences & Avenir.fr