Le corps de la journaliste d’investigation Viktoria Marinova a été découvert ce samedi dans un parc de la ville bulgare de Ruse. Il n’est pas exclu que son assassinat soit lié à ses activités professionnelles. Elle menait actuellement une enquête sur des faits de corruption impliquant des fonds européens.
Viktoria Marinova, responsable administrative et présentatrice de la chaîne bulgare TVN, a été retrouvée morte ce samedi 6 octobre dans un parc de la ville bulgare de Ruse, a annoncé ce dimanche le procureur régional, Georgy Georgiev.
Selon la police locale, la jeune femme âgée de 30 ans aurait été frappée à la tête et étranglée. Le ministre bulgare de l'Intérieur a également ajouté qu'elle avait été violée.
Les enquêteurs n'excluent pas que son assassinat soit lié à ses activités professionnelles. Fin septembre, elle avait notamment participé à un entretien avec deux journalistes d'investigation réputés, le Bulgare Dimitar Stoyanov du site Bivol.bg et le Roumain Attila Biro, qui enquêtent sur des soupçons de fraudes aux subventions européennes impliquant des hommes d'affaire et des élus.
Plusieurs organisations internationales de protection des journalistes ont fait part de leur indignation concernant le meurtre de Viktoria Marinova. L'organisation Reporters sans frontières a exhorté les autorités bulgares «à faire toute la lumière sur cet acte odieux», leur demandant de placer les collègues de la victime sous protection policière.
Harlem Désir, représentant pour la liberté des médias à l'OSCE, a assuré qu'il suivrait «de près l'enquête sur l'horrible meurtre de la journaliste d'investigation Viktoria Marinova en Bulgarie».
«Je suivrai de près l'enquête de la journaliste d'investigation Viktoria Marinova en Bulgarie. Pas d'impunité pour les tueurs de journaliste. Il faut rapidement établir si cela est lié à son travail.»
I will closely follow investigation into horrific murder of investigative journalist Viktoria Marinova in #Bulgaria. #noimpunity for killers of Journalists. Need to quickly determine if linked to her work. Full statement: https://t.co/03YNjQ93CL
— OSCE media freedom (@OSCE_RFoM) 7 octobre 2018
Selon RSF, la Bulgarie occupe la 111e place dans le classement mondial de la liberté de la presse. L'organisation indique que les journalistes d'investigation bulgares sont exposés à «de nombreuses formes de pression et d'intimidation» et font face à des «oligarques exerçant un monopole médiatique et à des autorités soupçonnées de corruption et de liens avec le crime organisé».
Viktoria Marinova est la troisième journaliste tuée en un an dans l'Union européenne, après le reporter slovaque Jan Kuciak assassiné en février dernier et la journaliste maltaise Daphné Caruana Galizia, tuée en octobre 2017.
Source : Fr.sputniknews.com
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