Urgences : après le plan Buzyn, l’assemblée générale des grévistes vote la poursuite du mouvement (Le Monde)

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Je l'ai entendu par une personne interviewée à la télé, ces mesures c'est du vent. Il ne donne pas 750 millions aux urgences en plus, car les mesures seront financées par des économies sur d’autres postes à l’hôpital.

Comme on l'a vu avec les taux négatifs, la politique du gouvernement est stupide, là, ils ont emprunté 10 milliards en 2 minutes à taux négatifs. Pourquoi ne font-il pas un emprunt pour restructurer l'hôpital et allouer de vraies ressources, car les bed manager c'est bien, mais il faut des moyens humains. Je suis passé aux urgences il y a quelques mois, et ils sont déjà hyper tendus, et moi je me suis pointé à 9h, j'ai été hospitalisé à 18h et pendant 9h ça n'a pas arrêté... (j'étais en attente de perfusion, donc j'ai tout vu, tout le monde est à fond, c'est même la responsable des urgences qui a poussé mon lit vers la salle de dispatch).

Le collectif Inter-Urgences est à l’origine d’une grève inédite par sa durée – bientôt six mois – et son ampleur, avec
250 services d’urgence à ce jour. AURORE MESENGE / AFP

Ils se sont mis d’accord pour des « rassemblements locaux » le 26 septembre, en attendant de fixer prochainement une « date de mobilisation nationale ».

A la Bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), mardi 10 septembre, parmi la centaine de participants de l’assemblée générale Inter-Urgences, la poursuite de la grève semble relever de l’évidence. Les grévistes n’ont trouvé dans le « plan de refondation » des urgences présenté en grande pompe la veille au ministère de la Santé et doté de 750 millions d’euros sur trois ans ni les réouvertures de lits, ni les embauches de soignants, ni les revalorisations des salaires qu’ils demandaient.

Lire l’éditorial du « Monde » : Un plan à marche forcée pour les urgences

« Ce plan, c’est du vent », balaye Julie, infirmière aux urgences de Toulouse. « Ils n’ont rien compris aux attentes des soignants, ils essayent de nous empapaouter avec cet argent qui n’existe pas », lance Christophe Prudhomme, membre de la CGT et porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF). Dans la salle, tout le monde fait la même lecture des « moyens supplémentaires » promis par la ministre de la Santé Agnès Buzyn : sans un relèvement de l’Objectif national de dépense de santé (Ondam), ces mesures seront financées par des économies sur d’autres postes à l’hôpital.

Le service d’accès aux soins (SAS), la mesure phare du plan censée permettre dès cet été de répondre à toute heure à la demande de soins non programmés des Français et ainsi alléger la pression sur les urgences ne trouve pas plus de défenseur. « 340 millions pour le SAS, c’est-à-dire le 15 avec Doctolib, non mais au secours ! », ironise un participant. Pendant plus de quatre heures d’assemblée générale, aucune des mesures annoncées la veille par la ministre pour faire baisser la pression aux urgences n’est évoquée.

Lire l’entretien : « Cette crise des urgences est d’abord une crise de la médecine de ville »

L’enjeu est désormais l’extension

La question du jour, c’est le devenir du mouvement, à l’orée d’une période cruciale. Il a certes survécu à l’été, prenant même des proportions inédites, avec 249 services en grève, soit plus de la moitié des urgences publiques du pays. Mais sur le terrain, la plupart des négociations sont au point mort. « On a eu des miettes du plan Buzyn, avec un poste de brancardage supplémentaire le week-end », raconte, dépité, un infirmier normand. « On a une direction plus dure à la négociation que Mme Buzyn, on n’arrive pas à avoir quoi que ce soit », ajoute un gréviste de l’hôpital de Mont-de-Marsan (Landes).

Les soignants grévistes des hôpitaux parisiens, d’où le mouvement est parti en mars, reconnaissent que la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a fait des efforts, avec 230 postes supplémentaires accordés, ainsi qu’une prime de dangerosité de 56 euros. « La mobilisation continue car les inégalités continuent, les négociations avec les agences régionales de santé ne sont pas les mêmes pour tout le monde », assure à la tribune Orianne Plumet, une infirmière en poste aux urgences parisiennes de la Pitié-Salpétrière.

Lire le reportage : A Mulhouse, « à la fin de chaque garde, on ne sait plus comment on s’appelle »

L’enjeu est désormais l’extension. A l’issue de l’assemblée, le collectif Inter-Urgences a appelé l’ensemble des personnels hospitaliers à rejoindre la grève, annonçant des « rassemblements locaux » le 26 septembre, avant l’annonce prochaine d’une nouvelle « date de mobilisation nationale ». « Jeudi, on prendra nos responsabilités ! », a assuré Patrick Pelloux, le président de l’AMUF, laissant entendre qu’il appellerait les médecins urgentistes à se joindre au mouvement.

 

Source : Le Monde

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