Victoire par KO face aux multinationales de l'eau !

C'est une grande victoire politique que je signe en tant que président d'agglomération des Lacs de l'Essonne ! Les majors, La Lyonnaise des Eaux en tête, ont tout fait pour tuer dans l’œuf mon projet de partenariat avec la ville de Paris. Un an après les révélations de Marianne sur l'opération de diffamation à mon endroit, l'accord avec Eau de Paris est scellé.

eau.jpg
Unité d'affinage - MEIGNEUX/SIPA

Rappelons les faits. Les Lacs de l'Essonne prévoyaient d'acheter de l'eau en gros à la capitale, passée en régie publique en 2010, et non plus à la Lyonnaise. La facture pour ma collectivité sera divisée par deux.

Mise au fait du projet, l'entreprise aurait payé le cabinet de communication Vae Solis 110.000 euros pour m'attaquer sans relâche. Celui qui dirigea les affaires n'est autre qu'Antoine Boulay, alors directeur général de Vae Solis et actuel chef de cabinet de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture. Ces basses œuvres ont été étalées au grand jour par l'hebdomadaire Marianne le 6 juillet 2012.  Un an plus tard, l'accord est signé.

J'arrache une victoire politique sans précédent sur les multinationales de l'eau ! Si l'instruction judiciaire suit son cours, il est indéniable que les majors ont pris un grand coup ! Les efforts délétères de Vae Solis ont été vains ! Le monopole de La Lyonnaise en Essonne est terminé !

En effet, les collectivités du département étaient obligées de se fournir en eau auprès d'Eau du Sud parisien, filiale de la major. Cette situation d'entrave à la libre administration, contraire à l'esprit de la Constitution, prend fin aujourd'hui ! D'autant plus que je ne suis plus seul dans mon combat ! L'agglomération Evry-Centre Essonne est passée en régie publique au début de cette année, Grigny suivra les pas de Viry Chatillon en 2018.
 
Mais le gouvernement Ayrault ne voit pas d'un bon œil ce souci de l'intérêt général. Dans sa logique comptable et néo-libérale, la Direction Générale des Finances publiques a adressé une circulaire à ses directeurs régionaux et départementaux dans laquelle elle enjoint à favoriser les délégations de service public, notamment pour l'eau ! Ce texte va à contre-sens de l'histoire !

Faut-il rappeler que les régies publiques se multiplient partout en France, dans des collectivités de droite comme de gauche ! Christian Estrosi, ex-ministre de l'industrie sous Sarkozy, n'a-t-il pas décidé de ré-internaliser ce service en mars dernier ? Ironie du sort, les deux ministres les plus libéraux du gouvernement Manuel Valls et Pierre Moscovici ont décidé dans leurs collectivités de passer en régie publique ! En 2010 à Montbéliard pour le ministre de l'Economie et des Finances, en 2013 à Evry dirigée jusqu'en juin 2012 par l'actuel ministre de l'Intérieur !

Pire. Les services de Pierre Moscovici ont écrit la circulaire. Autrement dit, le même ministre qui promeut la régie publique dans son agglomération, la rejette sur le plan national et demande aux autres collectivités de ne pas faire ce que lui-même a fait ! Le gouvernement nage dans la contradiction !
 
971082-1149449.jpgFort de ma victoire politique face aux majors, j'ai la solution. En 2010, les Nations Unies ont reconnu le droit à l'eau. La Commission européenne, avec sa Directive Cadre sur l'Eau (2000) et son projet « Water Blueprint » (2012), avance vers une marchandisation de l'eau et la privatisation des services publics. On voit à qui Bercy obéit...

Au contraire, je suis la résolution de l'ONU, votée par la France et je considère l'eau comme un bien commun. C'est pourquoi je soutiens les deux Initiatives Citoyennes Européennes sur l'eau, l'une de la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP) et la prochaine à venir de l'Institut Européen de Recherche sur la Politique de l'Eau (IERPE) et de Riccardo Petrella. Elles revendiquent le droit et l'accès à l'eau pour tous et sa gestion non soumise à la concurrence ni à la libéralisation.
 
Reconnaître ce droit, c'est assumer qu'il n'est pas possible de déléguer des missions de service public lorsque celles-ci relèvent d'un bien commun.

Reconnaître ce droit c'est refuser la domination des majors de l'eau en Essonne, en France, en Europe.

Reconnaître ce droit, ce serait agir immédiatement pour stopper l'entreprise de rachat en LBO de la Saur par la finance. La Caisse des Dépôts et Consignations possède déjà des actions de l'entreprise. Pourquoi l'Etat ne nationaliserait-il pas la Saur en élevant sa participation à 51 % ? Ce serait un acte politique fort que j'attends du président de la République.

* Secrétaire national du Parti de gauche, maire honoraire de Viry-Chatillon
 
 
Source : Marianne.net
 
Informations complémentaires :
 


Rockin' squat - La lutte du siècle par AMILOU2407


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s