Le gazoduc est mort – et Bruxelles veut désormais l'enterrer définitivement : Von der Leyen prévoit d'interdire Nord Stream. Cela met fin à tout espoir de réparation. Cette décision plonge l'industrie allemande dans sa crise la plus grave depuis des décennies. Pour l'UE, une chose est sûre : il n'y a plus de retour en arrière possible.

Bruxelles passe à la vitesse supérieure : la Commission européenne travaille actuellement sur un 18e paquet de sanctions contre la Russie, qui comprend non seulement de nouvelles mesures contre les banques, les pétroliers et les importations d'énergie, mais aussi un point particulièrement symbolique : les gazoducs Nord Stream doivent être définitivement enterrés. À l'avenir, ni leur réparation ni leur remise en service ne seront autorisées par la loi.
Comme l'a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors du sommet européen à Tirana le 16 mai, ce paquet de mesures vise à envoyer un message clair : le gaz russe n'a plus sa place dans l'avenir énergétique de l'Europe. Outre l'interdiction du GNL russe et la nouvelle limitation des prix du pétrole, il s'agit avant tout d'envoyer un signal politique : même si Nord Stream était techniquement réparable, il n'y aurait pas de retour en arrière sur le plan politique.

L'industrie sous pression : coûts élevés, baisse de la production
Alors que les décisions politiques sont prises à Bruxelles, l'industrie allemande en ressent déjà les conséquences depuis longtemps : la suppression des livraisons de gaz bon marché via Nord Stream a entraîné une hausse significative des prix de l'énergie. Les secteurs à forte intensité énergétique tels que la chimie, la sidérurgie et le verre sont particulièrement touchés. Les coûts de production augmentent, la compétitivité internationale s'amenuise. De nombreuses entreprises n'investissent plus en Allemagne, mais délocalisent leurs sites de production à l'étranger ou réduisent leurs capacités.
Selon les chiffres de 2024, la consommation de gaz de l'industrie a baissé de 14 % par rapport au niveau d'avant la crise. Les raisons : la pression sur les coûts, la restructuration et, souvent, la délocalisation.

La politique tergiverse, Bruxelles fait pression
Alors que la plupart des États membres de l'UE ont depuis longtemps amorti leurs pertes, quelques voix s'élèvent encore en Allemagne en faveur d'une réouverture, notamment en raison de la situation économique. Mais le chancelier Friedrich Merz évite jusqu'à présent de prendre clairement position.
Officiellement, le gouvernement fédéral ne mène aucune discussion sur la remise en service. Mais officieusement, la pression de l'économie s'intensifie.

La Commission prévoit d'aller encore plus loin : des propositions visant à interdire tout futur contrat gazier avec la Russie devraient suivre en juin. L'objectif : d'ici fin 2027, l'Europe doit être totalement indépendante du gaz russe, quelle que soit l'évolution de la situation géopolitique.
Réparable – et donc dangereux ?
La fermeture définitive concerne deux systèmes : Nord Stream 1 (en service depuis 2011) et Nord Stream 2 (construit, mais jamais mis en service). Tous deux ont été gravement endommagés par des explosions en 2022 – les responsables n'ont toujours pas été identifiés.
Selon le groupe de réflexion américain Atlantic Council, certaines parties des gazoducs sont toujours fonctionnelles ou réparables, et c'est précisément là que réside le problème. Il faut donc empêcher leur remise en service.
Les experts américains mettent en garde contre un retour à l'ancienne dépendance au gaz
Le Berliner Zeitung a récemment fait référence à un rapport de l'avocat spécialisé dans l'énergie Alan Riley, publié en décembre par l'Atlantic Council. Dans ce rapport, Riley critique le fait que la loi américaine PEESA (Protecting European Energy Security Act) ne couvre jusqu'à présent que la « construction » de Nord Stream 2, mais pas les réparations ni Nord Stream 1. Cela serait « contradictoire », car « les deux représentent des risques considérables pour la sécurité de l'Europe et de l'Ukraine ».
Riley demande que la loi soit élargie afin d'empêcher « l'Europe de retomber dans ses anciennes dépendances ». Adoptée en 2020, la PEESA visait à l'origine les entreprises et les particuliers qui soutenaient la construction de nouveaux gazoducs russes tels que Nord Stream 2 ou TurkStream. Les réparations, la reconstruction et Nord Stream 1 en étaient jusqu'à présent exemptés.
Pour Riley, une chose est claire : toute réparation doit être empêchée. C'est précisément l'objectif actuel à Bruxelles : Nord Stream ne doit pas seulement être fermé, mais bétonné.

Reste à savoir si l'industrie allemande parviendra à long terme à sortir de la crise grâce à une diversification de son approvisionnement énergétique. Pour l'instant, elle est confrontée à des conséquences tangibles : prix élevés, incertitude, délocalisation de la production. À court terme, la fin définitive de Nord Stream touche surtout l'Allemagne en tant que site économique, et ce de plein fouet. Les dégâts pourraient bien être irréversibles.
Source(s) : Exxpress.at via UPR
Informations complémentaires :
Crashdebug.fr : 💥 LES USA NOUS ONT FAIT QUOI ?! 😱 CES RÉVÉLATIONS EXPLOSIVES DONT PERSONNE NE PARLE 💥 (Tatiana Ventôse)
Terms & Conditions
Subscribe
Report
My comments