Enquête : le billet sale de l’Europe...

Je suis désolé, mais je persiste et je signe... (Enfin je ne suis pas expert de l'affaire, mais il est noté sur Wikipédia) :

Affaire des caisses noires de l'Union des industries et métiers de la métallurgie

...

En 2007, 153 entreprises ont cotisé pour un montant de 675.000 euros et 574.000 euros ont été versés à trois entreprises touchées par des conflits sociaux majeurs. Ainsi, un porte-parole de PSA a reconnu que son entreprise avait perçu 550.000 euros de l'UIMM pour l'aider à ne pas céder aux revendications salariales des ouvriers de l'usine Citroën d'Aulnay-sous-Bois, lors d'une grève de six semaines en 20075.

...

Même si plus loin les syndicats ne sont pas épargnés :

Le 24 août 2012, le juge Le Loire prend une ordonnance de renvoi à l’encontre des dix personnes mises en cause dans l'affaire, ainsi que l’UIMM elle-même en tant que personne morale. Il y rappelle que D. Gautier-Sauvagnac « a eu un rôle central, non seulement car il a été le dernier à détenir les sommes dont il refuse d'indiquer quelle a été l'affectation, mais également, car il a organisé la pratique des retraits d'espèces, fixant le quantum et la périodicité de ces retraits et autorisant la destruction des pièces comptables y afférant ».

Le 7 octobre 2013, un témoin de l'affaire affirme que l'ensemble des organisations syndicales représentatives étaient financées afin de limiter le développement des syndicats revendicatifs, en particulier les syndicats SUD, il en était de même au niveau des organisations étudiantes12,13,14.

Tout n'est pas si simple, du reste comme je vous l'ai rapporté ils ne vivent pas que des cotisations des personnes syndiquées (informations complémentaires).

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Insaissable au point que les services secrets anglais l’appellent le « Ben Laden », facilitant les trafics et la fraude fiscale, la coupure de 500 euros fait le bonheur des délinquants.

Le billet de 500 francs était surnommé le Pascal car il portait le visage du grand penseur du XVIIe siècle, Blaise Pascal.

Le sobriquet du 500 euros, qui vaut presque 6,56 fois plus, est moins flatteur : au Royaume-Uni, où il est interdit au change depuis 2010, les services secrets britanniques l’ont carrément rebaptisé « Ben Laden ».

Manière de souligner que cette coupure invisible et insaisissable sent le soufre et inspire la peur.

Les magistrats et policiers de la plupart des 17 pays de la zone , en , plaident eux aussi pour l'interdiction du gros billet (seul celui de 1000 francs suisses a une valeur supérieure).

De leur avis unanime, il est devenu l’outil de travail fétiche du crime.

Absent des distributeurs automatiques et refusé dans la plupart des commerces, il circule, à profusion, dans les poches des bandits de tout poil : trafic de drogue, travail clandestin, corruption, fraude et évasion fiscale, grand banditisme, mafias, pots-de-vin…

Pur sens pratique, de la part de ces spécialistes : converties en « Ben Laden », les grosses sommes sont commodes à transporter et passent discrètement les frontières.

Avec lui, on loge 25.000 euros dans un paquet de cigarettes, on case un demi-million dans une boîte de céréales, on planque près de 10 millions dans un petit coffre de 45 cm de côté…

En outre, ce rectangle mauve invisible pour le commun des mortels est en réalité très abondant.

Avec près de 580 millions d’exemplaires dans la nature, le 500 euros représente près de 32 % de la valeur de tous les billets en circulation dans la zone euro, soit 289,8 milliards sur un total de 918,4 milliards selon les derniers chiffres de la Banque centrale européenne (BCE).

Et tout ça parce que l’Allemagne, lors du passage à l’euro, a souhaité conserver un équivalent du billet de 1000 marks, très utilisé outre-Rhin pour l’épargne et les dépenses en liquide.

Mais aujourd’hui, la BCE a bien du mal à justifier l’existence de l’encombrant billet, parlant benoîtement de « réserve de valeur » ou d’un usage dans les « transactions sur les marchés internationaux »…

Mais elle n’envisage pas de cesser sa fabrication (le lancement d’une nouvelle série de billets a commencé cette année par celui de cinq euros, et va se poursuivre pour les valeurs supérieures).

Peut-être parce que l’impression des billets, confiée aux banques centrales nationales, lui procure de solides revenus, ce qu’on appelle le « seigneuriage ».

3234485_image-029.jpgUn privilège vieux comme l’émission de monnaie, qui consiste à encaisser la différence entre la valeur faciale de l’argent mis en circulation et son frais de production.

Pour la petite monnaie, les usines tournent à perte. Mais dans le cas du 500 euros, dont la production ne coûte que quelques dizaines de centimes par exemplaire, le bénéfice est énorme…

Un syndicat patronal très friand du billet

Pendant ce temps, les affaires impliquant la grosse coupure se multiplient.

En ce mois d’octobre, sur les bancs du tribunal correctionnel du palais de justice de Paris, dix prévenus sont jugés, dont Denis Gautier-Sauvagnac, 70 ans, ancien président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), ses anciens lieutenants et principaux employés.

Ce syndicat patronal, le plus puissant de tous, jugé aussi en qualité de personne morale, doit répondre de pratiques mystérieuses.

Entre 2000 et 2007, plus de 16 millions d’euros, principalement en billets de 500 euros, ont été extraits des comptes de l’UIMM et remis à Denis Gautier-Sauvagnac.

Qu’en a-t-il fait ? Denis Gautier-Sauvagnac, dit « DGS » ou encore « Doit Garder le Silence », a longtemps refusé de le dire, au nom de « l’intérêt général ».

Mais le 14 octobre, il a reconnu qu’il s’agissait bien de « fluidifier les relations sociales » - en clair, de financer, pour partie en liquide, les cinq grands syndicats représentatifs des salariés (CGT, CFDT, Force ouvrière, CFE-CGC et CFTC), partenaires des négociations avec le patronat. Et même les organisations étudiantes !

L’aveu de cet ex-ponte du Medef a fait d’autant plus de bruit que son avocat Jean-Yves Leborgne avait tout tenté pour faire annuler l’audience, décrite comme un « scandale constitutionnel » et une atteinte à la « liberté syndicale ».

Le procès, qui se poursuit jusqu’à la fin du mois, doit encore éclaircir un autre volet de l’affaire : comme quelques prévenus et témoins l’ont laissé entendre, les « Ben Laden » de l’UIMM (« Des enveloppes, jamais des valises », a tenu à préciser « DGS ») n’étaient pas réservés aux syndicalistes, mais auraient arrosé aussi des partis politiques, des élus, des journalistes…

Comptes en Suisse, financement occulte et détournement de fonds

Ce même mois d’octobre, plus au sud, à Bordeaux, les trois juges d’instruction de l’affaire de l’abus de faiblesse présumé sur l’héritière de L’Oréal, Liliane Bettencourt, prononcent un non-lieu pour Nicolas Sarkozy.

Il était soupçonné d’avoir perçu pour sa campagne de 2007, ou à titre personnel, quatre millions d’euros en « Ben Laden » extraits, entre 2007 et 2009, des comptes suisses de la femme la plus riche de France dans d’étranges circonstances.

500_details.jpg« La justice vient de me déclarer innocent », claironne l’ex-président de la République.

Eric Woerth, son ancien trésorier de campagne et ex-ministre, tout comme Patrice de Maistre, l’ancien gestionnaire de fortune de l’héritière et membre de l’UMP, sont moins heureux : ils seront jugés, eux, l’an prochain.

Là encore, l’insaisissable billet mauve entoure de flou des pratiques qui impliqueraient le parti au pouvoir en France pendant dix ans.

Dans les affaires liées au billet mauve apparaît aussi le nom de Toni Musulin. L’ancien convoyeur de fonds libéré de prison fin septembre aurait mis à l’abri 2,5 millions d’euros.

Mais le « Ben Laden » sert aussi aux trafiquants de stupéfiant, dont les recettes, sur la seule France, sont estimées à plusieurs milliards d’euros par an.

Des dossiers récents jugés en banlieue parisienne ou dans certaines villes montrent qu’un point de vente de drogue dans une cage d’escalier peut rapporter 30.000 euros par jour.

Il y a encore des affaires de fraude fiscale par dissimulation, et d’évasion de recettes commerciales non déclarées, comme celle du médecin Jérôme Cahuzac, dans les années 1990, devenu ensuite héraut de la lutte contre la fraude au ministère du Budget, et dont la chute est l’emblème de l’ambiguïté politique sur la question.

A cause des « Ben Laden » qui facilitent les transferts d’espèces et le blanchiment d’argent, la France perd chaque année 40 à 80 milliards d’euros, selon des estimations officielles ou celles des syndicats d’agents du ministère des Finances.

Il y aurait là de quoi remédier à une bonne partie de nos déficits…

Un rapport parlementaire français, publié le 9 octobre, évalue même le préjudice annuel pour l’Union européenne à… 2000 milliards d’euros !

Dans ce système opaque, certains dépositaires de la loi deviennent fous.

Des douaniers de Roissy, arrêtés en 2012, volaient les valises de billets de trafiquants de drogue pour créditer des comptes bancaires en Andorre ou se constituer des patrimoines immobiliers pharaoniques.

Un douanier a raconté aux enquêteurs : « Je suis devenu fou en voyant les billets. J’ai perdu pied. »

Des policiers de la brigade anticriminalité nord de Marseille, qui se remplissaient les poches d’argent issu du trafic de drogue, ont fini en prison l’an dernier.

L’échange des billets sales est devenu un commerce. Et la quête du billet de 500, une espèce de Bourse internationale où se croisent des mondes que l’on croirait étrangers l’un à l’autre.

Exemple avec un trafic démantelé fin 2012, encore à l’instruction, et qui a mené à l’arrestation de l’élue écologiste parisienne Florence Lamblin.

D’un côté, des trafiquants de drogue cherchant à convertir les revenus de la vente au détail en liasses de « Ben Laden », faciles à cacher et transporter.

De l’autre, des fraudeurs du fisc français, dont ferait partie l’élue écologiste, soucieux de rapatrier discrètement leurs avoirs illégalement détenus à l’étranger et de remettre cet argent en circulation discrètement, donc en petites coupures.

Entre les deux, des spécialistes, dont certains travaillaient dans des banques, notamment suisses, pour procéder à l’échange moyennant commissions et montages financiers complexes.

3234487_mod-1-8-millions-d-euros2.jpgEn clair, une vaste société d’entraide entre dealers et citoyens fortunés, à l’emblème du billet mauve… mais aussi de ses « petits frères » vert (le 100 euros) et jaune (le 200), guère plus utilisés que lui, sinon pour se retrouver dans de louches valises.

Les banques font la sourde oreille

Pour mettre un terme à ces affaires, le gouvernement français s’est contenté, fin 2012, de demander dans une lettre aux instances de l’Union européenne une « réflexion sur le maintien en circulation » du billet de 500 euros, signée par Jérôme Cahuzac, alors ministre délégué au Budget, qui a démissionné quelques mois plus tard à la suite d’accusations de fraude fiscale !

La banque américaine Merrill Lynch a proposé au printemps de supprimer ce billet et de fixer un délai à tous ses détenteurs pour justifier de leur possession.

La Belgique, l’Espagne, l’Italie ont abaissé les plafonds légaux des paiements en espèces. Le gouvernement français envisage même de l’abaisser de 3000 à 1000 euros.

Mais rien ne se passe. La BCE fait la sourde oreille, comme la Banque de France, et nombre de politiques restent muets.

Selon le député socialiste Yann Galut : « On commence à découvrir l’ampleur du problème du billet de 500 euros. On est au début d’un processus et il va falloir batailler. »

Pas gagné : lors du débat sur le projet de loi contre la fraude fiscale, les parlementaires ont évacué un amendement qui aurait donné aux douaniers plus de pouvoirs dans les saisies et les enquêtes sur les transports de sommes en liquide non déclarées.

Le « Ben Laden » de l’Europe n’a pas à craindre d’opération commando.

 

Source(s) : Leparisien.fr via Chalouette

Informations complémentaires :

 
 

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