Congrès du PS : retour sur une mascarade démocratique...

Jeudi, les militants socialistes, pour beaucoup des élus, se sont exprimés en vue du Congrès à venir. Les résultats sont conformes à ce qui était attendu et satisfont presque tout le monde. Le débat a été inexistant, ce Congrès étant principalement un ballet gouverné par les egos et les intérêts personnels.

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Un faux débat idéologique
 
Les résultats de ce Congrès ne sont pas surprenants. La motion A, du premier secrétaire, qui soutient le gouvernement, est arrivée largement en tête, ce qui n’est pas une surprise étant donné le relatif anonymat des trois autres porteurs de motions concurrentes. Le vote aurait eu une autre portée si Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon avaient porté la motion B. Et que dire si Martine Aubry avait décidé de ne pas se ranger derrière Jean-Christophe Cambadélis ? Ce faisant, tous ces éléphants préfèrent privilégier les intérêts de leur parti et les places qu’il peut procurer aux idées… En outre, la concurrence des deux autres listes permettait de diviser l’opposition à la ligne gouvernementale.
 
Et cela est d’autant plus habile que la motion Christian Paul était prise en sandwich entre la motion C, de Florence Augier, marquée à gauche, et la fausse motion d’opposition de Karine Berger, dont on se demande bien ce qui peut la séparer de la motion A. En fait, on pourrait ajouter le score des motions A et D pour bien mesurer le poids de la ligne eurolibérale au PS. On peut aussi questionner la sincérité des frondeurs tant ils n’ont aucun poids sur la ligne de leur parti depuis plus de 30 ans. Ne se complaisent-ils pas dans une opposition tellement improductive qu’on peut se demander s’ils sont véritablement sincères pour rester dans un parti qui ne mène pas la politique à laquelle ils disent croire ?
 
Une vraie quête de places

En fait, on a l’impression d’assister à une comédie du pouvoir, où les débats idéologiques sont remplacés par des postures davantage destinées à assurer la gloire et le destin de ceux qui les portent plutôt que d’essayer de résoudre quoique ce soit pour notre pays. Arnaud Montebourg est sans doute l’exemple le plus criant de cela : s’il était un tant soit peu convaincu par ce qu’il avait dit en 2011, il ne serait pas resté dans un gouvernement qui allait largement dans un sens contraire de ce qu’il proposait alors. Et comment le partisan du fabriqué en France pouvait laisser faire le démantèlement d’Alstom ? Enfin, comment peut-il préférer le confort du privé plutôt que le débat idéologique de ce Congrès ?

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En fait, cette vaste comédie est le moyen, pour ceux qui y jouent, de gagner des places. Arnaud Montebourg a gagné un ministère pour son ralliement au futur président, Manuel Valls Matignon. Nul doute que s’ils ne s’opposent pas trop durement, les porteurs des trois autres motions y gagneront de bons postes. Et finalement, cherchent-ils autre chose que cela ? Et pour le PS, cette comédie de la diversité idéologique permet à la fois d’entretenir l’espoir et de conserver une aile gauche que les politiques menées devraient pousser en dehors, tout en accréditant la ligne eurolibérale. L’aile gauche du PS sert le dessein du PS, comme ce dernier sert in fine les tenants dociles de cette ligne.
 
Ce vote a tout d’une énorme farce démocratique. La seule chose qui était sûre, c’était que rien ne changera dans la ligne du parti, qui semble en état de mort cérébrale intellectuelle au point de vendre les politiques éducatives menées depuis 30 ans comme solution aux problèmes qu’elles créent !
 
 
 
Information complémentaire :
 
Crashdebug.fr : J'ai pas voté... (Doc)

 


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