Le blocage s'organise autour de la ferme des Mille Vaches

Si pour vous c'est de la science-fiction, et si vous ne comprenez pas pourquoi des gens se mobilisent contre cette exploitation, je vous conseille de voir l'excellent documentaire d'Olivia Mokiejewski L'Emmerdeuse : Une vie de cochon... (France 2)

milles_vaches_15_09_2014.jpg

Le blocage de la ferme dite des Mille Vaches, dans la Somme, semblait en voie de se durcir à son deuxième jour, dimanche 14 septembre, et risque de devenir un nouveau point de ralliement pour les causes environnementales en France.

« Pour l'instant, nous empêchons les camions et les bovins d'entrer ou de sortir du site mais nous laissons passer le personnel. Si d'ici à lundi soir, le promoteur de la ferme, Michel Ramery, ne s'engage pas par écrit à limiter à 500 le nombre de vaches laitières, le blocage deviendra total », a déclaré le président de l'association locale d'opposants Novissen, Michel Kfoury, entouré d'une vingtaine de militants.

PREMIÈRE TRAITE SAMEDI

Les militants jugent illégale le démarrage de l'exploitation, située à Drucat près d'Abbeville dans la Somme. Après l'arrivée nocturne, samedi, des 150 premières vaches et leur traite, Novissen avait décidé de bloquer les entrées du site avec l'appui de la Confédération paysanne, également opposée à ce fleuron de l'élevage industriel d'une dimension sans précédent en France.

Lire le décryptage : Il était une fois... la ferme des Mille Vaches

Michel Kfoury avait alors exigé soit le retrait des 150 vaches, soit la signature d'un document en limitant définitivement le nombre à 500. Le permis d'exploitation délivré en février 2013 n'autorise pour l'instant que 500 vaches laitières, plus quelques centaines de génisses, mais les installations peuvent accueillir 1 000 vaches en cas d'autorisation d'agrandissement, qui dépendra notamment du plan d'épandage des déchets de la ferme.

Les opposants demandent que soient garanties « une nouvelle étude d'impact et une nouvelle enquête publique en cas de demande d'élargissement du troupeau », a expliqué M. Kfoury. Ils exigent aussi la confirmation, toujours dans un document signé, de l'engagement pris par le directeur de l'exploitation, que le méthaniseur prévu pour produire de l'électricité à partir du gaz issu des bouses verrait sa puissance réduite de moitié, à 0,6 MW au lieu des 1,3 MW projetés à l'origine.

« CONTRAIRE » À L'ESPRIT DE LA LOI D'AVENIR DE L'AGRICULTURE

Mais le chef de l'exploitation, Michel Welter, a rejeté la signature d'un tel document, ainsi que toute limitation de la capacité du site. « Nous ne négocions qu'avec l'Etat », a-t-il dit samedi. Quant à la perspective d'un blocage total, qui empêcherait notamment la livraison du lait produit par les vaches, M. Welter a rappelé que « les entraves à la liberté du travail et à la liberté de circuler sont des infractions ». La préfecture de la Somme a assuré qu'elle « veillera à la liberté d'aller et venir ».

Le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a rappelé dimanche sur RTL qu'il n'avait « pas soutenu » le projet de Drucat, « contraire » à la vision portée par la loi d'avenir de l'agriculture adoptée jeudi, mais souligné qu'il « respectait les règles ». M. Le Foll a fait remarquer qu'« il y a déjà cohabitation à l'échelle européenne » entre des fermes de 1 000 ou 2 000 vaches et d'autres modèles agricoles.

Les opposants jugent néanmoins ce projet dangereux pour l'environnement (nuisances olfactives, épandages) et contraire au bien-être des animaux, concentrés et élevés hors sol. Novissen et la Confédération paysanne n'ont pas caché dimanche qu'ils comptaient, en cas d'impasse, sur l'élargissement de la mobilisation comme à Notre-Dame-des-Landes, le projet contesté d'aéroport près de Nantes.

 

Lire le reportage : Vaches : l’étable des multiplications

 

Source : Lemonde.fr

Informations complémentaires :

 


Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s