La gauche s'oriente vers la majorité absolue, la droite résiste

Bravo pour la participation, au moins on n'a pas à avoir honte ; )

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PARIS (Reuters) - La gauche française s'oriente vers la majorité absolue à l'issue du premier tour des élections législatives, mais le Parti socialiste de François Hollande pourrait avoir à composer avec ses alliés, notamment écologistes, pour gouverner.

L'UMP et ses alliés -la majorité sortante- limitent les dégâts face à un Front national crédité d'environ 14 % des suffrages, qui conforte sa troisième place sur l'échiquier politique et est en position de troubler le jeu dans plusieurs circonscriptions au second tour.

Selon des résultats du ministère de l'Intérieur portant sur 35,5 millions d'électeurs, la gauche (PS et alliés, Europe Ecologie-Les Verts, Front de gauche) obtient 46,3 % des voix, l'UMP et ses alliés 33,9% et le Front national 14 %.

La gauche parlementaire, dont EELV et Front de gauche, obtiendrait 310 à 356 sièges, la droite parlementaire 224 à 261 sièges, le FN 0 à deux, selon des projections d'Ipsos. OpinionWay crédite la gauche de 321 à 361 sièges, la droite de 218 à 250 sièges, le FN de 0 à deux sièges.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, réélu dès le premier tour en Loire-Atlantique, et la première secrétaire du PS, Martine Aubry, ont appelé à la mobilisation afin de conférer une majorité "large, solide et cohérente" à François Hollande le 17 juin prochain. "Rien n'est joué", a souligné Martine Aubry.

"Le PS n'est pas très loin d'obtenir la majorité absolue. Mais nous avons besoin de nos alliés à côté de nous. Je ne crois pas qu'il soit sain qu'il n'y ait qu'un seul parti qui décide de tout", a estimé pour sa part le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.

MÉLENCHON ÉLIMINÉ À HÉNIN-BEAUMONT

L'UMP estime que "les jeux ne sont pas si faits que cela".

"Il n'y a pas de vague rose ce soir, pas d'appétence pour le parti du président", a affirmé l'ancien Premier ministre UMP François Fillon, qui se présentait pour la première fois à Paris, où il dépasse les 48%.

Pour ce "troisième tour" de l'élection présidentielle, le successeur de Nicolas Sarkozy brigue une majorité absolue à l'Assemblée nationale (289 députés) afin d'avoir les mains libres pour appliquer son programme mais il n'est pas sûr d'y parvenir, le PS et ses alliés étant crédités à eux seuls de 283 à 329 sièges selon les instituts de sondage.

Une majorité relative pour le PS pourrait être synonyme d'épineuses négociations avec ses partenaires de gauche. "La diversité de cette majorité est un gage de solidité", a temporisé la ministre du Logement Cécile Duflot, secrétaire nationale d'EELV jusqu'au 23 juin.

Le Front de gauche, allié moins docile, réalise un score en deçà de ses attentes, autour de 7 %.

Symbole de ce recul, le chef de file de l'alliance entre le Parti de gauche et le Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon, a été nettement battu à Hénin-Beaumont, dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais où la présidente du Front national, Marine Le Pen, triomphe avec plus de 42 %. Elle sera opposée au second tour au socialiste Philippe Kemel.

Le scrutin a été marqué par une abstention record qui dépasse les 40 %, supérieure à celle enregistrée au premier tour des législatives de 2007. Au total, 6.611 candidats briguaient les 577 sièges de l'Assemblée nationale.

Cette abstention élevée porte le seuil de qualification pour le second tour à une moyenne de 21,5% des suffrages exprimés, afin d'atteindre 12,5 % des inscrits comme l'exige la loi.

Cette configuration, couplée au score du FN, est favorable à la droite parlementaire, puisqu'elle limite le nombre de triangulaires que l'extrême droite, qui triple quasiment son score de 2007, ambitionne de lui imposer.

L'UMP DE NOUVEAU CONFRONTÉE À LA MENACE FN

Ipsos évaluait dimanche soir le nombre de triangulaires au second tour entre 25 et 30, dont beaucoup impliqueront un candidat FN. Le FN avait provoqué 76 triangulaires en 1997, dont plusieurs dizaines fatales au bloc RPR-UDF.

L'UMP, qui réunit lundi son bureau politique pour décider de la conduite à tenir vis-à-vis du FN, paraissait s'orienter vers la ligne "ni-ni" (ni FN, ni front républicain) décidée par Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé pour les cantonales de 2011, mais dont François Fillon s'était affranchi en appelant à "voter contre le FN".

"Nous maintiendrons nos candidats partout où nous le pourrons, et là où il y aura des duels (entre le FN et un candidat de gauche), on verra", a dit Jean-François Copé, qui a de nouveau exclu toute alliance avec le parti de Marine Le Pen.

Pour contrer l'extrême droite, Martine Aubry a appelé quant à elle au "désistement républicain" entre l'UMP et le PS.

"Je pense que nous aurons des élus. L'UMP n'est pas une réelle opposition", a assuré Florian Philippot, porte-parole du "Rassemblement bleu Marine" et candidat en Moselle, où il est en ballottage défavorable face au PS.

François Bayrou, qui paraît payer auprès de l'électorat centriste son vote pour François Hollande au second tour de la présidentielle, sera confronté à une triangulaire ardue au second tour dans son fief des Pyrénées-Atlantiques, où il est élu depuis 1986.

Vingt-trois ministres et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault étaient en lice dans ces élections législatives. Elu dès le premier tour ou en ballottage favorable, aucun n'était en difficulté.

Service France, édité par Yves Clarisse

 

Source : Reuters


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