« Peillon a sous-estimé la complexité de la réforme des rythmes scolaires »

Un autre dossier douloureux, mais je ne pourrai pas vous donner mon avis, puisque mes enfants sont maintenant grands, 13 ans et 18 ans (depuis peu pour le plus grand).

Aussi, moi ce que je regrette, c'est que mon fils de 13 ans est maintenant en 4e, et donc il passe le mercredi après-midi à l'école, avant cela nous donnait une ½ journée de complicité, entre père et fils, à part, hors du cercle familial classique si vous préférez...

Pour le reste à vous de juger... Vous êtes mieux placés que moi...

N.B. Pour info, j'ai besoin de Cordial 10, pour tenter de corriger les textes entre leur moment de parution et la correction par Chalouette.

Il coûte 199€, bien sûr, ça sera à notre charge, mais si vous pouviez nous aider avec les dons, ou la pub sur la droite, ça ne serait pas de refus...

Amicalement,

F.

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A la rentrée, à Lyon. (Photo Jeff Pachoud. AFP)

INTERVIEW - Perte d'influence du PS dans le monde enseignant, moyens insuffisants... Le chercheur Laurent Frajerman revient sur les raisons du mécontentement contre le passage à la semaine de quatre jours et demi.

Dix-huit mois après son arrivée au ministère de l'Education, Vincent Peillon peine à faire accepter la réforme des rythmes scolaires à l'école primaire. Alors que les opposants multiplient les actions cette semaine, Laurent Frajerman, chercheur à l'institut de recherches de la FSU (1), revient sur les raisons de ce blocage.

Vincent Peillon a-t-il sous-estimé l’opposition au passage à la semaine de quatre jours et demi ?

Il a surtout sous-estimé la complexité de cette réforme, qui croise des questions scolaires et périscolaires, et qui implique plusieurs acteurs : enseignants, mairies, animateurs. Cette protestation agit aussi comme révélateur d’un mal-être enseignant qui n’était pas entièrement prévisible.

Comment expliquer cette mauvaise préparation du ministère ?

En 1981, la moitié des ministres et députés socialistes étaient enseignants. Mais depuis, ces derniers ont perdu l’essentiel de leur influence dans le Parti socialiste. De ce fait, Claude Allègre avait pu se maintenir au ministère de l’Education plusieurs années alors qu’il avait insulté les enseignants, en gonflant leur taux d’absentéisme. Aujourd’hui, le PS pâtit aussi de la perte des ses connexions dans ce monde, celles qui lui permettraient de sentir le terrain et de faire une synthèse. Le fait que Bruno Julliard ait été chargé du projet éducatif du parti est significatif. Il n’a jamais enseigné, a été responsable de l’Unef, cadre du PS et désormais maire-adjoint de Paris. C’est révélateur de la professionnalisation du monde politique et de la perte de ressources du PS dans un domaine stratégique pour lui.

Y a-t-il d’autres facteurs explicatifs ?

L’Education nationale, comparativement à d’autres secteurs, connaît une surconflictualité. C’est une profession combative et organisée. Si on le prend de la bonne manière, ça peut être un atout pour le dialogue social. Mais un ministre ne peut pas arriver devant une organisation comme la FSU [le premier syndicat du primaire, ndlr] sans avoir rien à proposer de positif. Le budget du ministère a certes été augmenté, mais cela a été vécu comme une demi-mesure. C’est en effet un rattrapage, qui met du temps à se mettre en place sur le terrain et ne compense pas les dégâts infligés par la droite. Dans son programme, François Hollande avait donné la priorité au primaire. Mais en survendant cet aspect, alors que la principale réforme est celle des rythmes, qui à l’arrivée complique la vie des enseignants, il y a clairement un décalage.

Peillon s’est-il complètement coupé du monde enseignant, soutien traditionnel de la gauche ?

Non, il ne semble pas catalyser le mécontentement sur sa personne, comme cela avait pu être le cas pour Claude Allègre ou Ségolène Royal. On n’est pas dans une révolte généralisée. La preuve, c’est que pour la deuxième année consécutive, le point d’indice des enseignants est gelé, ce qui entraîne une baisse de pouvoir d’achat. Et pourtant, il n’y a pas de réaction. Le gouvernement exerce encore une influence sur les enseignants des écoles primaires. Ceux-ci sont plutôt contents de ne plus se voir imposer des programmes rétrogrades, comme ils l’avaient dénoncé sous la droite. Mais il y a un certain ras-le-bol quant à la façon dont leur métier est géré, notamment une pression hiérarchique importante et tatillonne. Dans le primaire, on fait ce métier pour l’enfant, pour le temps personnel, et pour l’autonomie professionnelle. Or, celle-ci est constamment réduite.

Dans le dossier des quatre jours et demi, la marge de manœuvre du ministre se situe-t-elle là ?

Tout à fait. Concernant la réforme des rythmes scolaires, il ne faut pas que le processus de décision soit monopolisé par les maires. Les conseils d’école doivent être impliqués, les enseignants ont aussi leurs avis à donner, notamment sur les questions pédagogiques. On a transféré une partie du pouvoir scolaire de l’Etat aux maires, au lieu de penser à l’articulation entre les deux et à la démocratie locale.

(1) Auteur de La grève enseignante, en quête d'efficacité (éditions Syllepse)

Recueilli par Sylvain Mouillard

La réforme des rythmes scolaires >

analyse.jpgA Torcy, une école bien dans ses nouveaux rythmes

A chacun son rythme (9)Dans cette commune de Seine-et-Marne, qui a reçu la visite du ministre la semaine passée, les quatre jours et demi passent plutôt bien, après une large concertation. Par Véronique Soulé

 

 

Source : Liberation.fr

 


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