Procès en appel à enjeux pour "l'Angolagate" - Charlie et la chocolaterie

Et encore un ! Vous saisissez le sens de «  l’effet boomerang » maintenant ? L’Angolagate et Falcone, qui les avait oublié ? Les fantômes refont parler d’eux. Et petit constat : on vous disait que tout avait un prix dans cette république (temporairement) bananière, même leur âme… Alors vous l’estimez à combien l'ordre national du Mérite remis à Arcadi Gaydamak en juillet 1996 ? Eh bien, pour Charles Pasqua c’est adjugé. Ça sera donc 225 000 € du compte Singapour. C’est pas très cher me direz-vous, pour inscrire son nom dans l’histoire de France, mais bon, c’est pas une «grand-croix» ; ). En tout cas, force est de constater qu’en 2008 Nicolas S. a encore bien frappé, il est parti à la rescousse de son père spirituel. Aussi je salue sa pensée planétaire ici car j’ai 50 % de gènes alsaciens (voir information complémentaire). Mais heureusement, comme on vous l’avait souligné de manière générale, la révolte et l’indignation qui couvent aussi dans la justice se voient concrétisées par l’impulsion d’un de ces magistrats courageux : Christian Pers, et il semblerait que ça ne soit donc pas la volonté de notre président que l’histoire retienne. Aussi pour remercier cet inventif magistrat et le dissuader de continuer, le gouvernement l’aura promu inopinément à la cour de Cassation en novembre et remplacé par un autre magistrat : Alain Guillou. No comment... En tout cas, si à l'occasion de la comparution de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin, le délicieux Charles Pasqua (non encore impacté par sa précédente peine, grâce à l’appel en cours) se décide à sortir un de ses « fameux » dossiers « confidentiel défense » pour tenter de ne pas aller en prison, ça risque d’être encore une fois explosif pour l’intelligentsia… Je remarquerai simplement que, même si Charlie en prend pour 3 ans (dont un ferme), l'année passé en prison lui laissera un gain net de 33,083,333 us$ par mois, nourri & logé, à patienter… (et il  pourra nous suivre sur Internet ! ; )) Admettez, c’est beau les paradis fiscaux non ?

PARIS (Reuters) - Vingt-et-un protagonistes présumés de ventes d'armes à l'Angola entre 1993 et 1998 sont jugés en appel à Paris à partir de mercredi, sur fond de lourds enjeux diplomatiques et économiques.

Les deux principaux acteurs de ce trafic présumé, Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak, condamnés tous deux en première instance à six ans de prison ferme, ainsi que l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, sanctionné d'un an de prison ferme et 100.000 euros d'amende, sont notamment rejugés.

Le dossier porte sur une vente sans autorisation, par une société basée à Paris, d'armes en provenance d'Europe de l'Est pour 793 millions de dollars, avec un bénéfice de 397 millions de dollars. L'affaire vise aussi des versements d'argent à des personnalités politiques de droite comme de gauche en France.

Aujourd'hui puissance pétrolière majeure en Afrique, l'Angola et son président Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 1979, dénoncent ce procès comme une violation de sa souveraineté mais plusieurs tentatives d'y mettre fin ont échoué depuis 2007.

Le sort de Pierre Falcone, 56 ans, principal acteur des ventes d'armes, écroué immédiatement après le premier procès en octobre 2009, est le principal enjeu. L'Angola le présente comme son "mandataire" et l'a nommé ambassadeur à l'Unesco en 2003, pour tenter - en vain - de lui conférer une immunité.

Plusieurs demandes de remise en liberté, appuyées par le parquet, ont été rejetées depuis le premier procès.

Le magistrat qui a pris ces décisions et se préparait à diriger le procès en appel, Christian Pers, a été promu inopinément à la Cour de cassation en novembre et a été remplacé par un autre magistrat, Alain Guillou.

Le milliardaire israélien d'origine russe Arcadi Gaydamak, 58 ans, réfugié en Israël où il a brigué en vain en 2008 la mairie de Jérusalem, sera aussi rejugé. Absent du premier procès, il ne devrait pas davantage se présenter au second.

LE SORT DE PASQUA EN JEU

L'autre enjeu important du procès en appel est le sort de l'ancien ministre de l'Intérieur et sénateur des Hauts-de-Seine Charles Pasqua, 83 ans, qui ne purge pas encore sa peine, suspendue par l'appel.

Il a été reconnu coupable en première instance d'avoir échangé 225.000 euros versés par les vendeurs d'armes pour son association France-Afrique-Orient contre l'Ordre national du mérite remis à Arcadi Gaydamak en juillet 1996.

Charles Pasqua avait vivement réagi au premier jugement, multipliant les déclarations menaçantes où il demandait que soit levé le secret-défense sur toutes les ventes d'armes.

Son ancien bras droit Jean-Charles Marchiani, qui a remis la médaille à Arcadi Gaydamak en qualité de préfet du Var en 1996, a aussi fait appel de sa condamnation à trois ans de prison dont 21 mois avec sursis et 375.000 euros d'amende.

Déjà condamné et emprisonné pour d'autres faits, il est sorti de prison par anticipation au milieu du premier procès de "l'Angolagate" à la faveur d'une grâce partielle accordée par Nicolas Sarkozy en décembre 2008.

Les personnalités de gauche compromises sont absentes du second procès. Jean-Christophe Mitterrand, fils aîné de l'ancien président, n'a pas fait appel de sa condamnation à deux ans de prison avec sursis et 375.000 d'amende.

Ce dossier angolais suscite une tension entre le pouvoir politique et la magistrature, qui se plaint de pressions.

Juste avant le premier procès, Nicolas Sarkozy s'était rendu en visite officielle à Luanda en 2008 et avait parlé publiquement de "malentendu du passé" à propos de l'affaire.

En juillet 2008, le ministre de la Défense d'alors, Hervé Morin, avait écrit un courrier à la défense de Pierre Falcone pour expliquer que la vente d'armes était légale aux yeux du ministère, un point de vue infirmé par le tribunal.

A l'été 2009, l'Etat français a réduit de 140 à 15 millions d'euros le redressement fiscal de Pierre Falcone.

Le procès se poursuivra jusqu'en mars.

Edité par Yves Clarisse

par Thierry Lévêque

Source : Reuters

Informations complémentaires :

Marianne2.fr : Chirac et Villepin témoins au procès de l’Angolagate
Le Point.fr : ANGOLAGATE - Les principales étapes de l'affaire
AFP : Angolagate: Pierre Falcone reste en prison, à une semaine de son procès


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envoyé par guybirenbaum. - L'actualité du moment en vidéo.


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