Villiers-le-Bel « en état de choc » mais calme, après une collision scooter-voiture de police

Heureusement les gens savent raison garder, c'est bien le principal. Enfin, grâce à Dieu, cette fois-ci il n'y a pas de mort à déplorer.

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Le commissariat de police de Villiers-le-Bel. (PIERRE VERDY. AFP)

actualisé Les versions divergent sur les circonstances de la collision, dans laquelle deux jeunes habitants de la commune ont été blessés.

Manuel Valls s’est rendu dimanche à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) pour soutenir les forces de l’ordre, 24 heures après un accident dans lequel deux jeunes en scooter ont été blessés, dont un sérieusement, en heurtant une voiture de police lors d’un contrôle.

Le ministre de l’Intérieur, qui s'était rendu samedi soir au chevet du conducteur du scooter «sérieusement atteint», s’est déplacé au commissariat de la commune dimanche, où «il a rencontré l'équipage de la BAC (Brigade anti-criminalité) concerné» par l’accident, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.

Sur place en début d’après-midi, Manuel Valls «s’est également entretenu avec Didier Vaillant, maire PS de Villiers-le-Bel, de la nécessité que les forces de l’ordre restent présentes, auprès de la population, pendant les prochains jours», a précisé le ministère.

Vingt-quatre heures après l’accident, la situation était calme dans la commune, où des émeutes avaient éclaté en 2007 après la mort de deux jeunes dans une collision avec la police.

«Dans la nuit, il n’y a rien eu qui puisse être relié à l’accident impliquant la voiture de police», a confirmé Didier Vaillant à l’AFP.

Dispositif policier discret

Le dispositif policier se voulait discret dans le quartier de Puits La Marlière - surnommé le «PLM» par les habitants - où a eu lieu la collision, survenue lors d’un contrôle de police, a constaté un journaliste de l’AFP.

«Le quartier est en état de choc», a nuancé Didier Vaillant. «Quand vous avez un accident qui implique un jeune dans un état grave, c’est traumatisant d’autant plus qu’on a eu un accident en 2007 qui s’est terminé de manière dramatique», a-t-il rappelé.

Le 25 novembre 2007, à 17 heures, deux adolescents, Mushin et Lakamy, étaient tués dans la collision de leur mini-moto avec un véhicule de police. Cet accident avait provoqué pendant deux jours la colère des jeunes.

Manuel Valls «se tient informé de l'état de santé» du conducteur du scooter et a souhaité que, «dans la sérénité, toute la clarté soit faite sur les circonstances de cet accident», selon le ministère.

Hospitalisé à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, le conducteur du scooter, Rodrigue, un rappeur de 20 ans connu sous le pseudonyme Akerone, était dimanche «dans un état stationnaire», selon une source proche de l’enquête, après que sa tête eût heurté le véhicule banalisé de la police.

Son passager, un jeune homme de 18 ans, légèrement blessé, est sorti de l’hôpital dans la nuit de samedi à dimanche, a précisé à l’AFP Didier Vaillant. Sollicitée par l’AFP, la famille du passager n’a pas souhaité s’exprimer.

Versions divergentes

Au micro de France Bleu, le jeune homme a raconté qu’ils étaient garés avant de vouloir faire demi-tour. «Après, on devait sortir dans le parking, on quittait le trottoir, ils nous ont rentré dedans», a poursuivi le jeune homme, ajoutant que les policiers «n’avaient pas de sirènes».

Le choc entre le scooter et la voiture de police s’est produit à 16 h 25. Peu avant, quatre policiers dans un véhicule banalisé de la BAC repéraient deux jeunes hommes «non casqués» sur un scooter, a raconté samedi le commissaire de police Eric Heip. Cette version est contredite par des témoins, selon lesquels un d’entre eux était casqué. Ce scooter avait été repéré vendredi dans un vol avec violence, un arrachage de collier.

Les jeunes «constatent» samedi la présence des policiers de la BAC et font «demi-tour sur le trottoir», a poursuivi le commissaire. «Le véhicule de la BAC décide de suivre le scooter», puis les policiers «le perdent de vue». Alors le scooter «surgit entre deux voitures et vient heurter le véhicule de la BAC à l’avant-gauche», a raconté le commissaire.

«Il ne s’agit pas d’une course-poursuite», avait conclu samedi le préfet Pierre-Henry Maccioni.

 

Source : Libération, Afp

 


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