Contre l'Europe néolibérale, l'abstention n'est pas la solution

Toujours aussi objectif Marianne… Comme à l'accoutumée, ils citent tous les partis sauf… l’Union Populaire Républicaine… C’est pour cela que je martèle le message (informations complémentaires), afin de compenser la mauvaise foi de tout ces pseudos journalistes. Enfin, on arrive tout de même à 4650 adhérents et 143.229 € de dons pour les européennes… D’après ce que j’ai vu en Allemagne, la masse critique pour qu’ils ne puissent PLUS cacher ce parti se situe à partir des 7000 adhérents…

Aussi vous savez ce qu'il vous reste à faire... ; )))

Amicalement,

F.

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L'Union européenne n'est pas satisfaisante ? Sans doute. Mais faut-il pour autant s'abstenir aux européennes ou opter pour le FN ? Non, répondent trois jeunes universitaires adhérents ou sympathisants du PG, du MRC et de DLR. Pour eux, une refondation européenne est possible. Et si les « vieux partis » sont décevants, il existe de vrais candidats républicains sur des « listes de rupture » à envoyer à Bruxelles.

Le 25 mai, les Français auront à choisir leurs députés européens. Leur scepticisme croissant face à la construction européenne laisse présager une faible participation. Emmanuel Todd, dans Marianne, s'est prononcé en faveur de l'abstention pour « voter à la fois contre les partis européistes et contre le FN ». Léon Landini et Jacques Nikonoff ont fait de même. Signataires de cette tribune, nous partageons les analyses faites par Emmanuel Todd et d'autres (Frédéric Lordon, Jacques Sapir, etc.) sur la crise de la construction européenne. Nous refusons cependant de suivre les appels à l'abstention. 
 
Nous sommes des étudiants aux opinions politiques variées, adhérents ou sympathisants de différents partis (Parti de gauche, Mouvement républicain et citoyen, Debout la République...). Sur certaines questions, nos positions diffèrent, parfois fortement. À la veille des élections européennes, nous considérons pourtant qu'il faut provisoirement faire taire nos querelles en raison de l'importance des enjeux. Chacun de nous est convaincu que dans deux domaines fondamentaux — la politique et l'économie —, l'Union européenne est devenue un danger pour les peuples.

Au fond, les cadres de l’UMP, du PS, du centre ou des Verts pensent que la France, pourtant cinquième puissance économique mondiale, serait incapable de garder son rang dans le monde et que son salut passerait par la mise en place d’une Europe fédérale. Comme si la France, premier pays de l'Union européenne par sa superficie et second territoire maritime du monde, manquait de ressources pour conserver la place qui est la sienne ! Pour nous, l'État-nation n'est pas un anachronisme mais le fondement même de nos libertés et le seul cadre où peut être conçue la démocratie. Or le peuple européen n'existe pas et les institutions européennes n'ont rien de démocratiques.

La souveraineté sacrifiée

Nous assistons à un renversement politique sans précédent dans l'histoire de notre pays. La liberté politique et les réformes sociales que, depuis 1789, nos ancêtres ont réussi à arracher sont remises en cause par un pouvoir d'un type nouveau, post-démocratique. Par la servilité de nos gouvernants ou au nom d’utopies, des pans entiers de la souveraineté des peuples ont été sacrifiés à un pouvoir non élu d'autant plus dangereux qu'il a su se faire idolâtrer. Quand les politiques économiques menées au nom des dogmes néolibéraux de Bruxelles échouent, on nous explique cet échec par l’inachèvement du processus.

La monnaie unique est le principal symbole de cet échec. Les pays de la zone euro possèdent une croissance économique bien plus basse que celle des autres pays développés. Le chômage y est important, sauf en Allemagne, qui bénéficie de sa démographie déclinante et de l’euro fort. Tous les indicateurs économiques montrent que la monnaie unique a été une catastrophe mais les principaux partis n'osent pas la remettre en cause. Un nombre croissant d'économistes proposent le passage d'une monnaie unique à une monnaie commune, qui permettrait de pallier ses défauts tout en en conservant les avantages. Faisant fi de tout réalisme économique, les anciens partis continuent à s’obstiner. Le taux de chômage ne cesse de monter ? Ils pensent avoir manqué de pédagogie pour défendre « l’Europe qui protège ». Les précédents traités de libre-échange ont aggravé dans le monde les inégalités économiques et sociales et nivelé par le bas les normes qualitatives et environnementales ? Des « experts » nous en expliquent les vertus et les technocrates de la Commission préparent en catimini le futur traité transatlantique.

Des alternatives républicaines

Comme toujours, les vieux partis tentent, à la veille du scrutin, de réactiver leurs clivages, en réalité inexistants sur les questions économiques et sociales. Pour mener une politique de gauche ou de droite, encore faudrait-il disposer d’une pleine souveraineté. Républicains de gauche, gaullistes, socialistes antilibéraux, nous unissons nos voix pour dénoncer les partis du passé qui sont prêts à la brader.

Le 25 mai, le peuple français pourra rejeter les politiques menées en dépit du bon sens depuis plusieurs décennies. Les anciens partis refusent de marcher avec le peuple ? Le peuple marchera sans eux, en dehors d'eux et, finalement, contre eux. Nul besoin pour cela de s'abstenir ou de voter FN. À gauche comme à droite, il existe aujourd'hui des alternatives républicaines. La diversité des listes de rupture permettra à chacun de voter pour celle dont il se sent le plus proche.


*Auteurs :
François Avisseau, normalien, agrégé d’histoire.
Arthur Hérisson, normalien, doctorant en histoire contemporaine à l’Université Paris I.
Emmanuel Lacam, chartiste, doctorant en histoire moderne à l’Ecole nationale des chartes et à la Sorbonne.

Signataires :
Damien Amblard (Ater en civilisation américaine, Université de Pau), Lucas Demurger (Ater en littérature, Université Paris IV), Yoel Chicheportiche (étudiant en médecine, Université Paris V), Jérémie Ferrer-Bartomeu-Catinot (doctorant en histoire moderne), Thomas Honnet (doctorant en droit, Université Paris I), Damien Le Gallo (étudiant, Sciences-Po Paris), David Petitjean (professeur d’histoire-géographie), Paul Sylvestre (étudiant en anthropologie, Université d’Aberdeen en Ecosse), Fabrizio Tribuzio-Bugatti (étudiant en droit, Université de Haute-Alsace), Paul Zurkinden (étudiant, Sciences-Po Paris).
 
 
Source : Marianne.net

Informations complémentaires :

 
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