Grippe : une épidémie 2015 meurtrière

D'après ce que j'ai vu, cette année le vaccin ne sert à rien, car les souches ont été prélevées dans l'hémisphère sud, alors que la grippe viendrait des États-Unis... Pour info, j'ai un ami avec qui je fais du drone qui l'a choppée, ça fait 4 semaines qu'il est malade comme un chien, et les traitement traditionnels (nez qui coule), etc., ne semblent pas fonctionner. Alors vu les nouvelles ce matin, je vais quand même lui passer un p'tit coup de fil...

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Certains urgentistes n'hésitent pas à parler de 5000 à 7000 décès causés par l'épidémie de grippe saisonnière de 2015, soit plus du double du nombre habituel de victimes. Et les plus de 65 ans payent le plus lourd tribut.

Selon le dernier bilan de l'Institut de veille sanitaire (InVS), quelque 98 personnes sur les 2,5 millions de personnes touchées sont déjà mortes de la grippe saisonnière en 2015. Et pour 970 cas jugés les plus graves, les personnes âgées de plus de 65 ans payent le plus lourd tribut, représentant 48% de ces décès. Mais selon l'urgentiste Patrick Pelloux et l'infectiologue consultant à la Pitié-Salpêtrières à Paris, François Bricaire cités par Le Parisien, l'épidémie pourrait tuer cette année beaucoup plus de personnes, soit de 5.000 à 7.000.

D'ailleurs, François Bricaire indique ce chiffre de 98 décès est "évidemment sous-estimé par rapport à la réalité". Une sous-estimation que confirme Christophe Prudhomme, de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), interrogé jeudi matin sur BFMTV. Sans avancer de chiffre, il affirme que le nombre de décès dépassera sans doute "le nombre habituel qui est habituellement de 2 à 3000".

La surmortalité la plus importante de ces dernières années

Il s'agit de "l'épisode de surmortalité hivernale le plus important depuis ces cinq dernières années", ajoute l'InVS, précisant qu'il concerne surtout les personnes de 65 ans et plus, sans qu'il soit possible de préciser la part exacte de la grippe dans cette surmortalité. Certains n'avaient pas hésité à comparer la situation avec celle de l'été 2003, quand la canicule avait emporté nombre de personnes âgées.

Les cas graves ont été majoritairement infectés par des virus A(H3N2) qui touchent plus spécialement les personnes âgées et les sujets à risque, et contre lesquels le vaccin s'est avéré peu efficace cet hiver. L'InVS mentionne également "une nette augmentation de la mortalité toutes causes confondues" depuis le début de cette année, estimée à +16% par rapport au nombre attendu de décès.

Un lien entre l'encombrement aux urgences et cette surmortalité

Le virus à lui seul ne saurait expliquer cependant cette hausse sensible des décès, car il est rare qu'un patient y succombe directement. Cette surmortalité chez les seniors s'explique, selon l'urgentiste Christophe Prudhomme, par le fait que "les gens ne meurent pas de la grippe, mais des complications de la grippe". Dominique Pateron, chef des urgences à l'hôpital Saint-Antoine interrogé par Le Parisien évoque le "cœur fatigué de la personne âgée" qui "en détresse respiratoire", tombe "dans le précipice".

Christophe Prudhomme pointe l'engorgement des services d'urgence. Et plus la personne attend, plus les risques de complications sont importants. A l'hôpital Lariboisière à Paris, comme à Metz ou à Auxerre, certains patients sont accueillis dans les couloirs des établissements, faute de lits disponibles. Le plan Orsan à l'évidence qui consiste notamment à décaler des opérations non urgentes pour libérer des places n'y suffit plus. Christophe Prudhomme juge sévèrement sur notre antenne, le "système de santé qui n'a pas su, tant en ville qu'à l'hôpital, faire face". Il pointe le manque de moyens d'un "système constamment sous tension" et saisit l'opportunité d'interpeller par avance Manuel Valls, invité de l'émission Bourdin direct sur BFMTV/RMC ce jeudi matin à 8h35. "Certains patients n'ont pu voir leur médecin généraliste et ont été envoyés vers l'hôpital par le Samu", déplore-t-il.

Pour faire face à cet afflux de malades, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé jeudi dernier la mise en œuvre du plan Orsan permettant de rouvrir des lits ou de déprogrammer des opérations non urgentes. 

Un reflux global, mais des disparités selon les régions

Alors que des incertitudes subsistaient la semaine dernière, l'InVS précise désormais que l'épidémie a commencé à refluer dès la semaine 6 (du 2 au 8 février), en se basant sur les données consolidées du réseau de surveillance Sentinelles-Inserm. Mais son activité reste "forte" dans de nombreuses régions où le nombre de nouveau cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale restait très élevé la semaine dernière. C'est notamment le cas du Limousin (1.642 cas pour 100.000 habitants), de la région Midi-Pyrénées (938) et de la Champagne-Ardenne (936).


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