La sanction d’un licenciement abusif doit dépendre du juge pas d’un barème

Comme le dit Etienne Chouard, il ne faut pas attendre un sauveur providentiel pour nous sortir de cette impasse, il faut avant tout que les Français(es) s'informent sur les rougages de notre pseudo démocratie.
 
L'émancipation et la fin de ces hérésies ne se fera pas sans VOUS....
 

François Hollande vient, à la télévision, de dire qu’il faut rassurer les employeurs sur le « coût d’un licenciement ». Comme si c’était ce qui les empêche d’embaucher ! Comme s’il fallait les encourager à ne pas craindre de licencier.

Vouloir protéger les patrons face au licenciement au lieu de protéger les salariés est une inversion de l’ordre de la justice, en faveur des dominants contre les subordonnés.

Le slogan pervers

Ainsi, le Medef s’acharne à faire adopter le « licenciement sans motif » et l’UMP l’a repris à l’Assemblée nationale. Pour cela ils usent inlassablement du slogan pervers du père Gattaz : « pour nous permettre d’embaucher, il faut nous faciliter les licenciements ». Et tous les zélotes reprennent l’évidence : « pour embaucher faut pouvoir débaucher ». Pour signer le contrat il faut être libre de le déchirer.

Etrange quand même : avant de penser à la naissance du contrat il faut penser à sa mort. Ce qui occupe en premier chef le cerveau d’un patron, serait de se débarrasser demain de celui qu’il va salarier aujourd’hui. Il n’est pas intéressé par ce que celui-ci va produire ni sa qualification, il est obsédé par la procédure finale, la rapidité, le coût de la rupture de son contrat. Un patron ça n’a rien de positif dans la tête, genre « je vais garder longtemps un salarié » ni genre « mon carnet de commande impose que j’embauche ». Non, l’essentiel serait de ne plus être obligé d’envoyer une lettre, ni de convoquer le salarié les yeux dans les yeux, ni de motiver sa décision, et encore moins de payer des indemnités. Fini les licenciements humains, droit aux licenciements comme des chiens.

Plus question que le salarié fasse un recours devant le tribunal des prud’hommes sous prétexte que le licenciement serait abusif ou sans cause réelle et sérieuse.

Ça insécurise ! Les patrons sont risquophobes

Plus question d’entretien, de lettre motivée, toute poursuite pour abus de droit doit cesser. Licencier arbitrairement sans risque, voilà le saint Graal !  Le patron de droit divin doit pouvoir dire « dehors et je n’ai pas à dire pourquoi », le salarié doit obtempérer. Comme ça il sera davantage soumis n’est ce pas ? Laurence Parisot appelle cela « la séparabilité », elle dit « c’est comme un divorce » ! Et c’est toujours le même qui garde les meubles.

Finies la déclaration universelle des droits de l’homme de 48, la charte européenne de 99, la convention 158 de l’OIT, l’UMP et le Medef veulent supprimer l’obligation de motiver les licenciements et Macron prépare cela.

Pourtant les droits de l’homme et l’OIT sont clairs : le licencié doit être informé, la rupture du contrat doit être motivée, le salarié doit pour voir se défendre, et avoir des recours, ce que Macron supprime (article 103) puisque si le salarié l’emporte : « cela n’a aucune incidence » sur sa réintégration et ses indemnités.

 

Source : Filoche.net

Informations complémentaires :

Crashdebug.fr : Quand les actionnaires accaparent 60% des bénéfices des entreprises

Inscription à la Crashletter quotidienne

Inscrivez vous à la Crashletter pour recevoir à 17h00 tout les nouveaux articles du site.

Archives / Recherche

Sites ami(e)s