La Cnuced pour une hausse généralisée des salaires

Écoutez, les nouvelles que je vois à droite ou à gauche (ou celles que passe ... dans le chat) sont tellement désespérantes que j’hésite à vous les passer. Pourtant, dans le lot, il y a ce billet des Échos. Vous le savez, l’augmentation des salaires est un de nos chevaux de bataille, aussi je suis content que d’autres arrivent aux mêmes conclusions.

Vous verrez, un jour, l’histoire nous donnera raison...

Amitiés,

f.

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La CNUCED plaide pour une hausse généralisée des salaires - Shutterstocj

Le dernier rapport annuel de la Cnuced sur le commerce et le développement dénonce les politiques économiques menées au niveau mondial depuis 3 ans. L’une des solutions avancées pour sortir durablement de la crise serait une hausse des salaires.

La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) n’en démord pas depuis maintenant 3 années. Le monde a besoin d’une autre politique économique pour sortir définitivement de l’ornière. Dans son rapport annuel sur le commerce et le développement publié ce mercredi, le constat est sans appel. Certains leaders politiques « sont de plus en plus convaincus que l’économie mondiale est à nouveau sur les rails ». Pour eux, « le maintien des politiques d’austérité budgétaire, la flexibilité toujours plus grande des marchés du travail et le recours actif à la politique monétaire pour faire face aux chocs et aux problèmes cycliques vont régulariser la croissance et stabiliser les prix ». « Ce n’est pas ainsi que l’économie mondiale retrouvera la santé ». Certes dans ses prévisions, la Cnuced annonce une amélioration avec une hausse du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial de 2,7 % cette année contre 2,3 % en 2013. Mais, les Etats-Unis ne croîtraient que de 2,1 % après 2,2%. La zone euro retrouverait la croissance avec 1,1 % contre un recul de 0,4 % l’année dernière. La France, elle est créditée d’un 0,7 % après 0,2%. Il n’y a guère que les pays en développement qui s’en sortent avec une prévision de croissance de 4,7 % pour l’année en cours contre 4,6% en 2013. C’est maigre.Une autre politique donnerait de meilleurs résultats.

Un point de croissance supplémentaire

Comment ? En renforçant « la demande globale à travers une hausse des salaires réels et une répartition plus égale des revenus plutôt que d’alimenter de nouvelles bulles financières. La domination persistante de la finance sur l’économie réelle et le recul constant de la part des salaires dans le revenu sont symptomatiques de l’incapacité à s’attaquer aux causes de la crise et de faire face à cette reprise anormalement faible », poursuit la Cnuced. Les modèles de simulation économiques internes montrent qu’une telle politique augmenterait d’un point la croissance moyenne sur la période 2015-2019 à 2,8 % pour les pays développés et non 1,8 % si l’on continue sur la même voie. Pour l’Asie, les chiffres sont de 6,7 % et 5,5% respectivement.

Le monde est revenu à ses affaires passées

Dans les faits, dénonce la Cnuced, le monde est revenu à ses affaires comme si rien ne s’était passé. « Dès 2011, lorsque les pays développés ont mis en place des politiques d’austérité face à l’emballement des dettes publiques, nous avons alerté sur le caractère prématuré de ces politiques », explique Alfredo Calcagno, un des auteurs du rapport. Et d’asséner le fait que les politiques monétaire et budgétaire n’ont pas été utilisées à bon escient. «On a employé la politique budgétaire pour rassurer les marchés financiers et la politique monétaire pour soutenir l’activité. On a fait l’inverse de ce qu’il fallait faire », dit-il.

Comme reconnu implicitement par la directrice générale du Fonds Monétaire International (Les Échos du 6 septembre) l’Allemagne peut faire plus pour la zone euro.

L’Allemagne a une marge de manœuvre

« Les pays qui ont des surplus de la balance des paiements peuvent augmenter leurs demande interne plus fortement que les pays en déficit, et les aider de la sorte à relancer leurs exportations et leur croissance. En Europe, c’est en Allemagne que la marge de manœuvre est la plus importante », observe Alfredo Calcagno qui pointe le fait que le gouvernement allemand s’est engagé à mettre en place un salaire minimum. « Si au cours de la décennie des années 2000, le gouvernement allemand a pesé sur l’évolution des salaires réels il peut à l’inverse favoriser aujourd’hui leur revalorisation ». Pour lui, si tous les pays européens s’engagent dans des politiques destinées à restaurer leur compétitivité par une compression des salaires, l’effet global sera nul; il pourrait même être négatif pour la croissance, car la demande totale en serait réduite. Quant aux Etats-Unis et en Grande Bretagne où les banques centrales alimentent en liquidités les banques ce qui a pour effet d’accroître les prix des actifs, la reprise en cours reste fragile. Cette situation peut s’apparenter à la situation antérieure où la croissance des crédits est reliée à la hausse des marchés financiers. Le passé récent montre que ces politiques ont échoué. « Les réduction des salaires imposées dans un pays pour doper sa compétitivité nuisent aux perspectives d’exportation du voisin ; l’excédent commercial de l’un se fait au détriment de la demande intérieure d’un autre ; l’injection de liquidités par une banque centrale pour favoriser l’emploi peut créer une bulle qu’une autre aura à gérer » résume la Cnuced. Le monde irait donc vers une autre crise d’ampleur.


Source(s) : Lesechos.fr via Maître Confucius

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