Les syndicalistes de Florange interpellent François Hollande

Cela devient de plus en plus tragique pour Florange, où le projet Ulcos a été retiré par ArcelorMittal au niveau européen. De plus, d'après ce que j’ai compris, ces derniers touchent des droits d’émission de Co2 pour les hauts-fourneaux qu’ils tournent ou pas, et qu’ils peuvent revendre à loisir sur le marché mondial. Ils sont en train de construire un énorme haut-fourneau en Inde, où ils peuvent polluer à loisir, le projet Ulcos 2 mettra un an à arriver et demandera beaucoup d’investissements (enfin de ce que j’en ai compris). Certes les carrosseries des voitures sont construites à partir de plastique ou matériaux composites maintenant, mais fichtre, on a bien besoin de métal ! Pour plein d’applications (de la canette de boisson au char d'assaut) ! Je ne peux concevoir qu’un pays n’ait pas besoin de sidérurgie, même en métaux de « base », aussi je ne comprends pas cette politique… Bon, après je ne suis pas spécialiste non plus, mais pensez bien à la symbolique qu'ils représentent. Si nous n'arrivons pas à les défendre sur des points aussi vitaux, qu'arrivera-t-il de nos propres emplois face à la concurence mondialiste ? Tout avis est le bienvenu...

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Edouard Martin

FLORANGE, Moselle (Reuters) - Des syndicalistes de Florange ont enjoint jeudi François Hollande d'obtenir une renégociation de l'accord conclu entre Paris et ArcelorMittal en menaçant de "lancer la résistance" et d'occuper les hauts-fourneaux du site lorrain.

Ils ont haussé le ton, annonçant également une grève lundi sur le site de Basse-Indre, près de Nantes, après avoir appris que le géant de l'acier retirait la candidature du site pour le premier appel d'offres du projet européen Ulcos de captage et de stockage de CO2.

Dans la soirée, le chef de l'Etat a affirmé que les engagements pris lors de l'accord entre le gouvernement et le géant de l'acier "seront tenus" et qu'il en sera, avec le gouvernement, "le garant".

"Je sais les inquiétudes, les doutes compte tenu du passé, des manquements. J'ai vu la détresse et la colère", a-t-il dit en marge de la visite d'un centre Emmaüs dans le XIXe arrondissement de Paris.

Dans l'après-midi, une trentaine d'ouvriers ont brièvement occupé les hauts-fourneaux de Florange et mis fin à leur action après s'être assurés du maintien en chauffe des hauts-fourneaux, condition indispensable pour éviter leur détérioration.

Jean-Marc Ayrault avait vanté mercredi l'accord conclu avec le groupe sidérurgique pour préserver l'emploi à Florange, mais des représentants des salariés le jugent totalement insuffisant et dénoncent une "tromperie".

Le syndicaliste CFDT du site, Edouard Martin, a appelé François Hollande à se saisir du dossier.

"On vous y appelle solennellement, M. le président, reprenez le dossier en main. Dites à Mittal ça suffit, dehors ! (...) Vous attendez quoi, qu'il y ait un malheur, ici ?", a-t-il lancé.

"Nous, nous allons être votre malheur si vous ne cessez pas ce mensonge, cette tromperie. Et c'est une promesse, et nous on a l'habitude de tenir nos promesses".

IMBROGLIO AUTOUR DU PROJET ULCOS

"On maîtrise et on contrôle l'alimentation en gaz, c'est le principal pour nous", a dit par la suite à Reuters Edouard Martin, chef de file de l'intersyndicale.

"On n'a plus confiance en personne", a-t-il ajouté en référence aux promesses faites au gouvernement par ArcelorMittal de ne pas couper l'alimentation en gaz avant mars 2013.

A partir de lundi, l'intersyndicale annonce le retour du "village gaulois", campement qu'elle avait installé aux portes de l'usine durant la campagne des présidentielles, cette fois, à proximité des hauts-fourneaux.

Parallèlement, une intersyndicale réunie jeudi pour la première fois à l'usine ArcelorMittal de Basse-Indre (Loire-Atlantique), près de Nantes, a lancé un appel à une grève de 24 heures lundi prochain.

Une soixantaine de postes vont être supprimés à Basse-Indre par le transfert à Florange des deux premières étapes de sa production.

La tension est montée d'un cran dans la matinée quand un porte-parole de la Commission européenne a annoncé qu'ArcelorMittal avait retiré la candidature du site de Florange pour le premier appel d'offres du projet Ulcos.

Peu de temps après, le géant mondial de l'acier et le gouvernement ont assuré que le projet Ulcos n'était pas abandonné à long terme malgré le retrait de cette candidature.

"Cela ne signifie en aucun cas l'abandon du projet Ulcos. Cela signifie qu'aujourd'hui, dans l'état actuel des recherches, étant donné les difficultés techniques rencontrées, le projet Ulcos remis dans le cadre de l'appel d'offre NER 300 - phase 1 - ne peut être mis en place", dit un communiqué du groupe.

Cette déclaration n'a pas rassuré les syndicalistes.

Mais, selon Matignon, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait prévenu mercredi soir les syndicalistes que le projet Ulcos serait retiré par ArcelorMittal, mais que ce dernier s'était engagé à en financer un second.

Une rencontre mercredi entre Jean-Marc Ayrault et les syndicats avait tourné au dialogue de sourds.

Le gouvernement n'entend pas demander à Lakshmi Mittal de revenir à la table des négociations et souhaite plutôt se concentrer sur la mise en oeuvre de l'accord, avait fait savoir Matignon dans la soirée.

Le Premier ministre, qui met en avant le fait d'avoir évité plus de 600 licenciements et prévu un comité de suivi des accords, a confirmé sa position lors d'une rencontre jeudi matin avec les élus de Moselle.

"Je ne suis pas rassuré, il y a un dispositif qui se met en place qui n'est pas encore installé. Moi, j'attends trois semaines, un mois, pour vérifier qu'il est mis en place", a dit à la presse Michel Liebgott, député PS de la Moselle.

"S'il est effectivement mis en place, on aura les moyens de vérifier qu'ArcelorMittal joue le jeu ou pas", a-t-il ajouté, précisant que dans le cas contraire, il voulait en revenir à l'idée d'une nationalisation temporaire.

Vincent Kessler à Florange, Gilbert Reilhac à Strasbourg et Guillaume Frouin à Nantes, édité par Yves Clarisse

 

Source : Reuters

 

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