Aller sur Mars vaut-il un cancer ?

Et à votre avis (en dehors de la distance) entre la Terre et la Lune, c'est différent ? ; )

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Entraînement d'astronautes dans le désert marocain ; Photo Reuters

Aller sur Mars représente environ neuf mois de voyage (253 jours) pour parcourir 560 millions de kilomètres. C’est le trajet effectué par la mission Mars Science Laboratory (MSL) de la Nasa qui a permis de poser le rover Curiosity sur la planète rouge. Outre l’ennui mortel de ces longs mois passé dans une capsule exiguë, une telle équipée présente, pour les hommes, un danger bien connu : les radiations.

En effet, dans l’espace, un objet, humain ou pas, est bombardé en permanence par les particules et les rayonnements émis essentiellement par le Soleil. Ces radiations sont particulièrement importantes lors des orages solaires. Pourtant personne, malgré les nombreuses missions inhabitées déjà réalisées, n’avait eu l’idée de mesurer la dose de radiation reçue lors d’un tel voyage.

Et cet oubli a bien failli se reproduire avec la mission MSL alors même que Curiosity est équipé d’un système d’enregistrement des radiations (Radiation Assessment Detector ou RAD). Ce n’est qu’un an avant le lancement, le 26 novembre 2011, que les ingénieurs se sont rendu compte que l’instrument, prévu pour fonctionner sur Mars, pouvait également être utilisé pendant le vol.

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Le vaisseau de MSL s'approchant de Mars - Vue d'artiste - Source : Nasa

Le résultat a été publié dans la revue Science le 31 mai 2013 par Cary Zeitlin, principal signataire, et 16 collègues. Pas de chance, l’exposition aux doses de rayonnement cosmique enregistrées par le RAD de Curiosity «pourraient excéder la limite autorisée pour l’ensemble de la carrière de d’un astronaute», comme le reconnaît la Nasa. Tout en ajoutant : «avec les systèmes de propulsion actuels».

Les données recueillies par Curiosity montrent que le vaisseau a reçu une moyenne de 1,8 millisievert de rayonnement cosmique par jour. Au total, le voyage a représenté une dose totale de 660 millisieverts. Carl Zeitlin indique que cela représente la dose que recevrait un patient soumis à un examen par tomographie à rayons X tous les cinq à six jours. On considère en général que les cancers apparaissent à partir de 100 millisieverts, la dose maximale admise pour les liquidateurs de la centrale de Fukushima. Pour le grand public, elle est limitée à 1 millisievert par an au dessus du niveau de la radioactivité naturelle.

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Les sources de rayonnements ionisants dans l'espace interplanétaire - Nasa/JPL -
Caltech/SwRI

Ainsi, la lutte contre les radiations devient un composant déterminant pour les futures missions habitées vers Mars. Avec deux parades possibles : une meilleure protection des astronautes pendant le vol ou une réduction importante de la durée du voyage. Mais, pour l’instant, il n’existe pas de solutions, ni pour l’un, ni pour l’autre.

M.A.

 

Source : Slate.fr

 

 


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